La grande braderie de l’élevage européen
La Commission européenne vient de conclure les négociations d’un accord commercial avec les pays du bloc Mercosur.
Alors que nos concitoyens ont très largement manifesté leur désir de protections lors du scrutin du mois de mai dernier, la commission européenne promeut une nouvelle fois le libre-échange le plus dévoyé, au moyen d’un nouvel accord commercial.
La concurrence déloyale qu’il engendrera provoquera une fois de plus un séisme social destructeur ainsi qu’un recul environnemental irréversible.
Au terme de plus de 20 ans de négociations, ce traité intervient de façon complètement antinomique avec les ambitions affichées par la COP21 de réduction des gaz à effet de serre, ainsi qu’avec les promesses de préservation du monde rural d’Emmanuel Macron et Didier Guillaume, son ministre.
Notre agriculture n’en finit plus de servir de monnaie d’échange à chaque traité.
On la sacrifie consciencieusement et systématiquement, au profit d’autres industries sur l’autel d’un commerce cannibale, et d’une course folle à la croissance.
Le monde agricole est fatigué.
Usé par trop de contraintes, par trop de mesures coercitives, par trop de normes inadaptées, par trop de difficultés financières, par trop de stigmatisations injustifiées et sans perspectives d’avenir, il finira par envoyer valser le métier par-dessus les moulins, en incitant ses propres enfants à choisir un autre destin.
Les faits et les chiffres sont là, il ne reste plus que 400.000 agriculteurs dans l’Hexagone.
Ils sont désormais 25 fois moins qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Le rythme de baisse du nombre d’élevages bovins a doublé depuis 2017 en France et près de 1.500 ont disparu ces dernières années.
Ce nouveau traité intervient après celui du CETA, du TAFTA et du JEFTA.
Tous présentent les mêmes menaces pour les agriculteurs, les droits des consommateurs et les normes environnementales.
Ce sont cette fois-ci quelque 99.000 tonnes de viande bovine que les quatre pays latino-américains pourront exporter vers l’UE, fragilisant un peu plus les 85.000 éleveurs français de vaches allaitantes, déjà très touchés par la guerre des prix dans la distribution française et sous le feu incessant des mouvements végans radicaux.
Les risques sanitaires, au Brésil notamment où la traçabilité des animaux est quasi-inexistante, sont endémiques. 74 % des produits phytosanitaires qui y sont aujourd’hui utilisés sont prohibés en Europe.
A quoi bon demander à nos agriculteurs une montée en gamme qualitative et environnementale, si c’est pour importer des produits contraires à cet effort ?
On voudrait tuer les producteurs et empoisonner les consommateurs que l’on ne s’y prendrait pas autrement !
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