Le 14/03/2017
Pascal Célérier
Comment interpréter l’irresponsabilité du gouvernement français ?
Visiblement, nos voisins autrichiens, allemands et néerlandais savent mettre un peu de cohérence entre leurs paroles et leurs actes.
Ils se montrent aussi bien plus sincèrement soucieux de leur opinion publique que notre Président et notre gouvernement socialistes à bout de souffle.
Samedi, tout entier plongé dans sa nostalgie mitterrandienne, M. Hollande, en campagne contre Mme Le Pen, mettait en garde les Français : « Le nationalisme, c’est la guerre. »
Et, bien sûr, le nationalisme, c’était le Front national.
Sauf qu’au même moment, le gouvernement turc, après avoir muselé et emprisonné tout ce qui ne prêtait pas allégeance au président Erdoğan dans son pays, fait campagne en Europe pour un référendum qui marquera un pas supplémentaire vers la dictature.
Le gouvernement néerlandais, dans une campagne électorale marquée par le débat sur l’immigration et l’islam, et la montée en puissance du parti populiste de Geert Wilders, a jugé bon de montrer qu’il comprenait ces préoccupations populaires en interdisant au ministre turc de tenir meeting à Rotterdam.
Gabriel Robin avait déjà dénoncé ici, bien avant le putsch de juillet, le caractère inacceptable de ces meetings politiques d’une puissance extra-européenne dirigée par des islamistes.
Ce qui était inacceptable à Strasbourg en 2015 l’est davantage encore aujourd’hui, à Metz.
Alors, comment interpréter l’irresponsabilité du gouvernement français ?
M. Fillon a visé juste en accusant le gouvernement français « de rompre de façon flagrante la solidarité européenne ».
Visiblement, pour M. Hollande et les socialistes, il n’est bon de suivre Mme Merkel et ses partenaires européens que lorsqu’ils sont aveugles comme lui, en ouvrant grand les portes aux migrants et en cédant aux diktats d’Ankara.
Mais que les même Européens, enfin lucides sur le péril turc pour la démocratie et l’Europe, se ressaisissent et affichent enfin leur fermeté, M. Hollande est là pour accueillir le ministre turc sur notre territoire.
La France de Hollande, c’est vraiment « l’homme malade de l’Europe ».
Ce meeting relève du « régime de la liberté de réunion ».
Et notre Ayrault du Quai d’Orsay ajoute placidement :
« En l’absence de menace avérée à l’ordre public, il n’y avait pas de raison d’interdire cette réunion qui, au demeurant, ne présentait aucune possibilité d’ingérence dans la vie politique française. »
Pas d’ingérence dans la vie politique française alors que, comme aux Pays-Bas, nous sommes dans une campagne électorale où les thèmes de l’islam et de l’immigration sont fondamentaux pour les électeurs et que, nous répète M. Hollande soir et matin, Mme Le Pen est aux portes du pouvoir ?Finalement, on a l’impression que, pour Hollande, tout est bon pour faire monter Mme Le Pen : affaire Fillon, Macron, et maintenant Erdoğan devant lequel on se couche.
Et M. Ayrault, sans doute bercé par les rappels historiques de M. Hollande, a appelé dimanche soir à « l’apaisement ».
Il y a des mots qu’un ministre des Affaires étrangères ne devrait plus prononcer quand il s’agit d’un dictateur qui cherche à imposer sa loi chez lui et à l’extérieur.
Et nous ne parlons pas de Mme Le Pen.
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