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mercredi 12 mars 2014

Le mensonge de Taubira, aveu d'une gêne.

      

Si, Christiane Taubira a menti.
 En dépit de ses dénégations, ce mercredi à midi, les faits sont là : lundi, sur TF1, la ministre de la Justice disait n’avoir pas eu d’information sur la mise sur écoutes judiciaires de Nicolas Sarkozy et de son conseil, avant les révélations du Monde, le 7 mars.

Ce matin sur Europe 1, François Falletti, procureur général de Paris, a confirmé, au contraire, qu’il avait bien communiqué le 26 février, à la Chancellerie, un rapport d’information avec "des éléments" et "de la substance".
 Mardi soir, sur France 2, Jean-Marc Ayrault avait déjà reconnu implicitement la faute de la garde des Sceaux en confirmant avoir été lui aussi mis au courant ce 26 février.
 Seul Manuel Valls a persisté, sur RTL, prétendre qu’il ne savait rien de rien jusqu’à la lecture de la presse du 7 mars.
 Drapé de lin blanc, le gouvernement jure en tout cas n’être pour rien dans l’ouverture des écoutes en avril 2013, renouvelées tous les quatre mois, ni n’avoir eu connaissance de leur contenu jusqu’à cette date du 26 février, à l’occasion d’une nouvelle information judiciaire décidée, sans enquête préalable, par le nouveau parquet financier tout juste installé, le 1 er février, par Taubira.


 Le problème est que le mensonge de la ministre cache forcément une gêne.
Ce comportement vient jeter une suspicion générale sur les grandiloquences de la gauche vertueuse dans cette traque judiciaire contre Sarkozy, selon des méthodes réservées au grand banditisme.
Ce ne serait pas la première fois que l’intrusif Etat socialiste s’arrange avec les grands principes.
 Sa crédibilité est définitivement entachée.
Certes, il faut croire le gouvernement quand il assure n’avoir pas demandé ces écoutes.
 L’initiative en revient à deux juges d’instruction.
Cependant, il est permis de mettre en doute leur partialité en regard de la disproportion des moyens employés.
Jusqu’à ce jour, la rumeur d’un financement libyen de la campagne de 2007, prétexte à ces atteintes à la vie privée de Sarkozy et au secret professionnel de son avocat, Me Thierry Herzog, n’a jamais été étayée.
Cet excès de pouvoir risque de reposer d’ailleurs la question de la suppression de ces juges quand ils abusent de leur indépendance pour se muer en justiciers.
 En revanche, il est plus difficile de croire que l’Etat n’a jamais été tenu au courant du contenu des écoutes jusqu’à ce 26 février.
Le parquet, qui  est lié hiérarchiquement à la Chancellerie, peut avoir accès à tout moment à la procédure d’instruction par réquisition de soit communiqué ou par de simples voies officieuses.
 Quand à la police, elle a en charge la transcription des écoutes, transmises ensuite à la hiérarchie.
A moins que les juges ne dissimulent volontairement leur travail et que les policiers gardent sous le coude leurs retranscriptions, rien ne s’oppose à ce que les contenus soient connus au fur et à mesure et transmis à qui de droit.

Quand François Hollande assure en privé, parlant de Sarkozy : "Ne vous inquiétez pas, je le surveille. Je sais exactement ce qu’il fait", ces propos sont plausibles.

Le mensonge de Taubira rend les autres démentis suspects.

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