La décision de l’équipe enseignante d’abolir la fête des pères et des mères au profit de celles des parents passe mal auprès des mamans d’écoliers d’Yves Codou. Témoignages
À la sortie de l'école primaire, les mamans d'élèves sont dans l'incompréhension. Depuis que la directrice d'Yves Codou, à la Môle a décidé d'instaurer la fête des parents à la place de celle des mères et des pères suite à l'adoption de la loi sur le mariage pour tous.
Le 16 mai, leurs enfants, de petite et moyenne section de maternelle, leur ont remis un mot, signé de l'équipe enseignante :
« En raison de l'évolution sociale de la structure familiale et afin d'éviter toutes polémiques, (nous avons) décidé de fêter désormais la fête des parents à l'occasion de laquelle votre enfant vous offrira une surprise. Nous instaurons cette fête entre les dates de fête des pères et des mères. Ces autres fêtes ne seront plus préparées en classe ».
Le sentiment d'être mis à l'écart
Une déléguée de parents d'élèves regrette de ne pas avoir été consultée sur cette décision,
votée uniquement en conseil des maîtres. Surtout qu'un deuxième message, remis quelques jours plus tard, a semé la confusion.
« Il était écrit que suite à une série de contretemps, les enfants de CP n'avaient pas eu le temps de préparer nos cadeaux », s'étonne Anaïde, 31 ans.
« Moi, je n'ai pas reçu ce mot », tempère Fanny, 32 ans, maman d'Emy, 8 ans 1/2.
« La fête des parents, ça, c'est une première mondiale », ironise Anaïde, soutenue par ses copines. Cette initiative suscite le débat. Certaines mères ont choisi de ne pas s'en mêler.
D'autres veulent des explications claires et assurent qu'il ne s'agit pas d'une position contre le mariage homosexuel. Carole, 37 ans, s'interroge :
« Qu'est ce que ça veut dire ? On a l'impression que les familles normales ne le sont plus ». Elle a donc pris rendez-vous avec la directrice pour obtenir des explications.
« Elle m'a répondu qu'elle pensait bien faire mais cela a créé la polémique ».
Les mamans se disent surtout déçues de l'abrogation de cette fête traditionnelle.
« La signification est forte », soutient Marie, 43 ans. Selon elles, la justification de la modification de la cellule familiale n'est pas infondée mais
« il est dommage de nous priver de cette fête, elle aurait pu être adaptée à l'évolution de la société actuelle », regrette Anaïde.
« Mon fils est même allé chercher un de ses jouets dans sa chambre pour me l'offrir. Lui aussi était perdu », rajoute-t-elle. Résultat, le 7 juin lors de la première fête des parents, les petits leur ont remis deux cadeaux.
« Heureusement que je suis toujours avec le père », peste Anaïde. Selon les mamans, la directrice de l'école devrait revenir sur sa décision l'an prochain.
Derrière la grille de l'établissement, la directrice, a refusé de « rentrer dans cette polémique ». Quant au maire Gabriel Ciarimboli, il reste très prudent :
« Je prends acte de cette décision. Je n'ai pas à donner mon avis. Adressez-vous aux personnes concernées ». La seule enseignante, que nous avons pu joindre par téléphone, n'a pas souhaité communiquer sur ce sujet. Hier, nous ne sommes pas parvenus à contacter l'inspection d'académie.
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