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mardi 15 mai 2018

« Un gouvernement eurosceptique en Italie ? » L’édito de Charles SANNAT

 

« Un gouvernement eurosceptique en Italie ? » L’édito de Charles SANNAT
 
 
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
 
Au moment où j’écris ces lignes, les rencontres se multiplient au plus haut niveau de l’État italien, et il semblerait que l’on puisse s’acheminer vers une alliance des partis antisystème et anti-européen pour diriger l’Italie, à savoir la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles.
 
Hier soir, le Mouvement 5 étoiles (M5S) demandait encore quelques jours pour réussir à former un gouvernement.
Si cela arrivait, ce serait un immense basculement pour l’Europe, car là, on ne parlerait pas uniquement de la Hongrie ou de quelques pays de l’Est de second rang – et j’assume l’expression de second rang que personne ne doit lire ou comprendre comme de moindre importance morale mais parce que factuellement, la politique européenne ne se fait pas en Hongrie ou en Slovénie…
Ce sont les faits.
Pas un jugement de valeur.
En revanche, la politique européenne se fait encore pour beaucoup au niveau de ses membres clefs que sont l’Allemagne, la France, et bien évidemment l’Italie, troisième économie de la zone euro.
 
L’Italie est comme une banque trop grosse pour faire faillite mais également trop grosse pour être sauvée !

Nos amis italiens sont encore plus endettés que nous.
Je n’ai rien contre le programme discuté actuellement entre les différents partis dits eurosceptiques italiens, mais pour le moins, il semble que techniquement et au vu de la loi, ce qui est avancé est illusoire sans cadre national et maîtrise de sa propre monnaie.
L’Italie, comme la France ou l’Espagne, a toujours fonctionné avec une monnaie faible que l’on dévaluait.
D’ailleurs, avant-hier, ma fille qui s’ennuyait fouillait dans ma malle à trésor.
« Dis papa, c’est quoi ce billet de 1 000 ? – Eh bien regarde, retourne-le, lis bien… que vois-tu ? – Banca d’Italia. Ça vaut quoi papa ? 1 000 euros papa ? – Eh bien non ma chérie, cela vaut nettement moins, beaucoup moins. En fait maintenant, cela ne vaut plus rien car c’est un peu comme les billets en francs. C’est de l’histoire monétaire ancienne. »
Vous n’utilisez pas de billets de 1 000 euros dans votre vie de tous les jours.
La lire de ne valait pas grand-chose parce que la variable d’ajustement du peuple italien était sa monnaie.
Ce n’est ni bien, ni mal, c’est un choix collectif techniquement cohérent.
 
Nous tournons autour du pot de l’euro !

On me reprend souvent sur l’euro – je parle de mes gentils lecteurs membres de l’UPR – sur l’euro monnaie unique ou commune.
Ma réponse est simple.
Elle s’attache aux faits.
Pas aux concepts purs et parfaits – n’y voyez aucune méchanceté ou attaque !!
L’euro se comporte comme une monnaie unique et non pas commune à des pays aux économies profondément hétérogènes.
C’est cette réalité-là qui ne fonctionne pas et ne peut pas fonctionner et je suis persuadé que nous pourrons tous nous accorder sur cette idée.
Alors nous tournons autour, encore et encore, nous essayons d’éviter d’aborder le cœur des sujets et des problèmes, ce qui est logique car c’est inconfortable, très inconfortable.
L’Italie risque de nous rappeler dans les prochains jours nos vieux démons européens, et Berlusconi, qui vient d’être à nouveau autorisé à prendre un mandat, pourrait bien être également une mauvaise surprise pour le système européiste bruxellois.
 
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
 
Préparez-vous !
 
Charles SANNAT

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