Emmanuel Macron était de retour à Marseille, samedi dernier, pour un meeting d’entre-deux-tours ayant pour but de mobiliser la gauche et sa périphérie sous la bannière de l’écologie.
Moins risqué qu’une approche trop frontale basée sur les joies du vivre ensemble et la rhétorique habituelle de la lutte contre l’extrême droite.
L’écologie, c’est moins clivant et ça permet de brasser large à gauche sans trop effrayer son flanc droit. N’oublions pas que, d’après un récent sondage IFOP, 43 % des électeurs de Pécresse, et même 8 % des électeurs de Zemmour, prévoient de reporter leur vote sur le Président candidat.
Pour autant, Macron n’a pas lésiné sur les clins d’œil à destination des « minorités » et d’une France de plus en plus « diversitaire », dont Marseille est désormais le symbole.
Il est vrai que la ville bénéficie de toutes ses attentions et surtout de sa générosité clientéliste sans limite. Il y était, en effet, venu en septembre dernier pour détailler son plan « Marseille en grand » qui prévoyait de déverser sur la cité phocéenne environ un milliard et demi d’euros.
À l’époque, l’exaltation multiculturaliste était plus franche : « Marseille, c'est une ville monde qui est en effet ce palimpseste de migrations et d'une France accueillante », s’émerveillait le Président. Avec une jeunesse « fille de cultures multiples » à laquelle il faisait comprendre qu’il n’imposerait jamais la moindre assimilation, bien au contraire : « Ils ont leurs imaginaires, ils ont leurs histoires. » Quant à la République, « elle ne se conjugue pas au singulier ». (BFM TV 05/08/2021)
Pour sa campagne de 2017, Macron s’était également rendu à Marseille pour y tenir un meeting. Le journal Le Monde (01/04/2017) soulignait alors que le point d’orgue de son discours avait consisté à faire « se dresser ses sympathisants en saluant une à une les communautés marseillaises » d’une ville façonnée par 2.000 ans d’histoire et d’immigration : « Je vois les Arméniens, les Comoriens, les Italiens, les Algériens, les Marocains, les Tunisiens, je vois les Maliens, les Sénégalais, les Ivoiriens », proclamait le candidat En marche !
Cinq ans plus tard, Macron a repris sa litanie communautaire afin de célébrer une « ville de jeunesse qui s’est faite à travers le temps et par tant et tant de destins mêlés » (Les Echos 16/04/2022).
Et peu importe la réalité historique des migrations en France, il fallait réaffirmer le nouveau mythe des origines d’après lequel « nous sommes faits de millénaires – de millénaires – de migrations, de mouvements d’intégration ». Dans cette perspective, le candidat n’évoquait même plus Marseille comme une ville française mais comme une « ville de Méditerranée et d’Europe ». « Marseille en grand », qu’il décrivait comme le « laboratoire de la République ». (L'Opinion 16/04/2022)Il ne fait pas de doute que Marseille constitue un « laboratoire », et d’abord celui du Grand Remplacement. Le 20 juillet 2019, Libération évoquait cette ville « que l'on surnomme “la 49e wilaya” (département, en arabe) parce qu'elle compte la plus grosse communauté algérienne de France - 300.000 environ ». Estimation basse, et qui ne tient pas compte des autres « communautés », pour une ville d’environ 870.000 habitants.
Marseille peut également se targuer d’être le laboratoire de la gangrène criminelle mafieuse liée au trafic de drogue. Le 2 septembre 2021, Le Monde évoquait une justice des mineurs « sous l’eau » face à la délinquance. Un procureur s’alarmait : « Des quartiers entiers voient l’espace public confisqué par les trafiquants, des cités sont prisonnières. » Un juge d’instruction se disait « sidéré par l’importance des dossiers, leur gravité, avec des armes partout et des violences ahurissantes, jamais vues ailleurs ».
Marseille est aussi le laboratoire d’un islamisme conquérant qui se répand toujours plus. En janvier dernier, l'émission« Zone interdite » montrait des images d'une école privée musulmane de la ville, ouverte depuis neuf ans, avec une classe de CP dans laquelle les petites filles étaient voilées et séparées des garçons. Le 1er juin 2021, Valeurs actuelles consacrait un article à l’influence grandissante du salafisme à Marseille et notait qu’en 2019, la mosquée El-Islah avait reçu « une séance du grand débat national voulu par Emmanuel Macron, en présence du député LREM Saïd Ahamada ».
Alors que le deuxième tour approche, de nombreux électeurs de droite s’apprêtent à voter pour le Président-candidat. Au moment d’entrer dans l’isoloir, peut-être devraient-ils se demander si, tout comme lui, ils voient en Marseille l’avenir de la France...
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