Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Notre sympathique président (béni soit son saint nom, et, voulant conserver mon modeste gagne-pain, je ne peux pas avoir de mots négatifs au sujet de notre sainteté du Palais ni de notre reine mère) vient tout de même de se faire doublement ratatiner par ses collègues du G8.
Le G8, c’est là où siègent tous nos mamamouchis.
Sa « saigneurie » M² – oui, rien n’est trop flatteur pour notre président de la République, donc pour être un bon fayot (vous avez remarqué tous les fayots qu’il peut y avoir ces derniers temps), j’ai décidé de fayoter au carré.
À la puissance deux pour ceux qui ont des souvenirs des cours de math.
Bon, bref, M² vient de se faire recadrer par Trump qui a dit, après l’attaque sur la Syrie, qu’il n’avait pas besoin de M² pour savoir quoi faire.
Mais ce n’est pas tout.
La Merkel, la mamamouchette allemande, vient aussi de lui planter un poignard dans le dos, que dis-je, vu la taille, c’est carrément une machette….
« Angela Merkel a soutenu la ligne dure de son parti à propos de la création d’un fonds monétaire européen, rejetant le projet soutenu par Emmanuel Macron avant le déplacement du président français à Berlin cette semaine en vue d’injecter un nouvel élan dans les efforts de réforme de la zone euro.
Traduction ? M² pas touche grisbi teuton !
Réinstaurer un rapport de force avec l’Allemagne.
Dans un discours au groupe parlementaire de son bloc CDU / CSU, Angela Merkel a néanmoins approuvé l’idée de transformer le mécanisme européen de stabilité, le fonds de sauvetage financier de la zone euro, en une version régionale du FMI.
Mais elle a affirmé que ce projet devait voir le jour via une modification de traité, un processus qui, selon les critiques, pourrait prendre beaucoup trop de temps.
La chancelière a émis des réserves quant à une proposition de la Commission européenne de créer le fonds en invoquant l’article 352 du traité de l’Union européenne, une sorte de clause activable en cas d’urgence qui l’amènerait sous la direction de la commission plutôt que des gouvernements de la zone euro.
La FME, selon Mme Merkel, doit rester une institution « intergouvernementale », comme l’ESM. »
Notre sympathique Angela, qui n’en a strictement rien à faire de la construction européenne, vu que son pays, l’Allemagne domine sans partage l’Europe, pourquoi voulez-vous qu’elle tire une balle dans le pied de son pays ?
Il n’y a qu’en France ou presque que nos élites vendent consciencieusement notre pays petit bout par petit bout, miette à miette.
Alors que M² a d’immenses « ambitions européennes », la Merkel vient à son tour de lui rabattre son caquet européiste (ce qui me va bien) et l’Allemagne a déjà fait savoir qu’elle ne souhaitait pas créer un poste de ministre du Budget et des Finances de la zone euro, du moins pas à court terme….
Pas de ministre de Budget, pas de budget européen au-delà de ce qui est déjà fait, pas de FME ou de fonds monétaire européen fondamentalement différent de ce qui existe déjà, c’est-à-dire rien, puisque comme nous l’avons vu hier, dans l’article consacré à l’euro qui a déjà éclaté, c’est chaque banque centrale nationale qui prend les dettes de son propre pays dans son propre bilan…
Vous assistez donc, sous l’amicale pression de nos amis Allemands, à un phénomène d’anticonstruction européenne, et à un échec français patent.
Hollande n’est arrivé à rien.
Macron ne fera guère mieux.
Il faut avoir les moyens de nos ambitions.
Notre modèle économique ne doit pas avoir pour seule ambition d’aller faire les poches aux Allemands comme un enfant irait quémander dans le porte-monnaie de maman.
Pour avoir les moyens de nos ambitions, il ne faut pas se leurrer : il faudra soit d’énormes efforts collectifs pour redresser la barre de nos finances, et je peux vous dire que les Français sont très loin d’avoir compris ce que signifiait dans les faits redresser les finances publiques, ou alors il conviendra de changer de cadre en retrouvant notre souveraineté monétaire pour rendre les choses plus supportables.
L’Allemagne sait très bien qu’elle ne pourra sauver ni la France ni l’Italie, et quand bien même, elle ne le souhaite pas.
L’Allemagne tentera de préserver l’euro le plus longtemps possible car c’est une prison pour les autres pays européens et un outil de domination pour l’Allemagne.
Quand ce ne sera plus tenable, l’euro éclatera.
Un pays comme la France connaîtra une crise profonde.
Nous mettrons au moins 10 ans à nous en remettre.
L’Allemagne, elle, poursuivra sa course en tête.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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