Le 15/05/2018
Xavier Raufer
Docteur en géopolitique et criminologue
Au lendemain de l’attentat islamiste commis par Khamzat Azimov, un citoyen français d’origine tchétchène, Xavier Raufer répond aux questions de Boulevard Voltaire.
Docteur en géopolitique et criminologue
Samedi soir, à Paris, un jeune de 20 ans d’origine tchétchène a poignardé au hasard 5 personnes dans la rue.
Cet attentat n’a rien de nouveau si on le compare au précédent.
Nous sommes en effet toujours dans le même schéma.
Nous sommes surtout frappés de constater sempiternellement et comme toujours que ce jeune homme est issu des quartiers que la bureaucratie française appelle aimablement « quartiers de la politique de la ville (QPV) », mais qui sont en fait de véritables coupe-gorges.
Il a commencé sa carrière en France à l’Ariane à Nice et jusqu’à récemment dans le quartier de l’Elsau à Strasbourg.
L’Ariane à Nice et l’Elsau à Strasbourg sont des coupe-gorges dans lesquels la police ne met les pieds qu’épisodiquement depuis deux ou trois décennies.
Ce sont des quartiers dans lesquels ni la police ni le renseignement ne peuvent faire convenablement leur travail.
Dans ces quartiers QPV, un individu peut se radicaliser à loisir pendant une ou deux décennies sans que nul n’en ait la moindre idée.
Le seul problème criminel et terroriste de la France est celui de ces quartiers hors contrôle où on ne peut pas faire un travail de prévention et encore moins de répression.
Nous l’avons vu récemment à Toulouse avec l’arrestation de deux ou trois dealers, ou encore avec cette femme portant le niqab alors qu’on sait que c’est une provocatrice et qu’elle fait exprès pour être arrêtée par la police.
Cela a suffi à déclencher des émeutes épouvantables dont le récit rappelait les guerres coloniales : le quartier en feu, les hélicoptères qui tournent autour de la ville, etc.
C’est naturellement un individu d’un de ces quartiers comme le quartier d’Ozanam à Carcassonne qui a tué le colonel Beltrame.
Ces quartiers sont des pépinières de criminels et de terroristes.
Tant que nous n’aurons pas résolu ce problème-là, il y aura sans arrêt des Tchétchènes, des Maghrébins, des Coulibaly et des tout ce que vous voulez, qui continueront à avoir un coup de lune et à sortir dans la rue avec un couteau ou avec une voiture pour assassiner leurs contemporains.
Cela ne s’est pas produit jusqu’à maintenant, mais on aura peut-être même un jour un Français converti à l’islam, pourquoi pas.
L’auteur de l’attentat de Boston était également un individu d’origine tchétchène.
Que se passe-t-il avec la Tchétchénie ?
Poutine a réglé le problème en Tchétchénie de manière impeccable.
On souhaiterait d’ailleurs que le problème soit réglé aussi partout où il y a des révoltes islamistes. Naturellement, un certain nombre de ces terroristes étaient et sont partis vers le Moyen-Orient après ce qu’on appelle « la pacification ».
Parmi ces gens-là, il y a avait évidemment de vrais djihadistes, mais il y avait aussi des officiers et des agents de renseignement russe infiltrés.
Ils ont d’ailleurs fait ensuite un excellent travail en Irak et en Syrie pour guider les bombardements de leur aviation.
En tout état de cause, les Tchétchènes ont rejoint par milliers le Moyen-Orient avec leurs femmes et enfants.
Ils sont devenus des combattants d’élite de l’État islamique.
Le chef de guerre de l’État islamique a même été un Tchétchène.
Cette histoire est donc assez difficile à démêler.
En tout état de cause, ils ne sont plus en Tchétchénie et ne posent plus de problème à la Russie elle-même.
En revanche, nous avons des soucis avec eux à peu près partout où ils arrivent à se réinfiltrer en Europe.
Était-ce encore un individu fiché ?
Il y a un fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste appelé FSPRT.
Ce fichier est consacré à des individus gravement radicalisés qui présentent un danger terroriste. Notre jeune Tchétchène était fiché S et fiché au FSPRT.
Que faisait-il dehors ?
Pourquoi lui a-t-on donné la nationalité française à la légère, sous prétexte que sa maman était venue habiter chez nous ?
Cela fait quand même beaucoup.
À chaque fois c’est pareil !
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