Le week-end dernier, nous avons appris que le PS s’apprêtait à organiser des primaires ouvertes à l’ensemble de la « gauche de gouvernement » en janvier prochain.
De toute évidence, cette date est déterminée pour permettre à François Hollande de se présenter et de se confronter à ses adversaires le plus tard possible.
Ces primaires sont, à la fois, la marque de la défaite du président et celle de son talent tacticien.
Marque de sa défaite, puisqu’il aurait préféré éviter de se présenter aux primaires, qui devraient montrer publiquement les ruines du camp de gauche et le désastre de son propre bilan…
Mais aussi marque de son talent tacticien, car, par cette seule décision, il contraint les frondeurs, Arnaud Montebourg, Martine Aubry et de nombreux autres critiques de son propre camp à rentrer dans le rang. Il sera désormais impossible à un socialiste de se présenter comme candidat sans passer par la primaire.
Bien que sa cote de popularité soit catastrophique, François Hollande se présente donc, paradoxalement, avec davantage de chances qu’en 2011.
L’appareil du parti va, selon toute vraisemblance, « rouler » pour lui, ne serait-ce que grâce à la puissante motivation des investitures législatives.
La situation politique peut certes continuer à s’enfoncer et François Hollande devra peut-être jeter l’éponge.
Mais, à l’heure actuelle, il a donc de très sérieuses chances d’être désigné, s’il le souhaite, comme le candidat de la « gauche de gouvernement ».
Logiquement, pour les mêmes raisons d’investitures législatives, on peut penser que les Verts et les communistes, très sévères sur le quinquennat, ne vont pas pousser l’affrontement jusqu’à risquer de disparaître de la carte électorale.
Quant à l’extrême gauche, qui marque en ce moment beaucoup de points, le président fait sans doute le pari très raisonnable qu’elle partira en ordre dispersé.
Or, autant l’extrême gauche unie est plus forte que le PS et ses alliés, autant l’extrême gauche divisée ne peut pas dépasser le PS au premier tour.
François Hollande a donc toujours de sérieuses chances d’être le candidat de la gauche le mieux placé à l’issue du premier tour de 2017.
Cela lui suffira-t-il à gagner ?
Pour le moment, non.
Mais les divisions à droite ne sont pas moins importantes qu’au sein du PS.
Et, si la droite arrive en ordre dispersé, elle peut aussi ne pas être au deuxième tour.
En attendant, François Hollande et ses acolytes préparent manifestement des coups tordus, partant du principe qu’avec 11 % d’opinions favorables, il n’est pas possible de gagner « à la loyale ».
L’imagination n’étant plus au pouvoir depuis longtemps chez les socialistes, on peut d’ores et déjà dire à quoi ressembleront ces coups tordus.
De toute évidence, il s’agira de « sauver la république » menacée par le « péril fasciste ».
Nous avons eu, en ce sens, l’arrestation opportune d’un « terroriste d’extrême droite » en Ukraine.
Nous avons eu aussi la déclaration troublante du patron de la DGSI, Patrick Calvar, annonçant à l’Assemblée que ses services s’intéressaient de plus en plus à « l’ultra droite » et s’attendaient à une « prochaine confrontation ».
Chacun sait que les groupuscules violents sont largement infiltrés par des officines plus ou moins ragoûtantes et plus ou moins liées au pouvoir.
Nul besoin d’être paranoïaque pour deviner ce que certains agents zélés pourraient faire pour donner à ces déclarations un tragique début de réalité…
On peut aussi relever la sorte d’attentisme qui entoure les déclarations d’Henry de Lesquen, président de Radio Courtoisie, qui a produit plusieurs déclarations ahurissantes en faveur du « racisme républicain » ou s’interrogeant sur la longévité des déportés.
Or, au micro de Radio Courtoisie, bien des personnalités de droite se sont succédé.
Comment ne pas penser que le pouvoir socialiste pourrait les mêler toutes dans un opprobre commun ?
Par ailleurs, depuis des mois, des activistes d’extrême gauche s’entraînent presque 24 heures sur 24 à la guérilla urbaine.
Croit-on vraiment que ces « compétences » ne vont servir à rien ?
Là encore, nul besoin d’être conspirationniste pour comprendre que ces centaines de militants ultra-violents (et bien identifiés, eux !) seront utilisées en cas d’accession de Marine Le Pen au second tour – et peut-être même en cas de victoire d’un candidat LR plus attaché aux convictions de droite qu’Alain Juppé.
La situation est explosive.
Et le président, naguère élu sur des promesses d’apaisement, jette de l’huile sur le feu, pour de méprisables raisons électoralistes…
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