9 mai 2023 E-site66agri11
Mesdames, messieurs,
après les “bassines” de Sainte Soline, les pneus de berlines dégonflés ou crevés, les intrusions dans les élevages, les trains de céréales déversés, les productions fauchées, les œuvres d’art entartées, les mains collées au goudron… Voilà que vous vous en prenez aux arbres, ou plutôt, aux bucherons.
Écologistes radicaux, activistes masqués aux méthodes souvent ultramédiatisées, soutenus par quelques obédiences politisées, vous êtes membres de plusieurs associations dont une menacée de dissolution. Opposés à la construction d’une autoroute près de Rouen, comme vous l’étiez à celle devant permettre de désenclaver l’axe Castres-Toulouse voici quelques temps, afin d’interrompre le dit chantier, vous avez creusé une mare en forêt pour faciliter l’installation des tritons. Vous avez également entaillé des arbres pour la colonisation du grand capricorne, espèce protégée dont la présence pourrait susciter annulation ou report du projet. Enfin, fidèles à votre réputation de saboteurs, vous avez planté des clous dans les arbres pour empêcher leur exploitation. Vous reconnaissez à ce propos sur les réseaux sociaux “un risque d’émoussage des chaines de tronçonneuses qui tomberaient dessus” ou encore “relier des chênes sessiles centenaires et des charmes avec des filins métalliques rend la coupe inenvisageable en l’état”.
Un modus operandi de toute évidence destiné à nuire, pouvant, de surcroît, blesser l’animal venant se frotter aux arbres et mettre en danger le forestier, de la coupe en forêt jusqu’à la scierie. Car non content d’esquinter l’outil, c’est l’avant-bras, la jambe, voire le visage du boscatier qui se trouvent menacés lorsque la chaine casse, se détend, saute ou rebondit avec la vitesse que l’on sait.
Sur un plan plus écologique et puisque vous semblez en connaître un rayon sur le sujet, le clou finissant par rouiller et le capricorne finissant par avoir raison de l’arbre, vous n’êtes pas, sur ce point comme sur tant d’autres, à une contradiction près. Idiots utiles à quelques idéaux, vous êtes en train de devenir les idiots inutiles du mouvement écolo. Tout simplement car, en vous radicalisant, vous précipitez le discrédit du mouvement.
Enfants gâtés d’un système que vous réintégrerez en courant le jour où papa ne vous enverra plus le chèque qui permet de vous distraire en détruisant le travail des autres, vous menacez, et c’est bien le but escompté, tout un secteur d’activité. Ne supportant ni l’agriculteur, ni le forestier et plus globalement tous ceux qui osent encore travailler, “la nature à protéger” est devenue ce prétexte sensé vous conférer une certaine impunité. Ou comment, au nom de l’environnement, certains pourraient se croire tout autorisé. Et bien non ! Je vous invite à ce propos à revisionner “Les grandes gueules” de Robert Enrico avec Lino Ventura, Bourvil, Jess Hahn, Michel Constantin ou encore Marie Dubois. Vous y croiserez des gens qui, à l’instar de certains bucherons et autres paysans, ne plaisantent pas avec ces choses-là. Il en existe encore quelques uns dans nos campagnes, qui veillent, qui surveillent et qui pourraient, dans les champs comme à l’orée des bois, vous montrer comment se servir d’un outil. N’en doutez surtout pas, avec détermination et non sans une certaine pédagogie.
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