Quatre jours après les élections européennes qui ont vu le Front national s'imposer en France, la mobilisation « citoyenne » s'organise. Plus de 3 000 personnes, en majorité des étudiants, ont défilé, jeudi 29 mai, contre le parti d'extrême droite, dans plusieurs villes de province.
A Paris, 4 200 personnes se sont rassemblées selon la préfecture.
Plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies en début d'après-midi place de la Bastille avant de rejoindre la place de la République.
Le 1er mai 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen était arrivé au second tour de l'élection présidentielle, 1,3 million de personnes avaient défilé dans toute la France.
Baptisées « marches citoyennes contre le F-Haine », ces manifestations sont organisées par les syndicats étudiants et lycéens UNEF, UNL et FIDL.
Elles surviennent après le lancement d'une page Facebook à Marseille, au lendemain des élections européennes.
Entamés timidement à Rouen avec 200 personnes, les défilés ont grossi dans la matinée pour atteindre de 700 à 1 000 manifestants à Lyon.
Certains arboraient des affichettes « Lyon, capitale de la résistance ».
D'autres des pancartes confectionné à la hâte pour dire « Stop à la pollution bleue marine », ou encore « France réveille-toi ».
A Marseille environ 500 personnes, en majorité des jeunes, ont défilé en scandant des slogans comme « FN la haine », ou « Le Pen tu nous casses les urnes ».
A Nantes, un cortège fort d'environ 500 personnes également a tenté d'approcher la permanence du FN, rebroussant chemin devant une quinzaine de CRS qui protégeaient le local.
A Bordeaux on compte environ 500 manifestants, à Nancy entre 400 et 500, à Amiens 350.
A Toulouse, quelque 800 manifestants, selon la police, se sont mobilisés.
Il s'agissait pour l'essentiel de jeunes mobilisés sur les réseaux sociaux, à l'appel des « antifa » de l'Union antifasciste toulousaine, des syndicats étudiants et lycéens Unef et UNL, d'Osez le féminisme, des Jeunes communistes ou des Jeunes socialistes.
APRÈS LE 21 AVRIL 2002, LE 25 MAI 2014
« Nous, les vrais républicains, nous sommes majoritaires ! », a affirmé Envel Favennec, responsable fédéral de l'UNL (Union nationale lycéenne), appelant à une mobilisation pendant les trois ans à venir jusqu'à la prochaine élection présidentielle, en 2017.
C'est la cas de Marie-France, 56 ans, éducatrice : « J'avais manifesté avec après le 21 avril 2002. Je ne pensais pas devoir les ressortir. »
Nicolas Vial, 35 ans, de l'organisation de gauche Ras le Front, s'est à nouveau mobilisé aussi :
« On s'était mis en sommeil, mais depuis six à sept ans, on a réactivé la vigilance. La reprise des idées du FN par une partie de la droite républicaine et la déception vis-à-vis du gouvernement forment un terreau idéal pour l'extrême droite. (…) Les déçus se trompent de colère. »Dans chaque défilé, les manifestants ont eu recours à des slogans éprouvés contre le parti d'extrême droite comme « F comme fasciste, N comme nazi, à bas le Front national », « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos », ou encore « La jeunesse emmerde le Front national ».
Plus spontanées, d'autres manifestations avaient déjà été organisées dans la semaine, rassemblant des centaines de personnes, comme à Lille, Angers, Nantes ou Brest.
source
- 1986 , sous François Mitterrand, qui réforme "opportunément" les modes de scrutin (introduction de la proportionnelle), 35 députés FN entrent à l'assemblée nationale : on n'a pas vu de manifestants dans la rue.
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