Il y a trente ans, la Chine, encore sous l’emprise du maoïsme, faisait figure de pays arriéré, marginalisé.
Trente ans ont passé. La Chine pèse, aujourd’hui, 20 % du PIB mondial.
L’empire miséreux est devenu l’usine du monde, le premier exportateur de la planète.
Une success-story communiste ?
Pas tout à fait. Car la Chine a deux visages.
L’un souriant, ultramoderne, industrieux, qu’elle exhibe aux yeux du monde.
Et puis il y a la face sombre, celle que les autorités s’acharnent à camoufler.
Si cette face venait à être démasquée aux yeux de tous, c’est l’image du pays et sa réussite qui seraient fragilisées.
Le succès de la Chine repose sur trois piliers.
L’investissement massif des multinationales occidentales, dans les années quatre-vingt-dix, a relancé un pays alors incapable de se relancer par lui-même.
La présence de masses gigantesques de main-d’œuvre misérable, corvéable à souhait, idéale pour les industries.
Le régime totalitaire permet de maintenir l’ordre et la cohésion sociale malgré la persistance de la pauvreté pour l’immense majorité des Chinois.
Il permet de réinvestir les recettes à l’export dans les hautes technologies et les infrastructures, plutôt que de les diluer dans le social, comme les Européens.
La Chine doit son succès industriel et commercial à la persistance d’une immense pauvreté.
Et au fait que les institutions mondiales ferment les yeux sur ses carences.
Membre de l’OMC depuis 2001, la Chine a l’obligation de converger vers un mieux-disant social, sanitaire, qualitatif, environnemental, culturel, et politique.
Elle ne le fait que parcimonieusement.
La percée des produits chinois relève d’une concurrence déloyale manifeste, que les autres pays n’avaient jamais dénoncée avant Trump.
Depuis longtemps, la Chine aurait dû être sanctionnée.
La faiblesse ne paie jamais.
Les Occidentaux ont laissé faire pendant trente ans.
Aujourd’hui, la Chine est une vraie bombe qui menace la planète entière.
Sa situation sanitaire présente un risque évident pour les autres, avec son milliard et demi d’habitants, ses millions de touristes.
Mais la Chine, ce sont aussi des tonnes de produits dangereux, toxiques, exportés de par le monde. Des contrefaçons qui privent nos entreprises de milliards d’euros de chiffre d’affaires.
La Chine est la championne des émanations de gaz carbonique, des épandages toxiques, d’acides qui polluent la nappe phréatique et l’air ambiant.
La Chine et ses bas salaires, ses normes sociales inexistantes, coûtent cher à nos industries, à nos salariés précarisés, condamnés au chômage.
La Chine, et son régime totalitaire qui place sous vidéosurveillance le moindre quidam, est aussi un risque pour la démocratie dans le monde : comment nos démocraties si versatiles pourront-elles résister à un concurrent gigantesque, entièrement mobilisé au service d’une stratégie planifiée sur trente ans ?
Combien de temps nos entreprises tiendront-elles face à la voracité de Chinois qui rachètent notre économie ?
Le coronavirus est, aujourd’hui, une chance de faire rentrer la Chine dans le rang.
Cette crise est l’illustration de la situation du pays, de son ambivalence et des méfaits de son régime. Le docteur Li Wenliang avait, dès le mois de décembre, alerté les autorités sur la dangerosité du virus : il vient de décéder en prison…
Quelle fiabilité accorder à Pékin, obnubilée par la seule puissance économique et prête à tout lui sacrifier ?
Il faut rappeler que l’origine du virus (??) provient de l’état sanitaire du pays, les viandes vendues sans contrôle sur les marchés.
Si le virus se répand, nous paierons tous très cher la désinvolture d’un régime qui sacrifie tout sur l’autel de l’expansion.
En sus, l’impact sur l’activité mondiale sera considérable, quand la deuxième puissance économique semble aujourd’hui à l’arrêt, figée dans la peur.
Ce virus pourrait donc être l’occasion d’imposer, une fois pour toutes, à la Chine le respect des normes internationales.
Les dirigeants occidentaux y parviendront-ils ?
Derrière Trump, combien de divisions, en Europe en particulier ?
L’avenir nous dira si nos dirigeants sauront faire rentrer Pékin dans le rang, où si Xi Jinping conservera les mains libres pour continuer à tromper le monde entier en toute impunité.
Olivier Piacentin
La Chine compte non pas 3 piliers, mais 4 !
RépondreSupprimerEn effet les Laogaïs (camps de rééducation par le travail), au nombre de 1325 à fin 2016, participent efficacement au développement économique de l'Empire du Milieu. En employant des millions de détenus, ces camps équipés de machines modernes, produisent une masse d'articles de toute sorte, fabriqués à un coût négligeable.
Pensez-y avant d'acheter du Made in China !