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mardi 17 décembre 2024

USA. Donald Trump prévoit un déluge de décrets dès son investiture pour renverser l’héritage Biden


 

17/12/2024    

Dès son premier jour de retour à la Maison-Blanche, Donald Trump entend frapper fort.  

Selon plusieurs sources concordantes citées par Reuters, l’ancien président américain s’apprêterait à signer plus de 25 décrets et directives le 20 janvier, marquant une volonté d’en finir immédiatement avec des pans entiers de la politique de Joe Biden. 

Cette offensive législative éclair viserait aussi bien la régulation migratoire que l’indépendance énergétique et les batailles culturelles au sein du système scolaire.

Des décrets en cascade pour imprimer sa marque

Contrairement à son arrivée au pouvoir en 2017, où il avait opté pour une entrée en matière plus mesurée, Trump adopte cette fois une approche résolument musclée. Il espère non seulement dépasser le record de 17 décrets signés par Joe Biden lors de sa première journée en 2021, mais aussi envoyer un signal fort à son électorat en honorant immédiatement ses promesses de campagne.

Selon Karoline Leavitt, porte-parole de Trump, les électeurs peuvent être certains que leur candidat utilisera pleinement le pouvoir exécutif dès le premier jour. Cette accélération du processus décisionnel permettrait à l’ancien président d’agir sans attendre le feu vert du Congrès, au risque cependant d’exposer ses mesures à des recours juridiques.

Tour de vis migratoire : reprise du mur et fin du droit du sol ?

L’une des cibles principales de Trump sera la politique migratoire. Le plan prévoit la reprise de la construction du mur à la frontière avec le Mexique, le renforcement des pouvoirs d’arrestation pour les agents de l’immigration, y compris contre les personnes sans casier judiciaire, et le déploiement de troupes supplémentaires au sud du pays.

Donald Trump a réaffirmé vouloir mettre un terme au principe de la citoyenneté par droit du sol (birthright citizenship). Une mesure qui, selon la plupart des juristes, se heurterait au 14e Amendement de la Constitution américaine, garantissant la nationalité à toute personne née sur le sol des États-Unis. Cet acte symbolique, s’il est engagé par décret, ferait presque inévitablement l’objet de batailles judiciaires acharnées.

Energie : un retour en force des énergies fossiles

Sur le front de l’énergie, Trump compte rompre avec les politiques climatiques restrictives mises en place par Biden. Il veut encourager une nouvelle fois l’exploitation pétrolière, le forage gazier et la fracturation hydraulique sur les terres fédérales, dans une optique de souveraineté énergétique. Le retour au « Drill, baby, drill » (pomper, pomper, pomper) s’inscrit dans la continuité de sa volonté initiale de réduire la dépendance vis-à-vis des importations, quitte à ignorer les mises en garde des scientifiques sur le réchauffement climatique.

L’offensive ne se limitera pas au domaine de la sécurité et de l’énergie. Trump prévoit de s’attaquer de front aux programmes éducatifs et aux politiques de diversité au sein de l’administration fédérale. Il envisage notamment de priver de financements publics les établissements scolaires enseignant certaines approches critiques de l’histoire américaine, comme la théorie critique de la race (CRT), pourtant marginale dans la plupart des cursus. Les droits des élèves transgenres, étendus sous l’ère Biden, pourraient également être revus à la baisse, Trump promettant de rétablir une vision plus traditionnelle du titre IX, la loi garantissant l’égalité des chances dans l’éducation.

De surcroît, il prévoit de révoquer les formations sur la diversité (DEI) obligatoires pour les contractants fédéraux, au motif que ces politiques relèveraient d’un « endoctrinement gauchiste » nuisant à la productivité et à la méritocratie.

Resserrer les vis dans la fonction publique

Enfin, Trump souhaite réformer en profondeur les pratiques de recrutement au sein des agences fédérales, en privilégiant la compétence sur tout autre critère, y compris le genre ou l’origine ethnique. Une directive pourrait relancer le projet « Schedule F », initié en 2020 puis abandonné par Biden, afin de reclasser de nombreux postes liés aux politiques publiques et faciliter les recrutements et licenciements. Si la mise en place immédiate de ce décret reste incertaine, l’objectif demeure clair : redessiner l’appareil d’État à l’image de la nouvelle administration.

En centralisant autant de décisions dans les premiers jours de sa présidence, Donald Trump mise sur l’effet de choc pour imposer sa vision. Mais cette stratégie comporte des risques : chaque décret pourra faire l’objet de contestations légales, et le Congrès, qui détient les cordons de la bourse, ne validera pas forcément le financement nécessaire à l’application de certaines mesures.

Cette « pluie de décrets » pourrait certes donner une impulsion spectaculaire à la politique trumpiste, mais elle soulève aussi des interrogations sur la solidité de ces changements. Sans ancrage législatif durable, la plupart de ces réformes resteront vulnérables aux alternances politiques et aux décisions des tribunaux. Néanmoins, pour Donald Trump et ses partisans, l’objectif est clair : marquer l’Histoire dès le premier jour, affirmer son autorité et tracer de nouveaux repères dans le paysage politique américain.

Crédit photo : DR

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