Faut-il parler de chaque mort, de chaque massacre qui survient dans la France de Macron, quitte à saturer nos colonnes et à saper le moral de nos lecteurs ?
La question se pose. Chaque jour apporte son lot d’horreurs : des femmes, des enfants, des vieilles dames versent le prix du sang aux dieux du laisser-faire, de l’effondrement moral et de l’insécurité galopante sur fond d’immigration folle. Le tout attisé par les réseaux sociaux.
Dernière victime, Shanon était une jeune fille ordinaire. Une jeune fille de… 13 ans. Elle devait fêter en famille ses 14 ans le 5 avril. Elle est décédée le 27 mars au centre hospitalier d’Amiens, après trois semaines d’agonie, après avoir été violée et poignardée sauvagement « au niveau du vagin ».
On sait peu de choses
Qu’est-il arrivé à cette petite collégienne de l’Oise ? Trois personnes sont mises en examen, parmi lesquelles un majeur de 19 ans soupçonné d’être l’auteur du viol et du coup de couteau. Les deux autres sont mis en examen, placés sous contrôle judiciaire pour l’un, sous mesure éducative judiciaire provisoire pour l’autre, une jeune fille amie de la victime. On sait peu de choses.
Mais c'est un massacre de plus, après Lola, Thomas et tant d’autres. Un coup de couteau de plus, une mère en pleurs, un enterrement, un collège soufflé par la brutalité du drame. Et ce déni des autorités qui devient insupportable au sens strict.
Car il ne s’agit pas d’un fait divers. Les morts et les blessés se succèdent avec trop de fréquence pour que le hasard et la noirceur de certaines âmes humaines y soient pour quelque chose. Cet enchaînement de meurtres touchant notamment des enfants – y compris ceux liés au trafic de drogue – interpelle évidemment la seule autorité en charge de la sécurité des Français : l’État. La police, la justice sont des fonctions régaliennes que seul l’État peut exercer. Les Français sont légalement impuissants dans ce domaine.
Chacun de ces morts accuse donc l’État mais aussi la France contemporaine, ses valeurs, sa politique, son enseignement. Ces jeunes morts appellent un changement radical. Or, nous n’avons rien changé. Accroître les effectifs de police ne suffira pas.Décomposition sociale d'un pays
Il faudra d’abord regarder en face ce que trahissent ces drames : la décomposition sociale d’un pays qui fut le pays paisible de Pompidou. Regarder en face l’ampleur du désastre commence par des choses simples, notamment informer les Français.
Nous n’avons ni les noms ni les prénoms des trois personnes soupçonnées. Une absence devenue bien trop courante pour être liée au hasard. Dans ses messages sur X relatant les expulsions, Darmanin ne donne plus les prénoms. Lors du drame de Crépol, on s’en souvient, ordre avait été donné de cacher les prénoms des suspects venus de Romans-sur-Isère. La presse quotidienne régionale donne de moins en moins les prénoms des mis en cause.
Or, il n’y a pas de démocratie sans une information libre et honnête. « Voir ce que l’on voit », disait Péguy. Ce mensonge d’État par omission cache une omerta honteuse et une tentative désespérée de tromper le peuple. En reculant la prise de conscience des électeurs français, nos dirigeants portent une lourde part de responsabilité dans les drames actuels. Et futurs.
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