Illustration du coronavirus Covid-19. (Getty Images)
Par Paul Molga
Publié le 21 mars 2020
Il portera sur plusieurs centaines de patients hospitalisés.
Réponse probable dans six semaines
Le traitement controversé contre le coronavirus de Didier Raoult rejoint
l'essai européen Discovery, dont la part française est conduite par
l'Inserm.
Il portera sur plusieurs centaines de patients hospitalisés.
Réponse probable dans six semaines
Une
semaine aura suffi pour que la chloroquine passe du statut de « fausse
solution », vilipendée par la majorité du milieu scientifique, à celui
de médicament candidat contre le Covid-19.
De source gouvernementale, on confirme que l'autorisation accélérée d'un essai clinique de grande ampleur, supervisé par l'Inserm, va être accordée ce mardi.
De source gouvernementale, on confirme que l'autorisation accélérée d'un essai clinique de grande ampleur, supervisé par l'Inserm, va être accordée ce mardi.
Ce
produit controversé rejoindra les trois candidats déjà inclus dans le
vaste essai Discovery que conduit l'institut de recherche médicale dans
le cadre du consortium multidisciplinaire Reacting (Research and action
targeting emerging infectious diseases), qui réunit plusieurs groupes de
recherche français d'excellence.
Cette étude devrait porter sur 3.200 patients en Europe, dont 800 en France.
Le chercheur iconoclaste a donc dû
batailler auprès du gouvernement pour faire entendre la voix de son pôle
de recherche qui figure pourtant parmi les plus prolifiques du pays.
Plusieurs dizaines de centres impliqués
Cette étude devrait porter sur 3.200 patients en Europe, dont 800 en France.
A son inauguration en
mars 2018, l'IHU Méditerranée Infection de Didier Raoult n'avait pas
obtenu d'Yves Lévy, alors patron de l'Inserm et encore époux de
l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, le label qui lui aurait donné une
reconnaissance indiscutable.
« Nous
parlons ensemble plusieurs fois par semaine et j'ai donné toutes les
impulsions nécessaires pour que son étude puisse être expérimentée de
façon indépendante ailleurs, à plus grande échelle, pour confirmer ou
infirmer ses résultats », a expliqué samedi Olivier Véran, ministre des Solidarité et de la Santé.
Plusieurs dizaines de centres impliqués
L'étude
Discovery, qui démarre ce dimanche, sera conduite dans une poignée de
CHU (Paris, Lyon, Nantes, Lille) et progressivement étendue « à plusieurs dizaines de centres »,
selon l'infectiologue Jad Ghosn, qui supervisera l'essai à l'hôpital
Bichat, dans le nord de Paris.
Les patients seront répartis en
cinq groupes : un groupe placebo traité pour les symptômes uniquement,
un pour tester l'efficacité d'un médicament anti-VIH (le Kaletra), un
autre qui l'associera à de l'interféron bêta pour moduler la réponse
immunitaire, un quatrième pour vérifier l'effet d'un antiviral développé
contre le virus Ebola (le remdesivir).
Le cinquième accédera à la chloroquine, à compter de vendredi prochain.
Plusieurs centaines de patients seront intégrés « par vagues successives », en France mais aussi en Italie et en Espagne notamment.
Les résultats pourraient être connus dans moins de six semaines.
Il
y a urgence, car l'administration de Plaquenil, l'un des noms
commerciaux de la chloroquine, se généralise sans contrôle.
Sous couvert
de « raisons compassionnelles »
envers les familles de patients lourdement atteints, plusieurs chefs de
clinique traitent déjà des malades avec ce médicament qui peut avoir
des effets indésirables chez les seniors ou en association avec
certaines familles d'antibiotiques.
Au Maroc, le gouvernement a
également décidé de passer outre les confirmations scientifiques en
achetant tous les stocks de l'usine Sanofi de Casablanca pour traiter
les malades.
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