Le ministre d’Intérieur est à Calais ce lundi après-midi. Il rencontrera les associations d’aide aux migrants, visitera le nouveau centre de surveillance urbaine (CSU) à Calais cœur de vie et le centre d’accueil de jour Jules-Ferry. Des militants ont profité de l’occasion pour dénoncer la mise à l’écart des migrants de la ville.
Des militants qui soutiennent les migrants ont en effet choisi la venue du ministre de l’Intérieur pour faire passer leur message aux habitants de Calais plus qu’aux autorités.
Ils revendiquent « le droit à la ville » pour tous.
« Nous, Calaisiens refusons d’être séparés. Depuis des années, certains passagers qui vont au Royaume-Uni sont bloqués à la frontière et se retrouvent dans les rues de Calais. Au fil des années, ils font partie de notre vie et de notre ville. Aujourd’hui, les autorités veulent concentrer ceux et celles d’entre nous dans un espace à l’écart de la ville, dans un bidonville d’État. (…) Nous refusons cette ségrégation. »
Ils dénoncent l’ouverture du centre d’accueil pour migrants Jules-Ferry sur la zone des Dunes, selon eux trop éloigné du centre-ville.
« On les vire de la ville, on les coupe brutalement de leurs habitudes, souligne Yves.
Certaines personnes suivent des cours de langue dans le centre-ville, ça devient très compliqué d’y aller. »
Rédacteur du blog Passeurs d’hospitalité, Philippe Wannesson pointe également les conditions d’accueil au centre Jules-Ferry : « Ils n’ont qu’un seul repas par jour, les douches ne durent que quatre minutes. On a l’impression que lorsque l’État met quelque chose en place, il le fait mal. »
Plusieurs associations d’aide aux migrants vont rencontrer le ministre de l’Intérieur à 14 h 30 à la sous-préfecture de Calais.
Les militants réunis ce lundi midi n’y assisteront pas.
« Nous n’avons pas été invités mais de toute façon je ne crois pas que ce soit un vrai moment de dialogue. C’est plus de la figuration. Notre message s’adresse aux Calaisiens », indique Philippe Wannesson.
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