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samedi 2 avril 2022

Fabien Bouglé : « Ces éoliennes vont coûter très cher, politiquement, à Emmanuel Macron »

 

 

  
Jean Bexon 1 avril 2022

Au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), un parc éolien en mer de 80 éoliennes, à 12 kilomètres des côtes, doit voir le jour, ces prochaines semaines. 

Expert en politique énergétique, auteur des livres Nucléaire. Les vérités cachées (2021) et Éoliennes. La face noire de la transition écologique (2022) aux Éditions du Rocher, conseiller municipal de Versailles, Fabien Bouglé revient sur cette installation qui constitue, selon lui, « l'événement majeur qui va annoncer la défaite du Président actuel ». Il s'explique au micro de Boulevard Voltaire.


Jean Bexon. Des éoliennes vont être installées en mer au large de Saint-Nazaire. Quel dispositif est prévu ?

Fabien Bouglé. Ces éoliennes sont prévues depuis l’appel d’offres de 2011 lancé à l’initiative de Valérie Pécresse, dont le mari avait obtenu le marché des pales d'éoliennes et des éoliennes. Ce sont les premières éoliennes installées en France, il y a en tout 7 centrales éoliennes entre Saint-Nazaire et Le Tréport. Lors de son discours de Belfort, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé vouloir installer 50 centrales éoliennes supplémentaires. Cela représente 4.000 mâts éoliens en mer. Emmanuel Macron veut parsemer le littoral français d’éoliennes marines. Le début de ce chantier, où on va voir les éoliennes au large de Saint-Nazaire et de La Baule une semaine avant les élections présidentielles, sera probablement l’événement majeur qui va annoncer la défaite du président de la République. Ces éoliennes vont lui coûter très cher, politiquement. En effet, un dernier d’OpinionWay pour la SPPEF (Société de protection des paysages et de l'esthétique de la France) mentionne que 70 % des Français souhaitent le démantèlement des éoliennes. Il y a une forte distorsion entre la politique du président de la République et la volonté des Français de voir arrêter cette politique éolienne de pollution, soit sur le littoral soit sur terre.

J.B. Pourquoi vous opposez -vous à ce projet ?

F.B. Je m’oppose à toute éolienne installée, je suis favorable au démantèlement des éoliennes existantes et à l’arrêt définitif de toute éolienne installée. En effet, les éoliennes nous rendent dépendants du gaz, en particulier du russe. Dans un article récent paru dans Les Échos, je précise qu’en raison de l’intermittence des éoliennes, qui ne produisent que 22 % de leur capacité maximale de production, on est obligé de compenser cette intermittence par des centrales back-up au ou au charbon. À Landivisiau, en Bretagne, Total vient d’installer une centrale à gaz et explique, sur les réseaux sociaux, que c’est dans le but de compléter l’intermittence des éoliennes. Plus on installe d'éoliennes, plus on est obligé d’installer des centrales à gaz supplémentaires et le gaz, en Europe, vient de Russie. C’est tout le paradoxe : les éoliennes nous rendent dépendants du gaz russe. On ne peut pas vouloir sauver la planète en développant les énergies fossiles.

J.B. C'est ce qu'il se passe en Allemagne...

F.B. En Allemagne, où le choix a été fait d’arrêter les centrales nucléaires, il y a une explosion des émissions de gaz à effet de serre, en raison des centrales à charbon et au gaz qui complètent les éoliennes. Les Grünen, les ayatollahs verts du gouvernement actuel en Allemagne, sont favorables à l’ouverture des centrales au charbon. C’est un paradoxe incroyable, quand on sait que le bilan carbone d’une centrale nucléaire est de 6 g par kWh produit, alors que celui des centrales au charbon est de 1.000 g par kWh produit. C’est la raison pour laquelle la France est la championne du monde de l’électricité décarbonée. Notre bilan est de 50 g par kWh produit là où l’Allemagne en produit 500 g par kWh produit. Et elle produit 10 fois plus de gaz à effet de serre que la France.
Certains, comme Yannick Jadot ou Jean-Luc Mélenchon, voudraient que l’on suive le modèle allemand, un modèle raté, un échec retentissant, alors que la France est un modèle vertueux. C’est un paradoxe incroyable. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins en matière de systèmes énergétiques et le choix de l’éolien est un très mauvais choix réalisé par Emmanuel Macron, puisque dans le discours de Belfort, il voulait coupler le nucléaire avec les éoliennes.

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