le 02/04/25
Un rapport parlementaire explosif révèle que l’armée française est en pleine crise : désertions records, recrutement en berne, et moral en chute libre.
Alors que le président rêve d’un
affrontement avec la Russie, ses propres troupes ne le suivent plus.
Enquête sur un fiasco militaire.
« Macron veut jouer les gros bras face à Poutine, mais ses soldats désertent en masse : l’enquête qui met le feu aux poudres »
Emmanuel Macron rêve de défier Vladimir Poutine sur le champ de bataille, mais pendant qu’il bombe le torse en conférence de presse, ses propres troupes lui tournent le dos. Les chiffres sont là, têtus comme une mule : les désertions dans l’armée française explosent, et le moral est aussi bas que le taux de Français qui pensent encore que Jupiter mène le pays dans la bonne direction – un misérable 4 %, selon les derniers sondages. Coïncidence ? Pas vraiment. Plongeons dans le rapport parlementaire du 19 mars 2025, signé par les députés Caroline Colombier (RN) et Loïc Kervran (Horizons), intitulé « Recrutement et fidélisation : gagner la bataille des ressources humaines du ministère des Armées ». Spoiler : c’est un fiasco qui sent la poudre… mais pas celle des canons.
Une armée qui se fait la malle : les chiffres qui font mal
En 2022, 1485 soldats ont claqué la porte de l’armée de terre sans dire au revoir, soit une hausse de 56 % par rapport à 2021. En 2023, ils étaient encore 1253 à jouer les filles de l’air, une augmentation de 31 % sur deux ans. Avant ça, les désertions ronronnaient gentiment autour de 900 par an, avec une petite accalmie en 2020 grâce au Covid – faut dire qu’avec le confinement, même les déserteurs n’avaient nulle part où aller. Mais depuis, c’est la débandade. Et pendant ce temps, Macron parade, prêt à envoyer nos bidasses en Ukraine, alors que ses généraux peinent à garder leurs ouailles dans les casernes.
Le rapport est clair : selon l’article L321-2 du Code de justice militaire, un déserteur, c’est celui qui « s’évade, s’absente sans autorisation, refuse de rejoindre sa formation ou ne s’y présente pas ». Sept jours d’absence, et hop, vous voilà dans le collimateur, avec 5 à 10 ans de taule au bout du canon (article 698 du Code de procédure pénale). Mais ne rêvez pas d’une justice implacable :
« Les peines prononcées sont des peines assorties d’un sursis simple allant de 15 jours à 6 mois, voire par un classement sans suite », déplore le texte.
En gros, déserter, c’est comme piquer un Carambar au supermarché : on vous tape sur les doigts, et encore, pas trop fort. La section AC3 du Parquet de Paris, censée gérer ces affaires, « classe systématiquement sans suite ». Bravo, Macron, avec une discipline pareille, on va faire trembler Moscou !
Pourquoi ils désertent ? Un cocktail explosif
Le rapport pointe du doigt trois coupables majeurs. D’abord, la guerre en Ukraine : 85 légionnaires ukrainiens ont plié bagage en 2022 pour aller défendre la mère patrie. Officiellement, c’est une désertion ; officieusement, les gradés ferment les yeux, comme dans les Balkans autrefois. « Ce ne sont pas des désertions comme les autres », note le texte avec une indulgence touchante. Ensuite, il y a l’effet post-Covid, un « rattrapage des départs » qui a vu les soldats profiter du plein-emploi pour se barrer vers le privé. Enfin, les réformes macroniennes et les radiations disciplinaires ont mis de l’huile sur le feu.
Mais creusons plus loin. Le rapport parle aussi d’« incertitudes et versatilités professionnelles des jeunes actifs » et d’un « problème d’adaptation à la vie militaire ». Traduction : les gamins d’aujourd’hui, biberonnés au télétravail et aux RTT, ne supportent plus qu’on leur hurle dessus à 5h du mat’ pour faire des pompes dans la boue. « Une part d’immaturité toujours difficile à modéliser », ironise le texte. Ajoutez à ça des conditions de vie pas franchement glamour – logements pourris, mutations à répétition, soldes qui ne suivent pas l’inflation – et vous avez la recette d’une armée qui se vide plus vite qu’un tonneau de bière un soir de match.
Macron, le va-t-en-guerre qui n’a plus de soldats
Pendant que notre président joue les Napoléon de pacotille, le ministère des Armées rame pour boucher les trous. La Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, promulguée le 1er août 2023, promet monts et merveilles : 67 milliards d’euros pour la Défense d’ici 2030, 6 000 soldats en plus, et 80 000 réservistes pour faire joli. Sauf que, comme le souligne le rapport, 2023 a été une « année particulièrement alarmante » avec « des départs qui ont atteint un niveau particulièrement élevé » (page 13). Les militaires du rang, chair à canon de base, ont vu leur ancienneté moyenne chuter à 4,3 ans, contre 6 ans espérés. Résultat : il faut recruter 18 000 gus par an au lieu de 13 000, juste pour maintenir les effectifs.
« Si les 78 000 militaires du rang restaient 6 ans au lieu de 4,3 ans, cela économiserait 5 000 recrutements », calcule le rapport (page 24).
Simple, non ? Sauf que Macron préfère fanfaronner sur TF1 plutôt que régler le problème.
Et les réservistes, alors ? Le gouvernement table sur un « élan patriotique spontané » pour atteindre un ratio d’un réserviste pour deux actifs d’ici 2030, contre un pour cinq aujourd’hui. « Le gouvernement ne semble pas pressé de recruter des militaires d’active », tacle le député LFI Abdelkader Lahmar lors du débat en commission (page 79). Avec des désertions en pagaille et un recrutement qui patine, bonne chance pour trouver 105 000 réservistes d’ici 2035. « Comment le gouvernement compte-t-il mener ce recrutement massif ? » s’interroge Lahmar. Réponse des rapporteurs : un vague « il faut promouvoir la réserve ». Super plan, les gars.
Fidélisation 360 : le sparadrap sur la jambe de bois
Face à ce désastre, Sébastien Lecornu, ministre des Armées et fidèle toutou de Macron, a dégainé le plan « Fidélisation 360 » en mars 2024. Objectif : garder les troupes avec des mesurettes comme l’aide à la mobilité, des prêts immobiliers avantageux, et des primes intégrées aux pensions dès 2026. « Mieux compenser les sujétions, accompagner la mobilité, assurer une juste rémunération », énumère Caroline Colombier (page 77). On a même sorti le logiciel Atrium pour des visites virtuelles de logements… sauf que, comme le note Corinne Vignon (EPR), « ce service ne présente quasi uniquement que des appartements dans la région parisienne » (page 78). Pour le reste de la France, débrouillez-vous, les bidasses !
Un an après, quel bilan ? « Il est trop tôt pour dresser un premier bilan », esquive Colombier (page 77). Mais les chiffres parlent : 25 496 départs en 2023, un record depuis 2017 (page 22). Les sous-officiers et officiers fuient en masse – 6 800 et 1 600 départs en 2023, contre 5 800 et 1 250 en 2019 (page 24). Et les primes ? La fameuse « prime de lien au service » grimpe à 50 000 euros pour les pros du cyber ou du nucléaire, mais faut signer pour 2 à 5 ans. Pas sûr que ça suffise face aux salaires du privé, où les boîtes raflent les techniciens formés par l’armée, comme le déplore Geneviève Darrieussecq (Dem) :
« Je ne sais pas comment nous allons maintenir tous les excellents techniciens » (page 83).
Les bévues de Macron en rafale
Le rapport est une mine d’or pour qui veut pointer les ratés du gouvernement. Les logements ? Un cauchemar récurrent, avec des militaires mutés qui galèrent à se loger. Les salaires ? La « nouvelle politique de rémunération » (NPRM) fait semblant de revaloriser les grilles, mais l’indemnité de garnison reste un foutoir inégalitaire, créant « une concurrence malsaine entre les services », fustige Stéphanie Galzy (RN) (page 85). Les services de renseignement ? La DGSE et la DRM se battent pour des primes mal alignées, pendant que la DRSD pleure dans son coin (page 86). Et le cyber, priorité de la LPM ? La grille DINUM 2, censée concurrencer le privé, prend la poussière à Bercy, au grand dam des recruteurs (page 80).
Pire, l’armée ne sait même pas pourquoi ses soldats désertent. « Le terme générique ‘inadaptation à la vie militaire’ peut cacher l’inadaptation des armées à certains profils », avoue Loïc Kervran (page 83). Traduction : Macron et ses sbires n’ont aucune idée de ce qui cloche, mais ils veulent quand même jouer les gros durs face à Poutine. Avec quoi ? Des réservistes fantômes et une armée qui fond comme neige au soleil ?
Un président déconnecté, une armée en déroute
Alors que Macron agite le spectre d’une guerre avec la Russie, son armée part en sucette. Les désertions grimpent, les recrutements s’essoufflent, et les mesurettes du gouvernement ne convainquent personne. « La fidélisation est au premier rang des préoccupations », admet le rapport (page 23), mais avec 4 % des Français qui soutiennent encore sa politique, Macron ferait mieux de ranger son sabre en plastique. Comme le dit Thomas Gassilloud (EPR), « l’attractivité et la fidélisation se jouent sur la place offerte à chacun dans la société » (page 88). Visiblement, Jupiter n’a pas capté le message. Pendant qu’il rêve de gloire, ses soldats, eux, rêvent d’ailleurs.
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