19 avril 2018
Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’intérieur Gérard Collomb, remplaçait hier celui-ci pour l’examen de la loi sur l’immigration à l’assemblée. Cette soupière maladroite d’aspect donne le change. Elle a permis de maquiller une loi passoire en muraille.
Nous allons parler aujourd’hui de choses sérieuses que les prestidigitateurs qui nous gouvernent s’emploient à cacher : la loi sur l’immigration actuellement débattue à l’assemblée nationale.
Nous allons parler aujourd’hui de choses sérieuses que les prestidigitateurs qui nous gouvernent s’emploient à cacher : la loi sur l’immigration actuellement débattue à l’assemblée nationale.
Dans cette comédie parlementaire, Macron a soigneusement choisi sa distribution : à Gérard Collomb, qui a toutes les apparences d’un ronchon sénile, a été dévolu le rôle du faux réactionnaire, du père fouettard en fer blanc, dont la fonction est de rassurer les Français en leur faisant croire que l’ordre est assuré.
Naturellement la loi qu’il présente est un faux semblant : elle ne réduira pas sensiblement l’immigration, au contraire, elle bouche quelques trous de la passoire pour en ouvrir d’autre.
Les Républicains, opportunistes maquillés en populistes
La majorité bat des mains en cadence pour nous assurer que le président a trouvé le juste équilibre entre réalisme et générosité.
La gauche, France insoumise en tête, gémit sur la dureté de cœur des Français, frileusement blottis derrière la muraille de la forteresse Europe.
Quant à la droite, tranquillement assurée par son statut d’opposante qu’elle n’aura pas à faire ce qu’elle dit, elle reprend des poses populistes qu’elle avait abandonnées depuis longtemps, dans l’espoir de ravir les suffrages populaires au Front National.
Quand Laurent Wauquiez demande la suppression du droit du sol, il reprend une promesse de la plate-forme RPR UDF pour les élections législatives de 1986, disposition qui avait été empruntée un an plus tôt à Le Pen père par Chirac et Giscard pour satisfaire une base militante attirée par les sirènes de « l’extrême droite ».
La soupière, c’est Jacqueline Gourault, centriste humanitaire
Tout cela ne nous rajeunit pas, mais c’est réglé comme du papier à musique.
Quid de la soupière que le titre promettait, demanderez-vous ?
J’y viens. Il s’agit de Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’intérieur, qui a remplacé celui-ci lors de la séance d’hier.
C’est la brave centriste de base.
Elle a commencé chez Giscard en 1974, passant de l’UDF au MODEM pour finir à l’UDI.
Militante locale blanchie sous le harnais, elle aura attendu un quart de siècle pour devenir sénatrice, ce qu’elle est restée seize ans avant de seconder Gérard Collomb.
Elle n’est pas plus méchante qu’une autre, elle n’a pas voté la loi sur le mariage homo, mais c’est la gourde démo-chrétienne type, amie de Bayrou, soutien de Juppé et marraine de Macron.
Elle croit à la phraséologie humanitaire qui justifie l’invasion.
Elle croit aussi à l’immarcescible dignité d’un poste de ministre si difficilement acquis.
Cela a donné à la séance d’hier un tour assez croquignolet.
On ne contredit pas un ministre qui présente une loi
D’ordinaire vide, l’hémicycle bruissait d’une assistance nombreuse, deux cent députés ayant choisi de montrer combien ils prennent à cœur l’intérêt des Français.
Les Républicains en particulier, dirigés par Christian Jacob s’efforçaient à cet effet de pousser Jacqueline Gourault dans ses retranchements.
Elle eut cette réaction : « M. Jacob, vous allez laisser continuer ces méthodes pendant longtemps ? Obliger un ministre à répondre ? Ce sont des méthodes autoritaires qui ne sont pas acceptables en démocratie. »
Attention, Jacob, tu prends le chemin des démocraties illibérales, tu t’orbanises !
Sainte Simplicité ! Jacqueline Gourault a dit ça sans se forcer, dans un coup de sang.
Il doit y avoir une marque de fabrique à la République en marche, ou bien le fluide du président circule chez ses admirateurs.
Ils n’aiment pas la contradiction.
C’est vrai, quoi, où irait-on si les ministres devaient répondre aux questions qu’on leur pose ?
S’ils donnaient sérieusement les explications qu’ils font périodiquement semblant de fournir aux députés et au public ?
Maladroite, la soupière ? Elle noie habilement le poisson de l’immigration
Bien sûr, on a ri à l’Assemblée nationale.
Même la socialiste Laurence Dumont a jugé Jacqueline Gourault « extrêmement maladroite ».
Et Christian Jacob a eu beau jeu de se maquiller en Cicéron et se draper dans sa toge républicaine : » C’est le gouvernement qui est responsable devant le Parlement, pas l’inverse ».
Grâce à l’aimable soupière qu’est Jacqueline Gourault et à sa « maladresse », il est donc officiel que dans une démocratie libérale comme la France, le gouvernement prend ses décisions sans réel débat parlementaire.
On le savait, mais cela va encore mieux en le disant.
Cela met mieux en valeur le caractère artificiel et théâtral des interminables dissertations et accrochages auxquels donne lieu cette loi sur l’immigration.
Prédateurs maquillés en mineurs réfugiés
Sur ses quarante articles, seuls trois ont été discutés, et encore : 27 amendements ont été discutés, il en reste 972.
Il faut dire que l’article 3 est une petite bombe.
On connaissait déjà le regroupement familial, qui a permis depuis 1974 l’intrusion massive d’immigrés ne travaillant pas en majorité : du moins est-il réservé en théorie aux familles des immigrés légaux et soumis à des conditions d’argent et de logement.
L’article trois prévoit, lui, la » réunification familiale » qui permet à tout mineur reconnu réfugié (même entré illégalement) de faire venir en France non seulement ses parents mais ses « frères et sœurs ».
Les études menées en Grande-Bretagne, en Suède, au Royaume-Uni, montrent que l’immense majorité des « réfugiés » et des « mineurs » sont des migrants économiques majeurs mal maquillés. Quelle assurance a-t-on que les « mineurs reconnus réfugiés » seront correctement triés ?
Et surtout, depuis que fut refusée, Sarkozy étant président, l’analyse de l’ADN des immigrés, comment s’assurer que les frères et sœurs sont des frères et sœurs ?
Les murailles de la forteresse France continueront d’être une passoire
Cette discussion est donc une farce.
Si l’on voulait vraiment stopper l’immigration, on commencerait par supprimer ce qu’on nomme abusivement droit d’asile et qui n’est que l’adultération scandaleuse d’une des plus belles institutions humaines.
Nul ne le propose, même au Front National.
Le reste relève du jeu de rôles.
A droite et à l’extrême droite, on parle d’appel d’air, de vannes de l’immigration.
A gauche, on célèbre une avancée humaine et juste, on déplore qu’il soit parlé de l’Afrique en termes insultants, ou que règne une peur panique de l’étranger.
La petite Elise Fajgeles, une valsienne qui rapporte la loi, s’est indignée que LR et FN fassent valoir « absolument les mêmes arguments ».
Elle soulève une vraie question.
Pourquoi Jacques Chirac, porté au poste de premier ministre en 1986 par une solide majorité de droite lui donnant mandat de réduire l’immigration, et qui avait promis de changer à cet effet le code de la nationalité, a-t-il mené une politique inverse ?
Pourquoi l’homme qui prétendait défendre la nation, programmé pour cela par Garaud et Juillet, fit-il le lit du mondialisme et de l’invasion ?
Si Mme Fajgeles a une réponse, nous l’écoutons avec intérêt.
En attendant, la muraille qui prétend protéger la France continue d’être une passoire.
Pauline Mille
C’est la brave centriste de base.
Elle a commencé chez Giscard en 1974, passant de l’UDF au MODEM pour finir à l’UDI.
Militante locale blanchie sous le harnais, elle aura attendu un quart de siècle pour devenir sénatrice, ce qu’elle est restée seize ans avant de seconder Gérard Collomb.
Elle n’est pas plus méchante qu’une autre, elle n’a pas voté la loi sur le mariage homo, mais c’est la gourde démo-chrétienne type, amie de Bayrou, soutien de Juppé et marraine de Macron.
Elle croit à la phraséologie humanitaire qui justifie l’invasion.
Elle croit aussi à l’immarcescible dignité d’un poste de ministre si difficilement acquis.
Cela a donné à la séance d’hier un tour assez croquignolet.
On ne contredit pas un ministre qui présente une loi
D’ordinaire vide, l’hémicycle bruissait d’une assistance nombreuse, deux cent députés ayant choisi de montrer combien ils prennent à cœur l’intérêt des Français.
Les Républicains en particulier, dirigés par Christian Jacob s’efforçaient à cet effet de pousser Jacqueline Gourault dans ses retranchements.
Elle eut cette réaction : « M. Jacob, vous allez laisser continuer ces méthodes pendant longtemps ? Obliger un ministre à répondre ? Ce sont des méthodes autoritaires qui ne sont pas acceptables en démocratie. »
Attention, Jacob, tu prends le chemin des démocraties illibérales, tu t’orbanises !
Sainte Simplicité ! Jacqueline Gourault a dit ça sans se forcer, dans un coup de sang.
Il doit y avoir une marque de fabrique à la République en marche, ou bien le fluide du président circule chez ses admirateurs.
Ils n’aiment pas la contradiction.
C’est vrai, quoi, où irait-on si les ministres devaient répondre aux questions qu’on leur pose ?
S’ils donnaient sérieusement les explications qu’ils font périodiquement semblant de fournir aux députés et au public ?
Maladroite, la soupière ? Elle noie habilement le poisson de l’immigration
Bien sûr, on a ri à l’Assemblée nationale.
Même la socialiste Laurence Dumont a jugé Jacqueline Gourault « extrêmement maladroite ».
Et Christian Jacob a eu beau jeu de se maquiller en Cicéron et se draper dans sa toge républicaine : » C’est le gouvernement qui est responsable devant le Parlement, pas l’inverse ».
Grâce à l’aimable soupière qu’est Jacqueline Gourault et à sa « maladresse », il est donc officiel que dans une démocratie libérale comme la France, le gouvernement prend ses décisions sans réel débat parlementaire.
On le savait, mais cela va encore mieux en le disant.
Cela met mieux en valeur le caractère artificiel et théâtral des interminables dissertations et accrochages auxquels donne lieu cette loi sur l’immigration.
Prédateurs maquillés en mineurs réfugiés
Sur ses quarante articles, seuls trois ont été discutés, et encore : 27 amendements ont été discutés, il en reste 972.
Il faut dire que l’article 3 est une petite bombe.
On connaissait déjà le regroupement familial, qui a permis depuis 1974 l’intrusion massive d’immigrés ne travaillant pas en majorité : du moins est-il réservé en théorie aux familles des immigrés légaux et soumis à des conditions d’argent et de logement.
L’article trois prévoit, lui, la » réunification familiale » qui permet à tout mineur reconnu réfugié (même entré illégalement) de faire venir en France non seulement ses parents mais ses « frères et sœurs ».
Les études menées en Grande-Bretagne, en Suède, au Royaume-Uni, montrent que l’immense majorité des « réfugiés » et des « mineurs » sont des migrants économiques majeurs mal maquillés. Quelle assurance a-t-on que les « mineurs reconnus réfugiés » seront correctement triés ?
Et surtout, depuis que fut refusée, Sarkozy étant président, l’analyse de l’ADN des immigrés, comment s’assurer que les frères et sœurs sont des frères et sœurs ?
Les murailles de la forteresse France continueront d’être une passoire
Cette discussion est donc une farce.
Si l’on voulait vraiment stopper l’immigration, on commencerait par supprimer ce qu’on nomme abusivement droit d’asile et qui n’est que l’adultération scandaleuse d’une des plus belles institutions humaines.
Nul ne le propose, même au Front National.
Le reste relève du jeu de rôles.
A droite et à l’extrême droite, on parle d’appel d’air, de vannes de l’immigration.
A gauche, on célèbre une avancée humaine et juste, on déplore qu’il soit parlé de l’Afrique en termes insultants, ou que règne une peur panique de l’étranger.
La petite Elise Fajgeles, une valsienne qui rapporte la loi, s’est indignée que LR et FN fassent valoir « absolument les mêmes arguments ».
Elle soulève une vraie question.
Pourquoi Jacques Chirac, porté au poste de premier ministre en 1986 par une solide majorité de droite lui donnant mandat de réduire l’immigration, et qui avait promis de changer à cet effet le code de la nationalité, a-t-il mené une politique inverse ?
Pourquoi l’homme qui prétendait défendre la nation, programmé pour cela par Garaud et Juillet, fit-il le lit du mondialisme et de l’invasion ?
Si Mme Fajgeles a une réponse, nous l’écoutons avec intérêt.
En attendant, la muraille qui prétend protéger la France continue d’être une passoire.
Pauline Mille
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