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mardi 10 décembre 2024

Nétanyahou annonce qu’il s’approprie le Golan syrien : « Le Golan fera partie de l’Etat d’Israël pour l’éternité »


 

Israël annexe le Golan syrien sous couvert de sécurité. Une violation flagrante du droit international dénoncée par l’ONU. Jusqu’où ira l’impunité ? 

mise à jour le 10/12/24

 

En plein chaos syrien, Israël intensifie son emprise sur le plateau du Golan, un territoire stratégique occupé depuis 1967. 

Dernière déclaration en date : le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé que cette région "appartenait à Israël pour l’éternité". 

Cette déclaration, intervenant juste après la chute du président syrien Bachar al-Assad, marque un tournant dans une longue série de manœuvres visant à consolider une annexion controversée.


Un enjeu stratégique déguisé en impératif sécuritaire

Lors d’une conférence de presse à Jérusalem, Nétanyahou a insisté sur la « nécessité vitale » de la présence israélienne sur le Golan. « Aujourd’hui, tout le monde comprend l’importance capitale de notre présence sur le Golan, et non au pied du Golan », a-t-il déclaré. Une rhétorique qui tente de justifier une occupation de facto par des arguments sécuritaires.

« Aujourd’hui, tout le monde comprend l’importance capitale de notre présence sur le Golan, et non au pied du Golan. Le Golan fera partie de l’Etat d’Israël pour l’éternité », a déclaré Benyamin Nétanyahou lors d’une conférence de presse à Jérusalem.

Cependant, cette manœuvre suscite de vives critiques. L’ONU, par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric, a dénoncé une violation flagrante de l’accord de désengagement signé en 1974 entre Israël et la Syrie. Ce traité, censé garantir une zone tampon sous contrôle onusien, est aujourd’hui réduit à une formalité ignorée.


 

Le plateau du Golan : un territoire au cœur des convoitises

Ce territoire, conquis par Israël durant la guerre des Six Jours en 1967, surplombe des zones stratégiques telles que les collines de Galilée et le lac de Tibériade. En 1981, Israël a pris la décision unilatérale de l’annexer, une démarche non reconnue par la communauté internationale. Malgré les résolutions de l’ONU, Tel-Aviv continue de renforcer son contrôle sur cette région riche en ressources hydriques et dotée d’une importance militaire clé.

Alors que les troupes israéliennes avancent sous prétexte de « mesures temporaires », le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a tenté de rassurer en qualifiant cette incursion de « limitée et justifiée pour des raisons de sécurité ». Mais les faits sur le terrain racontent une autre histoire : des implantations se renforcent, et la militarisation s’accentue, consolidant une réalité irréversible.


Un opportunisme politique face à la faiblesse syrienne

La chute de Bachar al-Assad a ouvert une brèche dans laquelle Israël s’engouffre habilement. Affaiblie par une présence des terroristes, la Syrie n’est pas en position de contester ces incursions, offrant à Israël une opportunité unique pour asseoir sa domination. La stratégie israélienne semble claire : profiter du vide de pouvoir pour transformer une occupation en souveraineté légitime.

Les Nations unies, malgré leur condamnation, peinent à agir. La Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) a confirmé la présence de troupes israéliennes dans au moins trois zones de la région tampon. Une situation qui mine davantage la crédibilité des accords internationaux et met en lumière l’impunité dont Israël semble bénéficier.


Une ambition géopolitique sous le masque de la lutte contre le terrorisme

Depuis des décennies, Israël mène des opérations militaires répétées contre ses voisins, souvent sous le prétexte de combattre des organisations terroristes. Cependant, ces interventions, accompagnées d’annexions territoriales comme celle du plateau du Golan, traduisent une logique expansionniste bien plus profonde.

Le « Grand Israël » désigne un projet de souveraineté sur une zone géographique incluant des parties de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, de l’Égypte et même de l’Irak, en cohérence avec certaines lectures nationalistes et religieuses de textes bibliques. Le contrôle des terres voisines, riches en ressources comme l’eau et le pétrole, s’inscrit dans une stratégie de domination régionale.

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