Il est temps de remercier les USA

 

         

Le 19/06/2016
Ronald Zonca

Pour conforter la mainmise du Pentagone sur l’Europe, nous courons à une nouvelle guerre froide.

Après l’important exercice Anaconda, les 8 et 9 juillet, se tiendra à Varsovie le sommet de l’OTAN sur fond d’hystérie russophobe des pays baltes et de la Pologne, russophobie entretenue par Washington.
 Pour conforter la mainmise du Pentagone sur l’Europe, nous courons à une nouvelle guerre froide.
Les médias se chargeront de nous vendre le scénario des tuniques bleues yankee protégeant la veuve et l’orphelin des méchants peaux-rouges russes.
Cette « protection » des États-Unis, nous la payons au prix fort par un affaiblissement économique, un rôle de client captif du complexe militaro-industriel américain et un discrédit total de la sphère politique européenne.
Barack Obama vient de demander aux pays de l’alliance d’augmenter leurs contributions pour alléger celle des USA.
Ce sera donc aux prisonniers de payer les salaires des geôliers.
Les USA multiplient les provocations envers la Russie telles que des patrouilles aériennes et maritimes en mer Baltique ou en mer Noire, gesticulation par le biais d’exercices toujours plus importants aux frontières de la Russie, installation de missiles en Roumanie et bientôt en Pologne, installation d’une base de commandos Navy Seals en Bulgarie face à la Crimée, etc.

Le général Vincent Desportes a justement pointé du doigt la dangerosité des postures et des actions récentes de l’OTAN.
D’autres généraux préfèrent songer à une retraite dorée dans une compagnie d’armement.
D’aucuns sont flattés selon l’épaisseur du carnet de commandes qu’ils alimentent et leur degré de soumission à la doxa atlantiste.
C’est la forfaiture des hommes politiques européens qui, par leur refus d’assumer les obligations de leurs charges, nous a conduits au bord de ce précipice.
Techniquement, les armées des pays de l’OTAN ont appris à communiquer et à coopérer ensemble. Ces pays sont désormais capables de se coordonner seuls.
 Nos politiques doivent cesser de croire aux menaces imaginaires et prendre en compte la réalité d’un monde multipolaire.
Les USA désignent un ennemi alors qu’il ne s’agit que d’un obstacle à leur volonté d’hégémonie économique qui fragilise de façon croissante nos entreprises.
Il est temps de renoncer à ce type d’alliance où les pays sont soumis aux folies d’un autre.
En abattant un avion russe, monsieur Erdoğan nous a fait une brillante démonstration de la dangerosité des traités d’engagement automatique.
La France ne doit pas sortir de l’OTAN mais elle doit créer un espace de coopération, de coordination et de diplomatie dans une Europe où chaque pays serait respecté, ainsi que ses propres intérêts.
Plutôt que de faire une crise d’adolescence en rejetant l’OTAN pour le néant, les pays européens membres de l’OTAN se doivent de devenir adultes et de créer un nouvel espace militaire commun sur le modèle de l’Organisation de coopération de Shanghai.

La France, puissance nucléaire et principale force armée, se doit de conduire l’élaboration de cette structure.
 Il est temps de remercier les USA pour tous les « bienfaits » qu’ils ont apportés à « leur Europe » et de constituer notre espace de défense européen agissant au seul profit des peuples d’Europe.