Le 02/05/2018
Marie Delarue
Ce sont simplement des ados formatées par le porno et la course à l’argent facile.
Tous les jours ou presque, on nous balance un porc.
Un puissant dont les « victimes » se réveillent d’un long sommeil pour dénoncer les exactions.
La gent mâle constituerait ainsi une incommensurable réserve d’obsédés sexuels, tous prédateurs de blanches créatures, âmes pures et naïves.
Rien que d’innocentes victimes, donc.
J’ai vu, le 18 avril dernier, le documentaire diffusé sur France 5 dans le magazine « Le monde est à vous », de Marina Carrère d’Encausse : c’est « Jeunesse à vendre », une enquête d’Alexis Marant.
Si vous ne l’avez pas vu, je vous conseille vivement de le faire.
On y découvre une prostitution adolescente, très souvent débutée au collège, et qui serait en train de devenir d’une grande banalité.
« Il existe en France une jeunesse de 12 à 16 ans, issue de tous les milieux, qui vend son corps, influencée par la téléréalité et la pornographie », dit la journaliste dans un entretien au Figaro.
« On assiste à un vrai changement de comportement d’une génération, tous milieux confondus, qui entretient un rapport à la sexualité profondément modifié », ce que confirment, dans le reportage, le commissaire Frémond et ses collègues de la brigade de protection des mineurs.
On n’est pas, là, dans des réseaux internationaux organisés, comme on cherche toujours à nous le faire croire s’agissant de prostitution.
Non, ce sont simplement des ados formatées par le porno et la course à l’argent facile.
« À 12 ou 13 ans, de jeunes adolescentes peuvent faire des fellations en échange d’un portable ou d’argent. Elles considèrent cette sexualité précoce comme sans importance. Cette vision aberrante du monde et des rapports garçons-filles est très perturbante », dit Marina Carrère d’Encausse.
Léa, 15 ans, l’une des « héroïnes » du reportage, raconte sa déjà longue carrière.
Elle a débuté à 13 ans, « influencée par une ancienne amie ».
« Elle et moi on a commencé à prendre des photos de nous en sous-vêtements… Après, on s’est mis sur des annonces, on a mis nos numéros de téléphone, et les gens ont commencé à nous appeler », dit-elle.
« Il y a un moment, on se déplaçait, et après, on a commencé à prendre des chambres d’hôtel. On faisait nos passes à l’hôtel. Les clients avaient entre 20 et 50 ans.… Maximum 60 ans. Combien de clients je voyais chaque jour ? Ça dépend. Ça pouvait être cinq, des fois dix… Ça dépendait des jours. »
Les tarifs : 100 euros la demi-heure, 200 l’heure, 300 avec sodomie.
Quand les affaires marchent bien, les jeunes filles s’adjoignent les services de copains d’école.
Ils passent les annonces, réservent des week-ends Airbnb.
Difficulté pour la police : les filles peuvent changer d’équipe et de lieu trois ou quatre fois dans le mois.
Certaines poursuivent même gentiment leur scolarité.
« Il y a quatre ans, on avait dix dossiers de proxénétisme », dit le commissaire Frémond.
« On en est à plus de 60 par an. C’est phénoménal. »
Et la morale, dans tout ça ?
C’est quoi, ce mot ?
Une inconnue dans leur vocabulaire, leur paysage, leur monde.
La raison de tout cela, c’est la banalisation de la pornographie, la télé-réalité qui valorise le corps à outrance, le sexe et l’argent rendus si faciles par les réseaux sociaux.
La preuve par la starlette du jour.
Elle a 20 ans, s’appelle Jasmine et fait les gros titres de Closer parce qu’elle vient de vendre sa virginité sur Internet pour 1,2 million de dollars.
« À 20 ans, Jasmine est une jeune femme originaire de Paris, provenant d’une famille religieuse », écrit le magazine.
La religion du pognon, sans doute, puisque « sa famille et ses amis ont d’ailleurs compris son choix, vu la somme d’argent proposée ».
L’heureux gagnant travaille à Wall Street.
Comment a fait Jasmine ?
Elle s’est prise en photo dans des poses lascives et puis a mis son c… en vente sur un site d’escort-girls.
Ah oui, parce qu’il faut vous le dire : ces jeunes filles là se disent toutes « escorts ».
Surtout pas p… Ni victimes, d’ailleurs.
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