C’est
entendu : la Chine nous a menti sur les débuts de l’épidémie et, sans
doute aussi, sur le nombre de morts.
Mais nous pouvions nous en douter, la Chine n’étant pas la démocratie la plus transparente du monde.
Mais chez nous ?
Avant-hier, le macabre bilan du soir déroulé par le duo Véran-Salomon enregistrait 186 décès de plus, portant le nombre officiel de victimes du Covid-19 à 860.
Hier soir, c’était “au moins 240 décès” supplémentaires.
La barre quotidienne des 200 était franchie, et celle des 1000, depuis le début du comptage.
On sait que ce chiffre quotidien va suivre la courbe italienne, avec plusieurs centaines de morts (800 il y a trois jours, 600 avant-hier encore, puis encore 700 hier pour dépasser les 7.000).
On nous a prévenus.
Mais ce que l’on sait moins, c’est que MM. Véran et Salomon ne dénombrent que les malades morts à l’hôpital.
Certes, ils l’ont précisé au début.
Mais les véritables chiffres de l’épidémie sont donc considérablement sous-estimés.
Jérôme Salomon l’a plus ou moins reconnu, indiquant que l’on aurait “dans les tout prochains jours” des chiffres sur les morts hors-hôpital.
Il a aussi reconnu que le bilan des morts à l’hôpital “ne représente qu’une faible part de la mortalité“, “sous-entendant, écrit Le Monde, que le nombre de morts de la maladie en France était plus élevé, notamment dans les Ehpad.”
Pour des gens si à cheval sur les chiffres, si rigoureux quand il s’agit de rationaliser – de rationner – les moyens, les lits, les masques, c’est tout de même étrange, cette incapacité à compter les décès dans les Ehpad aussi…
En effet, depuis le début de l’épidémie, on constate une forte augmentation de la mortalité dans les EHPAD, et même dans certains villages en lien, par les familles, les soignants, avec ces EHPAD.
Les morts se comptent parfois par paquets de dix, de quinze ou de vingt.
Les données ne sont connues que par des remontées partielles dans la presse.
Dimanche, le JDD signalait la mort de douze personnes dans une maison du retraite du Doubs, quatre dans un établissement de l’Hérault.
Hier, Le Parisien révélait que l’Ehpad de la fondation Rotschild à Paris, au 76, rue de Picpus (XIIe), présentait “un bilan très lourd” : « 16 personnes sont décédées dans l’établissement, et 84 sont actuellement positifs au Covid-19 » selon la direction de l’établissement.
Selon la presse régionale, on apprenait qu’un scénario identique se déroulait dans un Ehpad de Saint-Dizier, en Haute-Marne, où 16 pensionnaires sont décédés en seulement 10 jours malgré les mesures de confinement.
Lundi, Le Monde publiait une enquête révélant que « l’Ehpad de la commune de Cornimont connaît depuis dix jours une véritable hécatombe parmi ses résidents » : 20 ou 21 morts, des dizaines de soignants contaminés et, selon un journaliste local, une dizaine de décès « dans le secteur […] rien que dimanche 22 mars ».
Pourquoi la communication du gouvernement n’est-elle pas plus transparente sur ces décès très probablement liés au coronavirus ?
Désir de minimiser les chiffres ?
Pour montrer que la France fait moins pire que l’Italie ou l’Espagne ?
Pour ne nous donner que les moins mauvaises nouvelles ?
On pourrait le penser.
Toujours selon Le Monde, « un autre Ehpad de la région Grand-Est, celui de Sommedieue dans la Meuse, est également frappé par le virus. Dimanche soir, 23 résidents étaient atteints par le coronavirus au sein de cet établissement de 83 pensionnaires, avec déjà trois décès et 13 agents contaminés, dont deux hospitalisés, sur les 80 que compte le personnel. “Malgré le grand professionnalisme de nos agents et toutes les mesures de confinement et de sécurité appliquées, ils n’arrivent pas à contenir l’épidémie, écrit le maire, Daniel Sanzey, sur son compte Facebook. Il n’y a pas de raison qu’on cache la vérité”. »
Non, il n’y a pas de raison qu’on cache la vérité.
Les Français ne sont-ils pas en droit de savoir, d’avoir aussi un bilan quotidien de la mortalité, en EHPAD, des morts « suspectes » en ville, probablement liées au Covid-19 ?
Ce manque de transparence, ce nouveau mensonge – par omission – du gouvernement ne sont pas de nature à rétablir la confiance.
Pascal Célérier
merci... Maman de ne pas avoir voulu y aller.la politique du mouroir à revoir rapidement.
RépondreSupprimerOn prend les français pour des demeurés pourquoi dire la vérité
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