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dimanche 1 avril 2018

Et s’ils remettaient ça, 50 ans après ?

 
 


Le 01/04/2018


À Lille, environ 200 étudiants se sont réunis, le 23 mars, devant l’université Lille-II avant d’occuper un amphithéâtre. Des AG ont rassemblé 200 à 300 personnes à Strasbourg et 400 à 800 à Nancy. Cela ne vous rappelle rien ?
 
Les choses bougent, dans les universités.
On sent déjà, après ce pluvieux mois de mars, les bourgeons de la colère commencer à éclore.
Après la pluie vient le beau temps et, avec lui, le joli mois de mai.
Moi, grâce à ma boule de cristal, je parie sur un mois marial très chaud, pas seulement en température mais surtout en manifestations étudiantes et lycéennes.
D’ailleurs, nous en sentons déjà les prémices.
Il faut être un journaliste « macronisé » pour ne pas discerner l’engrenage qui se met en place.
Ainsi à l’université Panthéon-Sorbonne, le président craint que la situation ne « dégénère » sur le site de Tolbiac.
Cela, depuis qu’une assemblée générale réunissant quelques centaines de personnes a voté, jeudi, une reconduite du blocus jusqu’à au moins mardi.
D’après Le Figaro, qui tient l’information de la direction de l’université, ils seraient 120 à occuper, la nuit, un amphi pour s’opposer à la nouvelle loi sur les universités.
Son président n’exclut pas de « faire appel à la police ».
« Je serai obligé de le faire si cela perdure et si l’intégrité physique des personnes est menacée », a déclaré Georges Haddad lors d’un point presse.
À Montpellier, le doyen de la fac de droit et un professeur sont suspendus par le ministre suite aux agissements d’hommes cagoulés contre des étudiants grévistes dans la nuit du 22 au 23 mars.
Cela n’a pas empêché, à la fac Paul-Valéry, étudiants, syndicalistes, enseignants et personnels de voter une occupation active illimitée.
À l’université Paris-Vincennes-Saint-Denis, depuis mardi, le bâtiment, historiquement de gauche, est occupé par des étudiants et des migrants.
Un phénomène qui s’est déjà produit il y a trois mois à Nantes, où un château, dévolu à l’université, avait été occupé par des migrants soutenus par des étudiants d’extrême gauche.
Depuis trois semaines, dans les universités de Toulouse et Bordeaux, c’est la surchauffe dans les amphithéâtres, ce qui a entraîné l’évacuation des agitateurs par la police, le 6 mars.
Surchauffe qui s’est amplifiée depuis les incidents de Montpellier.
À Grenoble, plus de 80 doctorants et enseignants-chercheurs ont écrit une lettre ouverte pour dénoncer « une intervention policière très violente » contre des manifestants venus « lancer des slogans contre Frontex » lors d’un colloque organisé par la faculté de droit sur le thème du contrôle des frontières de l’Union européenne.
À Lille, environ 200 étudiants se sont réunis, le 23 mars, devant l’université Lille-II avant d’occuper un amphithéâtre.
Des AG ont rassemblé 200 à 300 personnes à Strasbourg et 400 à 800 à Nancy.
Comme on disait à l’époque : « Ceci n’est qu’un début, continuons le combat. »
Cela ne vous rappelle rien ?
Je sais que nous, Français, avons la mémoire courte, mais là, une alerte devrait tinter dans la tête de nos gouvernants.
Surtout que, contrairement à Mai 68, le monde du travail, à travers les cheminots, et plus généralement les fonctionnaires, est cette fois au départ des actions et des rassemblements.
Un cocktail explosif est en train de s’élaborer qui comprend syndicats avec migrants, lycéens et étudiants en fer de lance.
Ce cocktail n’attend que les beaux jours pour éclater et fêter dignement le cinquantième anniversaire des mouvements de 68.
Tout le problème est de savoir comment réagira Macron : fera-t-il tonner ses foudres jupitériennes et, surtout, sera-t-il rejoint par la majorité silencieuse ?

L’avenir nous le dira, mais l’air du mois de mai risque fort, en attendant, d’être saturé, dans les grandes villes, de gaz lacrymogènes.


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