Avec la parution de son livre, Présumé coupable, c’est une nouvelle pièce au dossier de l’affaire Benalla que verse Vincent Crase, son acolyte de la place de la Contrescarpe.
Véritable plaidoyer pro domo destiné à dire « sa » vérité sur sa personnalité et la place effective qu’il occupait au sein du dispositif Benalla, l’ancien gendarme réserviste ne nous révèle, en réalité, que peu de détails sur le fonctionnement des services de sécurité de l’Élysée.
Il se contente, en effet, et pour l’essentiel, de rapporter quelques anecdotes sur les relations qui existaient entre le chef de l’État et l’ancien garde du corps présidentiel.
C’est ainsi que l’on découvre, sans véritable surprise, la proximité qui liait Emmanuel Macron, son épouse et celui qui partageait à peu près tout de leur intimité.
Prenant également ses distances avec Alexandre Benalla – avec lequel il souhaite, cependant, rester ami -, Vincent Crase vide son sac, histoire de rappeler qui était effectivement à la manœuvre au sein du Château.
Il devient, ensuite, facile de conclure que l’ancien employé de LREM aurait été, in fine, embarqué dans cette affaire d’État qu’« à l’insu de son plein gré ».
Mais il est certain que ce même livre, lu sous l’éclairage des déclarations de la nouvelle secrétaire d’État, porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, selon lesquelles « mentir pour défendre le président » ne poserait pas de problème, change la donne.
Car dans cette affaire Benalla, c’est bien de mensonges réitérés et constants au plus haut sommet de l’État qu’il s’agit.
Mensonges destinés à couvrir des modes de fonctionnements occultes, plus proches de ceux d’officines de barbouzes que de la haute institution élyséenne.
Certes, nous savons, depuis Machiavel, que, compte tenu de la « méchante » nature des peuples, le prince n’a pas à rougir de gouverner en utilisant, au besoin, tous les artifices possibles.
Et que le mensonge n’étant qu’un de ceux-ci, il serait bien fou de s’en passer.
C’est donc à une application à la lettre de ce mode de gouvernement que se livrent Macron et son premier cercle depuis près de deux ans.
Et pour ceux des Français qui en douteraient encore, il suffit de se reporter aux propos de Patrick Vignal, député LREM, qui déclarait récemment :
« S’il faut dire la vérité aux Français, ça veut dire dix ans de sang et de larmes. Vous voulez que je vous parle des dossiers de terrorisme ? Vous voulez dire la vérité aux gens sur ça ? Sur le chômage ? Je suis désolé, aujourd’hui il faut donner une vision d’espérance aussi aux Français. »
L’espérance par le mensonge.
Voilà, dévoilé en quelques mots, tout un mode de gouvernance.
Celui qui s’impose dans notre pays depuis l’élection de l’homme qui devait rompre avec le vieux monde (politique) et qui promettait une République exemplaire.
Quel crédit accorder, désormais, à ceux qui nous gouvernent ?
À la veille des révélations contenues dans les cahiers de doléances du grand débat jupitérien, comment ne pas être dubitatif sur les conclusions qui seront évoquées et sur les remèdes au mal français qui seront proposés.
Où seront la vérité et le mensonge ?
De fait, l’affaire Benalla aura été le révélateur d’un système corrompu qui a pris le pouvoir sur un mensonge et qui tente de le conserver par les mêmes moyens.
C’est donc aux citoyens soucieux de justice et de vérité de mettre fin à une imposture qui ne fera qu’empirer avec le temps.
Une première occasion se présentera, le 26 mai prochain.
À chacun de prendre sa part de responsabilité et de tirer, comme nous y invite notamment Philippe de Villiers dans son dernier livre, sur le fil du mensonge.
Olivier Damien
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