Le 27/06/2016
Olivier Damien
Pour une majorité de Français, (dernier sondage BVA publié le 25 juin), il semble le plus à même d’être élu président en 2017.
Pour Chirac, il était le meilleur d’entre eux.
Pour une majorité de Français, selon les sondages (dernier sondage BVA publié le 25 juin), il semble le plus à même d’être élu président de la République en 2017.
Tout un chacun aura reconnu Alain Juppé !
Donné en tête aux primaires chez Les Républicains, il devance largement Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote.
Par ailleurs, il est donné systématiquement vainqueur au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen.
Compte tenu de son passé politique, cet engouement pour l’ancien Premier ministre ne peut cependant que paraître surprenant.
Alors qu’une majorité de Français se dit lassée et déçue par les politiques du système, elle semble plébisciter celui qui en est l’archétype.
Énarque, inspecteur des finances, élu et ministre à de nombreuses reprises, il représente exactement ce que le peuple dit ne plus vouloir.
En y regardant de près, c’est pourtant de la méfiance que devrait inspirer celui qui s’imagine, sans doute aujourd’hui, en sauveur de la France.
En effet, entre attitudes peu regardantes sur le droit et la morale, prises de position à géométrie variable et inspirations politiques approximatives, la perspective d’un Juppé Président en 2017 ne peut que laisser perplexe.
Condamné en 2009 dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris sous l’ère Chirac, Juppé s’est vu infliger une peine de 14 mois de prison avec sursis et une inéligibilité d’un an qui l’a contraint à abandonner tous ses mandats et à s’exiler au Canada.
À l’initiative du Canard enchaîné, il avait également été rattrapé, en 1995, par une affaire de logement indûment occupé, qui avait fait l’objet d’un classement sans suite par la justice sous condition qu’il déménage.
Sur la rigueur de ses convictions, rappelons cette volte-face opérée face à David Pujadas sur la question de l’immigration.
La rigueur justifiée dont il faisait preuve en 1990 avec le RPR – rigueur qui n’avait rien à envier à celle du FN – était devenue, quelques années plus tard, « rétrospectivement une erreur ».
Juppé étant partisan aujourd’hui « d’une approche apaisée de l’immigration » !
Plus récemment enfin, toujours en phase avec ses convictions, le même Juppé présentait, devant des journalistes algériens, l’intervention de la France en Libye, pour laquelle il avait été un élément déterminant, comme « un fiasco et un chaos ».
Si l’on ajoute à tout cela ses piètres résultats comme Premier ministre et sa responsabilité dans la dissolution de l’Assemblée nationale en 1997 qui nous amena Jospin et les socialistes pour cinq ans, le passé politique du chouchou des sondages ne peut qu’inquiéter.
On a beau savoir, depuis un certain Edgar Faure, que ce n’est pas la girouette qui tourne, mais le vent, la France est en droit d’attendre, comme futur Président, autre chose qu’un velléitaire.
Notre pays, après cinq ans d’un mandat Hollande catastrophique, aura en effet besoin d’un chef solide et déterminé.
Juppé n’est en aucun cas l’homme de la situation !
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