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mercredi 5 juin 2019

Quel alignement des planètes peut faire tomber Macron et réveiller sa rêveuse bourgeoisie ?

 
 


Emmanuel Macron peut jubiler.

Et, paraît-il, avec la modestie qui est la sienne, il ne s’en prive pas : tout se passe comme il l’avait prévu.

Le fusil à deux coups « En Marche » a fonctionné à merveille : siphonnage du PS en 2017, siphonnage de LR en 2019.
Et l’on peut avec lui s’attendre, désormais, à de nombreuses répliques de ces coups pour les élections à venir.
Son parti centriste aux contours liquides à droite comme à gauche s’appuie sur une large majorité sociologique : les classes urbaines aisées, avec des réserves considérables, notamment en termes de classes d’âge, chez la gauche verte.
À droite, on se triture les méninges pour tenter d’apercevoir un semblant de lueur au bout du tunnel. Le RN a d’immenses chantiers à entreprendre s’il veut enfin s’ériger en force d’alternance crédible et attirer à lui les classes moyennes supérieures qui lui font encore défaut.
La droite LR, prise en étau entre LREM et le RN, qu’elle se voue à Larcher, Pécresse ou Bertrand, est sans avenir.
Mais, en politique, il ne faut pas compter qu’avec ses forces ou ses faiblesses, celles de l’adversaire importent au moins autant.
Les forces d’Emmanuel Macron sont considérables.
Et, après deux années marquées par une réelle chute de popularité et des événements inédits et calamiteux pour lui, il est plus puissant que jamais.
En effet, Emmanuel Macron a tout de même résisté à :
– la poursuite des attentats islamistes ;
– l’affaire Benalla ;
– la crise des gilets jaunes ;
– une situation économique terne.

Mais tout cela n’affecte pas vraiment les milieux aisés et les classes moyennes supérieures qui le soutiennent.
Ni les attentats islamistes ni les défilés hebdomadaires de gilets jaunes sous leurs fenêtres n’ont poussé la bourgeoisie libérale-libertaire à se détacher de lui.
Au contraire.
Elle s’est serrée derrière le parti de l’ordre et de l’argent.
Ou s’est achetée une petite bonne conscience moralo-climatique en votant écolo.
Chacun sa religion.
Quel événement pourrait la faire douter et le faire tomber ?
Aucun attentat, aucune nouvelle avancée de l’islamisation, aucune révolte populaire n’y réussira.
Une seule chose l’atteindra : quand on touchera à ce qui lui est le plus précieux.
Non pas des valeurs, ni la France, ni les malheurs du peuple – c’est, pour notre « rêveuse bourgeoisie », de l’histoire ancienne – mais une seule chose : son fric et son niveau de vie.
Pour les gilets jaunes, et leurs budgets serrés de fins du mois, il a suffi d’une taxe de trop, de 1 % de CSG de trop, de 10 centimes de carburant de trop, pour que la révolte flambe.
D’ailleurs, il va falloir payer les 17 milliards concédés depuis décembre, rétablir des comptes publics qui sont toujours à vau-l’eau.
Toucher aux retraites.
Les électeurs macronistes ne sentent-ils pas qu’ils vont être un peu concernés ?
Certes, pour les portefeuilles des beaux quartiers, mais aussi les classes moyennes qui ne jurent que par l’ordre selon Macron, et leurs budgets de fin du monde, il y faudra un peu plus que 1 % de prélèvements en plus, mais en même temps – comme on dit dans ce milieu -, quand on est habitué à une certaine aisance, un petit fléchissement du train de vie, ça fait mal. Un krach immobilier sur leurs appartements parisiens ?
Un krach boursier sur leurs PEA ?
Un coup de rabot sur leurs assurances-vie ou leur épargne bien remplies, à la chypriote ?
Et pourquoi pas une vague de chômage des cadres ?
Ce serait un alignement des planètes intéressant.
Leur macronisme y résisterait-il ?
Alors, ils se souviendront de l’état de la France, des victimes de l’islamisme, de l’islamisation et des délires sociétaux qu’ils ont laissé faire.
Alors, ils se souviendront de la misère des gilets jaunes.
Alors, ils pleureront.
La tirelire cassée les aura réveillés.
Il serait bon que cette bourgeoisie trouve alors une force d’alternance crédible en matière économique et financière.
Alors ?
Alors, vivement la prochaine crise financière !
Tiens, le CAC 40 continue de se casser la figure.
Et l’on sait bien que le Dow Jones, à 25.000 points, rêve autant que notre bourgeoisie.

Quant à l’immobilier parisien, il atteint des sommets historiques.

Demain serait-il plus proche que prévu ?

Pascal Célérier

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