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samedi 30 avril 2022

Prêt-Bail, guerre mondiale et relance de l’économie

 

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Les livraisons d’armes à l’Ukraine se poursuivent. Washington a approuvé un  programme prêt-bail similaire à celui mis en place durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) pour livrer des armements lourdes à Kiev.

Le prêt bail était un programme d’armement mis en place par les États-Unis d’Amérique pendant la Seconde Guerre Mondiale afin de fournir aux pays alliés du matériel de guerre sans intervention directe dans le conflit avant l’entrée en guerre des États-Unis au lendemain de l’attaque japonaise de Pearl Harbor le 07 décembre 1941. Ce programme avait mis fin à la loi sur la Neutralité (Neutrality Act).

Ce programme avait été payé par les réserves d’or des pays ayant bénéficié de ce programme, des crédits de financiers américains  ainsi que des minerais (URSS).

Fin avril 2022, l’histoire se répète un peu. Le Congrès US vient d’approuver un programme de prêt-bail pour l’Ukraine qui permettra d’inonder ce pays et tous les pays Europe orientale favorables à l’OTAN d’une immense quantité d’armements.

Cet aspect du conflit revêt une immense importance pour la relance économique des États-Unis et confirme le rôle central de la guerre dans le système économique américain. En termes plus simples, l’économie US ne peut survivre sans la guerre et la guerre actuelle contre la Russie offre infiniment plus de perspectives de relance que les mécanismes de stimulation artificielle mis en place sous prétexte de la thématique COVID (pack stimulus+émission monétaire débridée, etc.). La guerre d’Ukraine est donc plus perçue comme une bouée de sauvetage d’une économie US en banqueroute ajournée que comme un nouvel Afghanistan pour la Russie. Le contexte est même considéré comme l’opportunité la plus importante pour impulser une nouvelle vie à l’Empire. C’est à l’issue de programmes comme le prêt bail et le Plan Marshall que les États-Unis ont relégué les vieilles puissances européennes au rang de simples satrapies de troisième ordre et renforcé leur rang de puissance hégémonique mondiale. 

La liste de ces armements est trop longue pour tenir ici. Il est à rappeler qu’avant l’approbation de ce programme, plusieurs pays de l’OTAN avaient presque épuisé leurs stocks de missiles antichar et antiaériens du fait de leur livraison massive à l’Ukraine.

Le prêt bail ne pas va être payé uniquement par une Ukraine classée objectivement parmi les États en faillite mais par tous les alliés de Washington.

Jetons un coup d’œil rapide sur quelques systèmes d’armes qui seront sur le théâtre ukrainien dans très peu de temps (certains systèmes sont déjà sur le terrain):

Système lance-roquettes multiple à haute mobilité M-142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System), monté sur un véhicule tactique Steyr. Fabricant: Lockheed Martin (USA), coût unitaire: 5.6 millions USD.

Canons automoteurs M109A6 Paladin calibre 155mm

MLRS M-270, système lance-roquettes multiple blindé, produit par Lockheed Martin, Diehl et Aérospatiale, portée: 480 km.

Véhicules blindés de combat d’infanterie Bradley M2A3, poids: +27 tonnes, blindage en aluminium de 14.5 mm, missiles antichar TOW, canon mitrailleur (chain gun) de 25 mm, motorisation Cummins VTA 903T huit cylindres diesel de 600 CV.

Chars de bataille Abrams M1A2 de troisième génération

Système de défense antiaérien norvégien NASAMS 2, batterie de missiles Sol-Air à moyenne et longue portée, utilisant le missile US AMRAAM AIM-120 (première application de surface de ce missile Air-Air de longue portée). Ce système est utilisé pour la protection des sites hautement sensibles à Washington D.C. depuis 2005. Kongsberg Defense and Aerospace/Raytheon

Des batteries de missiles antimissiles MIM-104 Patriot (Raytheon, Hugues et RCA), coût unitaire par batterie : un milliard USD

Des avion de combat multirôle de quatrième génération de type General Dynamics F-16 C/D Fighting Falcon (block 40/42 et probablement 50/52)

Tous ces équipements presque prêtés sur gage risque de se retrouver sur la rive gauche de la Dniepr et prolonger la guerre le plus longtemps possible. Car c’est de la durée de la guerre que dépendent les benzfice s du complexe militaro-industriel. D’autant plus que les Russes ont changé de stratégie et semble être revenus à l’ABC de l’art militaire en reprenant le tryptique Aviation-Artillerie-Avancée ou le marteau lent qui garantit des avancées substantielles mais lentes sur le terrain. Ce qui est certain est que beaucoup de ferraille jonchera les vastes plaines ukrainiennes dans les semaines à venir.

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