Bethléem, berceau de la paix, vit un Noël silencieux sous les restrictions israéliennes.
Le 25/12/2024
La ville de Bethléem, lieu de naissance historique de Jésus-Christ, est aujourd’hui prise en étau par les tensions en Cisjordanie occupée.
Les restrictions imposées par Israël
perturbent gravement les célébrations de Noël, affectant aussi bien les
chrétiens que les musulmans. Dans cette ville emblématique, les
festivités sont remplacées par une atmosphère sombre, symbole d’un
conflit qui prive les habitants de leur liberté et de leur dignité.
Une place de la Mangeoire déserte
Habituellement animée par des pèlerins et des décorations festives, la place de la Mangeoire à Bethléem est aujourd’hui vide. L’église de la Nativité, autrefois bondée, résonne seulement des chants des moines arméniens. « Normalement, ce jour-là, on trouve 3 000 ou 4 000 personnes à l’intérieur de l’église », explique Mohammed Sabeh, garde de sécurité.
Des checkpoints qui isolent Bethléem
Selon The Mercury, depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre dernier, les checkpoints israéliens ont proliféré autour de Bethléem. Ces barrages entravent la liberté de mouvement des Palestiniens, empêchant même les chrétiens de Ramallah de venir célébrer Noël. « Les soldats israéliens nous traitent mal, et les files d’attente sont interminables », ajoute Sabeh.
Le maire de Bethléem, Anton Salman, dénonce ces mesures comme une tentative d’étouffer l’économie et les traditions locales. « Les nouveaux barrages créent un obstacle supplémentaire pour ceux qui souhaitent se rendre dans la ville », déclare-t-il.
Des célébrations sous contrainte
Dans ce contexte, les fêtes de Noël se réduisent à leur aspect strictement religieux. Les grands défilés et les rassemblements festifs, symboles de la joie de Noël, sont annulés. « Nous voulons montrer au monde que Bethléem ne vit pas Noël comme d’habitude », affirme Salman.
Les conséquences économiques sont également catastrophiques. L’économie de Bethléem, dépendante du tourisme, est en chute libre. « Beaucoup de familles ont perdu leur commerce », confie Joseph Giacaman, un commerçant local. « Sans touristes, il est impossible de survivre. »
Un exode chrétien et musulman
Les restrictions israéliennes et les difficultés économiques ont poussé des centaines de familles à quitter Bethléem. « Environ 470 familles chrétiennes ont quitté la région cette dernière année », déplore Salman. Ce phénomène touche également les musulmans, accentuant le sentiment d’isolement et d’oppression.
Le père Frédéric Masson, prêtre syrien catholique, souligne l’impact psychologique de cette situation. « Lorsque votre avenir est confisqué par le pouvoir politique actuel, cela tue l’espoir », explique-t-il.
Sous les restrictions imposées par Israël, Bethléem, symbole de paix et de spiritualité, devient le théâtre d’une crise qui prive ses habitants de leur liberté de culte et de leur prospérité. En cette période de Noël, les chrétiens et les musulmans de la ville sont unis dans une même souffrance, pris en otage par une situation politique qui menace leur existence même.
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