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mercredi 12 juin 2024

Ciotti s’ouvre à droite, les caciques LR s’enferment dans le cordon sanitaire


Capture d'écran Capture d'écran

 

 

Souvenez-vous : le 4 février 2023, BV recevait Guilhem Carayon

Le président des Jeunes Républicains revendiquait une droite de panache, n’hésitant pas à déclarer : « Aujourd’hui, LR ne trahira pas, j’en suis certain ».

 Entendu, les valeurs de la droite. « Ne trahira plus » ?, se demandait alors l’auteur de ces lignes. Il ne faudrait jamais douter de la jeunesse ! En effet, car ce 11 juin 2024, Guilhem Carayon, qui était neuvième sur la liste de François-Xavier Bellamy, soutient l’initiative d’Éric Ciotti de passer un accord avec le Rassemblement national. C’est donc l’épreuve de vérité pour les LR.


 

Mettre fin à « l'entre-deux »

 

On sait que l’on va mourir mais on ne veut pas le croire. On savait qu’un jour ou l’autre le moment viendrait où les LR devraient mettre fin à « l’entre-deux » pour reprendre les mots de Nicolas Dupont-Aignan, saluant l’initiative d’Éric Ciotti. On ne savait pas quand, on ne savait pas comment, mais l’on ne voulait pas le croire, on ne pouvait plus le croire quand on l'espérait, tant le fossé s’était creusé entre ce qu’on appelle la « droite républicaine » et « l’extrême droite ». Et pourtant, cette « expérience » d’une alliance entre ces deux droites avaient bel et bien existé par le passé, contrairement aux menteries d’un Gérald Darmanin. Relisez ce témoignages publié par BV, il y a deux semaines, qui rappelait que Jean-Claude Gaudin avait gouverné la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec le Front national, pendant six ans, excusez du peu ! À l’époque, le FN était dirigé par Jean-Marie Le Pen, pas par Marine Le Pen ou Jordan Bardella !

 

 

Aujourd’hui, donc, Éric Ciotti, casse un tabou, selon ses propres mots. Mais un tabou qui n’en est pas à un pour les Français, s’est-il empressé d’ajouter. Alors, oui, c’est l’épreuve de vérité pour ce vieux parti qui revendique son label de « parti de gouvernement ». Or, Éric Ciotti sait très bien que ce label doit être passé au banc d’essai pour être conservé. Éric Ciotti sait très bien aussi que le pronostic vital de son parti est engagé. Il a connu, rappelait-il sur le plateau de TF1, un parti avec un groupe de 300 députés à l’Assemblée nationale. Une cinquantaine durant cette législature qui s’achève. Et combien le 7 juillet à ce rythme ? Mais Éric Ciotti a bien compris qu’il ne s’agit pas seulement de sauver des circonscriptions, que l’enjeu est bien plus vaste que cela, qu'il s'agit de la France.



 

Alors, bien sûr, cela n’est pas sans douleur. Preuve en est les cris d’orfraie, les gesticulations des Pécresse, Bertrand (deux qui avaient quitté les LR pour y revenir afin de candidater à la primaire de 2022...). Preuve en est l’appel des sénateurs à la démission de Ciotti. Notamment Philippe Bas, qui fut secrétaire général de l’Élysée sous Chirac, qui évoque justement ce dernier : « Éric Ciotti ne peut plus rester le président du parti créé par Jacques Chirac pour unir la droite et le centre après sa victoire de 2002 contre Jean-Marie Le Pen ». Dommage qu’il n’évoque pas le Chirac fondateur du RPR qui en appelait à se lever contre le parti de l’étranger pour ne retenir que le Chirac de l'abandon de la droite ! Bas ne voit pas, ou fait semblant de ne pas voir que le concept d’union de la « droite et du centre » est mort depuis belle lurette.

LR dans une impasse

Depuis que Macron a ramassé sous sa coupe le centre et les opportunistes de droite de l’espèce des Darmanin des champs et autres Dati des villes. Dans la foulée, Gérard Larcher, François Baroin, Christian Jacob, Michel Barnier et même les supposés très à droite Bruno Retailleau, Olivier Marleix, Laurent Wauquiez et Michèle Tabarot, se sont fendus d’une tribune dans FigaroVox pour dénoncer la position de Ciotti considérée par eux comme une « impasse ». Justement, Ciotti a sans doute compris que dans l’impasse, les LR y étaient depuis très, trop longtemps et qu’il était grand temps de mettre en l’air le mur pour ouvrir un boulevard à droite. Sans doute pour le plus grand bonheur de beaucoup de militants LR, comme le jeune Carayon, qui n’attendaient que cela, et plus largement du « peuple de droite », pour plagier une expression de gauche !

Pour l’anecdote, Sandrine Rousseau s’est invitée sur le perron du siège des LR pour interpeller Éric Ciotti : « Honte à vous ! », s’est-elle exclamée. La caricature incarnée du piège tendu à la droite par Mitterrand, il y a plus de quarante ans, et dans lequel les caciques de LR tombent encore à pieds joints et à tombeau ouvert...

 

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