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mardi 31 mars 2020

« Effondrement économique, déjà les soupes populaires débordées aux Etats-Unis !! » L’édito de Charles SANNAT



 

 par | 31 Mar 2020

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Aux Etats-Unis, il n’y a pas ce que l’on appelle pompeusement des « amortisseurs sociaux ». 

Entendez par là que le chômage indemnisé est de très courte durée, qu’il n’y a pas de trêve hivernale à la française et que si vous ne payez pas votre loyer ou votre hypothèque vous ne pouvez pas envisager de rester deux ans dans un logement en attendant d’être expulsé.
Les choses sont beaucoup plus rapides et aux Etats-Unis, quand c’est la crise, c’est la crise tout de suite.
Pas dans deux ans. Il n’y a pas d’inertie en Amérique.
Le marché est roi ou presque, il y est donc plus fluide, quand tout va bien comme quand tout va mal.
Beaucoup peuvent avoir du mal à percevoir la crise en France, soit parce qu’ils dorment, soit parce qu’ils se bercent de l’illusion de la sécurité et qu’ils croient en un monde qui sera toujours parce qu’il a toujours été et qu’il est actuellement.
Pourtant, cette histoire de pandémie et de coronavirus mettant à plat, à genoux, l’économie mondiale commence à avoir de terribles répercussions sociales.
Mais surtout, ce n’est que le début d’une crise économique dont personne, ou presque, n’a encore compris ni l’énormité, ni l’ampleur ni non plus la durée.
Il y a de fortes chances que nous soyons partis pour une période noire de plus de 24 mois.

On ne vous l’annoncera jamais comme ça.
Imaginez un peu…
Deux ans de disette… Mon Dieu, quelle horreur.
Alors comme à chaque fois, on vous rejouera la communication à la petite grenouille, oui, celle que l’on met dans sa casserole et pour qui on augmente que très progressivement la chaleur, qu’elle ne se sente pas trop cuire pour pouvoir la faire bouillir.
Sinon, affolée la petite grenouille sauterait bien vite de la marmite.
Dit autrement c’est un processus « itératif », on y va progressivement, on vous mène par le petit bout du nez étape par étape sans avoir une vue d’ensemble qui pourrait sembler nettement plus effrayante.
La situation va devenir de plus en plus difficile.

D’une part, les gens dans notre pays seront de plus en plus nombreux à refuser de travailler puisque les employeurs et le gouvernement sont incapables de fournir des masques ou des gants aux pauvres gueux que nous sommes et qui sont en première ligne.
C’est ainsi que s’effondrent les nations, quand il n’y a plus personne pour risquer sa vie pour les profits de « world compagnie » qui méprisent l’humain depuis trop longtemps.
C’est ainsi que tombent les empires lorsque les gueux qui coûtent un pognon de dingue ne marchent plus dans la fiction imaginaire.
Alors les choses, naturellement, s’arrêtent. Tout simplement.
L’effondrement que nous vivons ne se fait pas dans un fracas étourdissant, mais dans un silence assourdissant.
Celui du confinement.
Incroyable réalité qu’est devenue la nôtre.
Alors préparez-vous plutôt à des moments difficiles qu’à des moments de grands plaisirs.

Aux Etats-Unis, le peuple est déjà dans le dur…
« C’est la première fois que je viens »: les banques alimentaires new-yorkaises sont confrontées à un afflux de nouveaux venus, privés de revenus par l’arrêt de la quasi-totalité des activités de la capitale économique américaine.
Sachets remplis d’oranges, de patates douces et d’oignons sur trois tables, lait stérilisé, boîtes de thon et de saumon sur trois autres: des centaines de personnes sont venues se ravitailler ce weekend à l’un des marchés gratuits proposés par une grande association caritative new-yorkaise, City Harvest, dans le quartier de Washington Heights, dans le nord de Manhattan.
Pas de longues queues qui rappelleraient les soupes populaires des années 1930: les gens arrivent au fur et à mesure, portant souvent un masque de protection, et sont maintenus à distance les uns des autres par des bénévoles.
Parmi les « clients », Lina Aba, 40 ans, seule avec cinq enfants entre 11 et 23 ans. Elle travaillait comme femme de ménage dans un hôtel de Manhattan jusqu’à ce qu’il ferme il y a deux semaines. Ses deux aînés ont également perdu leur emploi.
« C’est ma première fois » dit-elle. « On a besoin d’aide maintenant. C’est fou, on ne sait pas ce qui va se passer dans les semaines qui viennent ».
Cette mère célibataire a mis une semaine à s’inscrire au chômage. Les serveurs informatiques sont saturés, laissant prévoir de prochains chiffres du chômage bien pires que ceux annoncés jeudi par le gouvernement fédéral. Mais depuis vendredi, « c’est fait », dit-elle, soulagée.
Les indemnités devraient commencer à arriver dans trois semaines. Elle espère aussi toucher bientôt au moins 1.200 dollars du gouvernement fédéral, grâce au plan d’aide historique approuvé la semaine dernière par le Congrès.
« Ca ne suffira pas », mais « on sera déjà reconnaissant de ce qu’ils pourront nous donner », confie-t-elle. « Il y a tant de gens (à aider), c’est toute la ville! »

3 millions de personnes ayant besoin de nourriture… pour simplement survivre.
« Il y avait avant 1,2 million de personnes à New York qui avaient besoin d’aide pour la nourriture. En ce moment c’est trois fois plus, c’est plus de 3 millions de New-Yorkais, » explique Eric Ripert, vice-président du conseil d’administration de City Harvest et propriétaire du célèbre restaurant Le Bernardin, fermé lui aussi ».
Je vous ai parlé en fin de semaine dernière des inscriptions hebdomadaires au chômage qui n’avaient jamais, jamais, juste jamais explosé de manière aussi rapide et aussi intense.
Je vous remets le graphique ci-dessous. (12mn16)
Il illustre la violence terrible de la vague du tsunami économique qui arrive, une vague qui ressemble plus à un effondrement qu’à une crise.
Pour lutter contre cette crise et ré-allumer nos économies, ce sera long, douloureux, complexe et effroyablement coûteux.
Nous allons passer la crise, mais qu’en sera-t-il du jour d’après.
Mobilisez votre épargne, prévoyez de quoi tenir, envisagez une crise durable, bref, mettez en place votre opération résilience personnelle, c’est le moment, il ne vous reste pas beaucoup de temps, et cela fera la différence si les choses tournaient mal.
L’effondrement que nous vivons ne se fait pas dans un fracas étourdissant, mais dans le silence assourdissant du confinement.

Prenez bien soin de vous et des vôtres.



Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous et désormais protégez-vous!

Charles SANNAT

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