Emmanuel Macron est « content ». Content de lui. C’est ce que rapporte l’entourage (Le Figaro, mardi).
Ce mercredi, il va reprendre « son bâton de pèlerin », afin d’aller « dans les territoires pour prendre le pouls du pays », en commençant par le Lot.
On est prié de ne pas y voir de démarche électorale, à trois semaines des régionales. Mais le pouvoir a-t-il appris, depuis l’épisode des Gilets jaunes, à entendre les colères des Oubliés ? Rien n’est moins sûr. Depuis hier, les véhicules diesel sont devenus indésirables dans l’enceinte du Grand Paris, mais aussi dans 79 communes d’Ile-de-France. Les proscrits ne pourront rouler que la nuit. En Seine-Saint-Denis, il y aurait 780.000 voitures diesel, contre 31.443 à Paris. En 2018, c’est la taxe carbone sur les carburants qui avait déclenché la révolte de la France silencieuse, priée de payer pour les pollutions des Chinois ou des Indiens. Ce même raisonnement hygiéniste (sauver 50 vies par an dans le Grand Paris) est tenu par les mêmes décideurs, indifférents à la vie quotidienne d’une classe moyenne et rurale qui a longtemps été incitée par les pouvoirs publics à rouler en diesel. Comme le remarque Jean-Paul Pelras dans la dernière livraison de Front populaire, la revue de Michel Onfray : « Allez expliquer à ces gens-là comment, avec 1231 euros par mois, ils vont devoir se passer de diesel et faire attention à ce qu’ils mangent (…) ».
L’optimisme présidentiel, qui se flatte d’avoir su gérer la sortie de la crise sanitaire, peut se prévaloir de sondages flatteurs : 40% des gens s’estimaient dernièrement satisfaits de l’action du président. Sa prestation avec les deux « influenceurs », McFly et Carlito, a été bien reçue par le public le plus jeune.
Sa communication tous azimuts semble efficace. L’arrosage automatique en argent magique est fait également pour panser des plaies. Mais cette illusion d’optique ne peut effacer les fractures, de plus en plus béantes, entre le monde d’en-haut et celui d’en-bas. L’interdiction du diesel est un possible carburant incendiaire. Le dossier des éoliennes également. C’est même un scandale démocratique qui se profile, derrière cette politique « verte » autoritaire : elle saccage des paysages et réduit de plus en plus les recours juridiques.Lundi, dans Le Figaro, Stéphane Bern a fait paraître une tribune qui a reçu un bon écho. Le défenseur du patrimoine, s’adressant à Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, écrit : « Vous n’entendez donc pas cette colère qui monte dans nos campagnes ? Les gens sont vent debout (…), vent des maires, qui s’indignent du déni de démocratie (…) Les préfets ont des consignes pour imposer les camps d’éoliennes coûte que coûte (…) ». Macron, de son petit nuage, a appelé ses troupes, selon Le Figaro, à ne pas céder au « triomphalisme ».
Cet homme-là vit sur une autre planète.
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