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jeudi 13 juin 2013

Fraude fiscale : «Des Cahuzac, il y en a d'autres», accuse un banquier suisse.



Un ancien cadre de la banque suisse Reyl Private Office, établissement qui a abrité le compte suisse de Jérôme Cahuzac, a fait des révélations surprenantes mercredi, devant la commission d' au sur le rôle des banques dans l'évasion des actifs financiers.

 Selon le site internet de Challenges, Pierre Condamin-Gerbier, qui fut associé gérant de Reyl de 2006 à 2010, affirme être alors intervenu sur les dossiers d’une quinzaine de personnalités politiques ou proches de partis politiques ayant des comptes non déclarés en Suisse.

Le magazine Challenges rapporte les propos de Pierre Condamin-Berbier lors de son audition:
«Je n’ai pas fourni de noms de fraudeurs aux enquêteurs pour des raisons de sécurité. Mais mes documents et mes notes sont consignés auprès d’une partie tierce et ils seront dévoilés quand mon environnement sera plus sûr. Il y a eu des menaces écrites et orales sur mon intégrité physique ainsi que celle de ma famille.»


Pierre Condamin-Gerbier évoque une quinzaine de personnalités politiques impliqués dans une fraude fiscale en Suisse, «dont des ministres de la précédente et de l’actuelle majorité».

Ces déclarations feraient l'effet d'une véritable bombe si l'homme d'affaires dit la vérité et si les noms sont rendus publics. Jeudi matin, Pierre Condamin-Gerbier a été entendu de nouveau, à huis clos, par le député Yann Galut, rapporteur du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale. Son témoignage intéresse d’autant plus les parlementaires que Condamin-Gerbier, installé à Lausanne, au bord du lac Léman, a été responsable de l’UMP en Suisse, notamment pendant la campagne électorale de 2007.

Cahuzac n'est qu'«un fusible»

Selon Pierre Condamin-Gerbier, l'affaire Cahuzac n'est qu'une partie du problème. «On a fait du citoyen Cahuzac un fusible, on dit que c'est le mensonge d'un homme, mais des Cahuzac, il y en a d'autres», a-t-il déclaré. «C'est le mensonge d'un système et d'un Etat», a-t-il assuré.

Interrogé sur l'éventuelle divulgation des noms de la liste qu'il dit détenir, il a répondu : «J'attends le bon moment pour le faire», notamment lorsque cela «aura le moins de répercussions pour moi et ma famille». Il a expliqué, comme il l'a déjà fait dans d'autres médias, qu'il subissait «des menaces», notamment des «menaces de mort». Il a raconté jeudi que récemment il avait retrouvé sa moto «trafiquée», «destinée à lâcher» et qu'il avait «porté plainte» à ce sujet.

Pierre Condamin-Gerbier a déjà été entendu dans l'affaire Cahuzac, par les policiers dans un premier temps, puis par le juge Van Ruymbeke dans le cadre de l'information judiciaire pour «blanchiment de fraude fiscale» visant l'ex-ministre du Budget. Les juges ont demandé au parquet une extension de leur enquête à d'éventuels autres détenteurs de comptes non déclarés à la suite de l'audition de Pierre Condamin-Gerbier.

Affaire Cahuzac : le directeur adjoint de l'Élysée entendu le 18 juin

La commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l'État dans l'affaire du compte en Suisse de Jérôme Cahuzac auditionnera mardi 18 juin le directeur adjoint de cabinet de François Hollande à l'Élysée, Alain Zabulon, et le 19 juin l'ancien juge d'instruction Jean-Louis Bruguière, selon Le Figaro.

Auditionné par la commission d'enquête, Michel Gonelle, l'ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, a expliqué aux députés qu'après les premières révélations de Mediapart, le 4 décembre 2012, il avait écrit une lettre manuscrite à François Hollande, sept mois après son élection à l'élection présidentielle. Le 15 décembre, Michel Gonelle avait pris contact avec Alain Zabulon, directeur adjoint de cabinet du chef de l'État, qu'il connaissait comme ancien sous-préfet du Lot-et-Garonne, pour lui remettre «ce pli manuscrit avec tous les détails, dit-il, que j'étais le seul à connaître». «Je voulais dire au président de la République comment ça s'était passé».

D'après Michel Gonelle, le collaborateur du chef de l'État l'aurait rappelé depuis l'Élysée le 18 décembre et lui aurait dit, au sujet de la lettre: «N'en faites rien. Attendez que je vous appelle.» Ce qu'il n'aurait jamais fait. Ce témoignage a attiré l'attention de Charles de Courson, le président UDI de la commission d'enquête, qui veut connaître la version des faits par Alain Zabulon. Les ministres Pierre Moscovici, Manuel Valls et Christiane Taubira seront auditionnés les derniers par la commission d'enquête, en juillet.

Par ailleurs, comme le révèle Le Parisien-Aujourd'hui en France ce jeudi, Alain Zabulon va être nommé coordinateur national du renseignement à l'Elysée, pour remplacer Ange Mancini.


LeParisien.fr

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