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samedi 22 juin 2024

Avant Avignon, des artistes en panique à l’idée de l’arrivée du RN


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À quelques jours du Festival d’Avignon et son lot de « créations », dont certaines œuvres subventionnées laissent à désirer, les artistes sont fébriles

 

Voyant le RN aux portes du pouvoir, ils ont peur. Peur pour leur liberté de s’exprimer, mais aussi et surtout peur de se voir couper les vivres.

Certains choisissent de « décrire toute la palette du racisme, ses différents degrés, jusqu’à son inverse, la bienveillance ou la culpabilité », telle Julie Delpy, qui réalise le film Les Barbares (en salles le 18 septembre). Elle nous raconte l’histoire d’un joli village qui accueille de charmants réfugiés syriens. Mais, hélas, lit-on dans le synopsis, « certains, dans ce charmant petit village breton, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil. Alors, au bout du compte, c’est qui, les barbares ? » Vous avez la réponse ?

Une propagande immigrationniste qui devient d’autant plus insupportable que le cinéma français est financé en partie par le contribuable, y compris pour les films qu’il déserte. Ainsi, le sénateur LR Roger Karoutchi pointait, dans un rapport en 2023, dont le titre « Itinéraire d’un art gâté : le financement public du cinéma » laisse aisément présager le contenu, « l'abondance de moyens » dilapidés au service du septième art (financé à hauteur de 31 % par des fonds publics en 2021) et appelait l'État à être plus regardant.


 

D'autres vont se plaindre sur les plateaux télé. À l’instar d’Ariane Ascaride, comédienne engagée contre le réchauffement climatique, pour la diversité et l’égalité hommes-femmes dans le cinéma et l’audiovisuel, artiste militante donc, qui s’exprimait chez BFM TV, le 19 juin. Pour cette dernière, en cas de victoire du RN aux législatives, « c’est sûr, tout ce qui est (sic) les théâtres subventionnés, qu’est-ce qui va rester comme subventions ? […] Je suis sûre qu’ils vont faire disparaître les intermittents. […] Ils s’en prendront pas à la culture, ils s’en foutront, ils enlèveront l’argent, c’est tout, puis de toute façon, ça a toujours été comme ça. »


 

« Fake news » à charge

Déjà, en avril 2022, Roselyne Bachelot, encore ministre de la Culture pour quelques jours, signait une tribune dans Libération, accusant Marine Le Pen de « mettre au pas les artistes, les journalistes et les responsables d’institutions culturelles ». Des accusations aussitôt réfutées par l'intéressée, qui répondait à France Bleu : « N'ayez aucune inquiétude. J'aime autant la culture que vous et je ferai tout pour la développer au maximum dans notre pays. » L'occasion de confirmer qu’elle maintiendrait le régime des intermittents du spectacle : « C'est un régime qui coûte cher, c'est vrai. Mais c'est un choix, parce que sans ce régime-là, il n'y a plus d'offre culturelle possible, il n'y a plus de création culturelle possible. » Concernant le nerf de la guerre (ces précieuses subventions), Marine Le Pen ajoutait : « Je ne choisis pas les subventions que je donne en fonction de la proximité politique des gens. C'est peut-être ce qui me différencie des autres. »

Ainsi, bien des contre-vérités régulièrement médiatisées nourrissent les inquiétudes des gens du spectacle. Ceux-ci feraient mieux de regarder la politique déjà appliquée par des municipalités RN. À Perpignan, par exemple, Louis Aliot, contacté par nos soins, dénonce à son tour ces faux procès : « On nous accuse toujours de vouloir tout déconstruire et tout arrêter. Ce n'est pas ce que j'ai fait dans ma ville. Il faut de la culture pour tout le monde, il n'y a aucune raison d'en priver ceux avec qui nous ne partageons pas un certain nombre d'idées. À Perpignan, j'ai fait ces efforts-là, même si nous n'aimons pas tout. Mais nous faisons également des offres culturelles qui n'existaient pas, je pense par exemple au Festival de la culture gitane. » Et l'édile de citer, comme preuve supplémentaire, les subventions non seulement maintenues mais augmentées au Festival international de photojournalisme, alors que « son directeur est un adversaire du Rassemblement national ».

Mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Enferré dans son idéologie, le monde de la culture poursuit son matraquage, persiste et signe.

 

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