Extrait de "soumission" de Houellebecq
14/12/2024
Nomination de François Bayrou Premier ministre : le hold-up final d’une république à l’agonie [L’Agora]
François Bayrou, Premier ministre. Rien qu’à écrire ces mots, un étrange mélange de dégoût et de lassitude s’installe.
L’insipide maire de Pau, l’éternel candidat sans victoire à la présidentielle, celui qui incarne jusqu’à la caricature le pire des arrangements politiciens, a été élevé à Matignon. Quelle gifle pour les Français, quelle insulte pour un peuple déjà à genoux, écrasé par des décennies de trahisons et d’abandon. Cette nomination est bien plus qu’une absurdité : c’est un bras d’honneur monumental, une ultime provocation de la caste dirigeante qui, en pleine décomposition, refuse de céder la moindre parcelle de pouvoir.
Un électorat floué, une nation sacrifiée
L’arrivée de Bayrou à Matignon est l’illustration parfaite du hold-up politique permanent que subissent les Français. Pendant que les électeurs du Rassemblement national et de La France insoumise — représentant près de la moitié du corps électoral — sont constamment floués, on recycle les mêmes têtes, les mêmes barons, les mêmes combinards qui s’échangent les postes comme des cartes à jouer. Le message est clair : peu importe pour qui vous votez, tout restera sous contrôle.
C’est à se demander pourquoi les Français devraient encore se donner la peine de voter. Quand, après des mois de crise, de colère et de fractures, le système répond par la nomination d’un homme symbole du consensus mou, on comprend que les élections sont un leurre. Une supercherie. Un piège à cons.
La Vème République : une machine à broyer les peuples
La Vème République n’est plus qu’un cadavre qu’on maquille pour tenter de cacher sa décomposition avancée.
Le système institutionnel, conçu pour un général visionnaire comme de Gaulle, est devenu une machine infernale au service d’une oligarchie hors-sol. Ce système n’est plus au service des Français, mais bien de ceux qui se servent des Français.Regardez l’état du pays. Une éducation nationale en miettes, qui sacrifie nos enfants au profit de dogmes égalitaristes et désincarnés. Un système de santé à genoux, incapable de soigner dignement les malades faute de moyens et de volonté politique. Une insécurité galopante qui gangrène chaque recoin du territoire. Et une immigration massive, débridée, qui transforme jour après jour le visage de notre pays en un cauchemar multiculturel imposé.
Et face à cela ? Rien. Strictement rien. Bayrou à Matignon, c’est le symbole d’une classe dirigeante qui s’accroche à ses privilèges comme des rats à une épave. Ils savent que la Vème République est à bout de souffle, mais ils feront tout pour la sauver, car elle est leur rempart, leur citadelle. Peu leur importe que les Français crèvent à petit feu, tant que leurs postes, leurs réseaux et leurs carrières sont préservés.
Les complices du système
Et que dire de ceux qui prétendent incarner l’opposition ? Marine Le Pen, Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon… Ils appellent à voter, à croire encore et toujours à ces institutions vermoulues. Ils jouent le jeu, ils se plient aux règles du système, espérant un jour en hériter. Mais il faut être clair : rien ne changera. Tant que la Vème République subsistera, les Français continueront à être floués.
Bayrou à Matignon est la preuve ultime que le système est verrouillé. Que les élections ne servent qu’à légitimer. Que voter, c’est cautionner. Les Français doivent ouvrir les yeux : leur abstention massive n’est pas un signe de faiblesse, mais un acte de rébellion silencieux. En refusant de participer à cette mascarade, ils dénoncent l’imposture.
Cette nomination est une provocation, mais elle pourrait être un électrochoc. Les Français doivent comprendre que le salut ne viendra pas des urnes tant que le système restera intact. Il faudra renverser la table, redéfinir les règles, et bâtir un ordre nouveau, enraciné dans la volonté populaire et non dans les arrangements de palais.
François Bayrou Premier ministre : l’épilogue d’une farce. Mais aussi, peut-être, le prélude d’une prise de conscience collective. Le temps presse, car pendant que la caste s’accroche, notre pays, notre civilisation s’écroulent. Le sursaut ou le chaos. Il n’y a plus d’alternative.
Julien Dir
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