Publié par Xavier Moreau le 3 mai 2014
Épisode 11 : L’OTAN lance sa campagne de terreur et de représailles massives
Les États-Unis, soutenus par l’Union Européenne, ont lancé une campagne de représailles contre les fédéralistes ukrainiens.
Le but ultime de cette campagne est de faire intervenir militairement la Russie en accumulant les massacres de civils.
C’est à peu près la stratégie qu’ils avaient adopté en Bosnie, où les massacres orchestrés par Nasser Oric autour de Srebrenica avaient entrainé la réaction brutale du général Mladic.
Cette réaction avait été ensuite exploitée pour diaboliser les Serbes de Bosnie et faire passer sous silence l’épuration ethnique de la Krajina le mois suivant.
Le manque de compétence de « Pravy Sektor » dans le domaine militaire est inversement proportionnel à sa radicalité, qu’alimente l’usage permanent d’amphétamines, comme sur le Maïdan.
Les membres de la milice néo-nazie sont utilisés de préférence contre les populations civiles.
C’est ce qu’ils ont commencé à faire à Andreevka, dans la banlieue de Slaviansk.
La question est de savoir si l’armée ukrainienne tolèrera longtemps de couvrir ces agissements.
La rencontre entre le Président Obama et le Chancelier Merkel a démontré que le gouvernement allemand donne la priorité à ses objectifs géopolitiques, plutôt qu’à sa stabilité économique.
Ce qui ressort des déclarations est que la crédibilité de l’élection présidentielle du 25 mai est fortement remise en cause et que l’occident veut en faire porter la responsabilité à la Russie.
Le Kremlin est parfaitement au courant du piège tendu par les États-Unis et l’Allemagne, mais envisage avec sérénité, et ce depuis le début, la guerre économique qui s’annonce.
De manière générale, les occidentaux se trompent lourdement, en imaginant que la Russie ne fera qu’encaisser les sanctions sans répondre.
Le Kremlin a les moyens de faire très mal aux économies européennes, non pas sur le gaz, mais en bloquant les importations venant d’Allemagne notamment.
Quelques semaines d’embargo seraient largement suffisantes pour faire entendre raison à Angela Merkel.
Entre les exactions contre les civils et la certitude que les sanctions sont inévitables, rien ne retient plus la Russie d’intervenir militairement.
Le référendum du 11 mai à Donetsk pourrait constituer une bonne occasion, à moins que les massacres obligent à une réaction plus prompte.
Il ne faut pas s’attendre à une participation massive, ni à un enthousiasme débordant comme en Crimée.
Cependant, ce référendum apportera au gouvernement de la République Populaire du Donetsk une légitimité, qui ne sera pas moindre que celle de la Rada de Kiev.
Sans reconnaître l’indépendance, ni annexer le Donetsk, la Russie peut, au prix d’une courte campagne, chasser les néo-nazis et les mercenaires américains et permettre à la RPD de se doter d’une armée.
Elle pourrait compter sur les éléments ralliés de l’armée ukrainienne, pour se protéger de la junte kiévienne et la forcer à reconnaître son autonomie.
Sans le contrôle du Donetsk, la junte ne pourra plus compter sur un prêt international.
L’OTAN sera contrainte de négocier avec la Russie, à moins de déclencher la troisième guerre mondiale.
Massacre à Odessa
Aux exactions perpétrées dans le Donbass, s’ajoutent désormais celles du reste du sud-est de l’Ukraine.
Dans une précédente chronique, nous avions expliqué la raison du choix, par la junte, de confier le pouvoir aux oligarques dans les régions du sud-ouest.
L’avenir nous a donné raison, Igor Kolomoïski a donné tous les moyens financiers nécessaires à « Pravy Sektor », ainsi que l’appui des clubs de supporters entièrement sous son contrôle.
Ces deux entités ont mené des opérations de représailles à Kharkov et à Odessa.
Celle menée à Odessa s’est rapidement muée en guerre d’extermination contre les fédéralistes réfugiés dans la maison des syndicats.
Ceux qui tentaient de fuir l’incendie ont été massacrés sur place par les néo-nazis.
Ces derniers, payés à la pièce, se sont filmés en train de compter et de dépouiller leurs victimes.
Toute la population russe a vu ces images épouvantables à la télévision et est prête pour l’intervention militaire.
Toujours fidèle au modèle de propagande des années 90, où internet n’existait pas, la junte et l’OTAN ont accouché d’un gros mensonge sur les événements d’Odessa.
Les investigations sont désormais supervisées par Kiev et donc par Svoboda, dont plusieurs députés se sont d’ailleurs publiquement réjouis de ce massacre.
Malgré toutes les vidéos que les néo-nazis ont eux-mêmes tournées, la junte et l’OTAN accusent la Russie.
La presse française hésite encore à reprendre cet incroyable bobard, mais cela ne saurait tarder.
Après ce crime, la haine entre « les deux Ukraines » est à son comble.
En outre, tout Russe ou russophone sait désormais qu’il n’y pas de justice à attendre de la junte.
L’OTAN, Washington et leurs serviteurs fanatiques sont donc tout près d’obtenir ce qu’ils exigent depuis leur humiliation en Crimée : une guerre en Europe.
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