Une vague de chaleur d’une ampleur exceptionnelle a touché à la fin du mois de juin l’ouest du continent nord-américain, entre États-Unis et Canada (Colombie-Britannique et en Alberta).
Mardi 29 juin 2021, une température de 49,6 °C a été mesurée à Lytton en Colombie-Britannique, un village de 250 habitants connu pour être l’endroit le plus chaud du Canada pendant les vagues de chaleur estivales bien que située à 50,2° N de latitude.
L’ancien record était
de 44,4 °C les 16 et 17 juillet 1941. Le précédent record national du
Canada avait été établi le 5 juillet 1937, sur deux stations à Yellow
Grass et Midale, dans la province de la Saskatchewan à 45,0 °C (Source : Météo-France).
La
canicule a frappé également les villes américaines au sud de Vancouver,
comme Portland (Oregon) et Seattle (État de Washington), connues pour
leur climat tempéré et humide, où la température a atteint des records
inégalés depuis le début des archives, en 1940. Selon les relevés du
service météorologique américain, la température a atteint 46,1 degrés
Celsius à l’aéroport de Portland lundi 28 juin après-midi et 41,6 degrés
à celui de Seattle.
Cette vague de chaleur est le résultat d’un dôme qui s’est formé sous l’effet de la pression atmosphérique élevée agissant comme une cloche emprisonnant l’air chaud. Sous ce dôme, l’air chaud d’origine tropicale s’accumule dans des proportions impressionnantes comme le montre l’animation ci-dessous (zones en rouge foncé / violet) :
Au nord-ouest du Pacifique, se trouve un anticyclone semi-permanent qui est très actif en été. De plus, 2021 est une année La Niña. Or des recherches menées par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) montrent que La Niña favorise la formation de dômes de chaleur lorsque les eaux sont fraîches dans le Pacifique oriental et chaudes dans le Pacifique occidental, la différence de température créant des vents qui soufflent de l’air dense vers l’est. Cet air chaud est piégé dans le jet-stream (qui tourne autour du globe dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) et se retrouve sur la côte ouest des États-Unis.
La circulation du jet Stream perturbée par les conditions La NiñaLes conditions La Niña perturbent la circulation du jet Stream qui subit alors une forte ondulation en s’incurvant vers les hautes latitudes sur l’ouest du continent nord-américain puis en replongeant vers le sud sur le centre et l’est du continent. La circulation du jet stream prend la forme de la lettre grecque oméga (Ω), d’où le nom donné à ce type de blocage.
Une vague de chaleur de courte durée et d’extension géographique limitée
Cette vague de chaleur a affecté une zone géographique limitée comme le montre la carte ci-dessous qui fait apparaître les anomalies de température de l’air à travers les États-Unis et le Canada le 27 juin 2021.
Elle a surtout été de courte durée. L’anticyclone du dôme thermique se déplaçant vers l’est, Seattle et Portland ont enregistré des taux de refroidissement records signalés par le bureau du National Weather Service de Portland en ces termes :
Énorme refroidissement lundi soir à l’intérieur des terres, avec des températures chutant de plus de 37,8 °C à degrés à 15-20 °C. Portland a établi un nouveau record, avec une baisse de 11 °C, battant l’ancien record de 8,9 °C établi en septembre 1988.
Twitté par le National Weather Service de Portland
La baisse de la température a été également très rapide à Seattle, comme le montre le graphe ci-dessous :
Températures du 28 juin au 3 juillet 2021 (Source)
Ces « records » de refroidissement n’ont pas été signalés par les médias, car d’une façon générale, les vagues de chaleur sont davantage médiatisées que les vagues de froid. Ainsi lors de la vague de froid qui s’est abattue sur le Canada au début du mois de février 2021, puis qui s’est propagée aux États-Unis atteignant même le nord du Mexique, « des records vieux de plus d’un siècle ont été battus » du Nord au Sud des États-Unis comme le montre la carte ci-dessous :
Températures (en °F) du 14 au 16 février 2021 (Source : Wikipédia)
Les médias et la science officielle attribuent unanimement cet événement au réchauffement climatique. Ainsi Météo France qui indique que si cette configuration météorologique de blocage est classique, « son ampleur s’inscrit pleinement dans la tendance liée au changement climatique ».
La
brièveté de la vague de chaleur et son extension géographique limitée
plaident plutôt en faveur d’un évènement météorologique banal qui a dû
se produire de nombreuses fois dans le passé, mais que les moyens
techniques de l’époque ne permettaient pas d’observer.
On notera
d’autre part que cette vague de chaleur s’inscrit dans un contexte de
refroidissement planétaire. Depuis les épisodes El Niño de 2015 (de très
forte intensité), et de 2020 (de moindre intensité mais néanmoins
significatif), la température mondiale diminue. Ce refroidissement est
montré par la courbe ci-dessous qui retrace les anomalies de
températures issues des mesures satellitaires de l’Université d’Alabama
(UAH).
L’anomalie pour le mois de juin 2021 est de – 0,01 °C. Elle était de +0,08° C en mai et – 0,05 °C en avril.
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