Le 14/07/2017
Square de la République à Mamoudzou, des étrangers en situation irrégulière viennent d'être expulsés au cours d'un «décasage» mené par des Mahoraisn le 15 mai 2016.
Crédits photo : ORNELLA LAMBERTI/AFP
Alors que le premier ministre Édouard Philippe a présenté mercredi un plan pour faire face aux migrations, zoom sur la situation à Mayotte, où 40% de la population est étrangère.
Le sujet est revenu dans l'actualité le mois dernier, à la faveur du mauvais mot du président Emmanuel Macron.
«Le kwassa-kwassa pêche peu», lance-t-il lors d'un déplacement dans le Morbihan, en référence à ces petites embarcations de pêche typiquement comoriennes.
«Il amène du Comorien, c'est différent», tente-t-il.
La blague est de mauvais goût, mais elle reflète une forme de réalité.
Mayotte, 101e département français depuis mars 2011, est littéralement submergé par l'immigration clandestine.
Une situation qui passe sous les radars, puisque cette immigration n'est pas prise en compte dans le décompte national, pointe Mayotte 1ère.
Les chiffres de l'Insee sont éloquents.
En 2015, 41% des adultes étaient de nationalité étrangère sur cette petite île française de 230.000 habitants, située à l'ouest de Madagascar.
Un record absolu qui place Mayotte devant la Guyane.
Cette proportion est particulièrement importante parmi les 25-34 ans, où les étrangers représentaient 52% de la population.
Et parmi ces étrangers, la moitié étaient des migrants illégaux.
Ils viennent pour l'essentiel des Comores, un archipel dont est issu Mayotte, et qui n'a jamais reconnu le rattachement de l'île à la France.
Tensions intercommunautaires
Les migrants tentent la traversée à bord de frêles kwassa-kwassa, ce qui provoque des accidents parfois mortels.
De nombreuses femmes enceintes tentent la traversée dans l'espoir que leur enfant naisse français.
À Mamoudzou, la plus grande ville de Mayotte qui concentre l'ensemble des structures administratives et politiques, la maternité est totalement saturée.
Elle prend en charge 12.000 naissances par an, un record pour l'Europe.
Or, les deux tiers des mères de ces enfants sont en situation irrégulière.
En 2015, la préfecture de Mayotte a effectué près de 19.000 reconduites à la frontière, et intercepté près de 9900 passagers de kwassas.
Parallèlement, le solde migratoire est négatif sur l'île.
En effet, la moitié des jeunes nés à Mayotte émigrent vers la métropole et, dans une moindre mesure, vers la Réunion.
Un mouvement qui «contribue également à transformer et recomposer la population de Mayotte», explique l'Insee dans son rapport de mars 2017.
La situation génère des tensions intercommunautaires sur l'île.
L'ampleur de l'immigration clandestine exaspère les Mahorais.
Entre décembre 2015 et juin 2016, ils ont multiplié les «décasages», raids au cours desquels ils chassent les migrants de leurs logis.
Les manifestants accusent les Comoriens de vols, de violences, et d'être responsables de la saturation des écoles et des hôpitaux de l'île.
Cette série de débordements, accompagnée la même année d'une grêve générale contre la vie chère, la pauvreté et le chômage de masse (19%), a poussé le gouvernement français à débloquer un plan d'urgence pour le 101e département français.
Sur le volet sécuritaire, il s'est traduit par le renforcement des brigades nautiques, le recrutement de quinze policiers de proximité, l'envoi de plus de 160 policiers et gendarmes sur l'île et la création d'une antenne du GIGN composée de 30 militaires.
Le calme est depuis revenu, mais il reste fragile.
En octobre dernier, le général Richard Lizurey faisait part de son «inquiétude».
Devant la commission de la défense de la précédente législature, le directeur de la gendarmerie nationale annonçait «des renforts massifs en vue d'événements majeurs».
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Cette proportion est particulièrement importante parmi les 25-34 ans, où les étrangers représentaient 52% de la population.
Et parmi ces étrangers, la moitié étaient des migrants illégaux.
Ils viennent pour l'essentiel des Comores, un archipel dont est issu Mayotte, et qui n'a jamais reconnu le rattachement de l'île à la France.
Tensions intercommunautaires
Les migrants tentent la traversée à bord de frêles kwassa-kwassa, ce qui provoque des accidents parfois mortels.
De nombreuses femmes enceintes tentent la traversée dans l'espoir que leur enfant naisse français.
À Mamoudzou, la plus grande ville de Mayotte qui concentre l'ensemble des structures administratives et politiques, la maternité est totalement saturée.
Elle prend en charge 12.000 naissances par an, un record pour l'Europe.
Or, les deux tiers des mères de ces enfants sont en situation irrégulière.
En 2015, la préfecture de Mayotte a effectué près de 19.000 reconduites à la frontière, et intercepté près de 9900 passagers de kwassas.
Parallèlement, le solde migratoire est négatif sur l'île.
En effet, la moitié des jeunes nés à Mayotte émigrent vers la métropole et, dans une moindre mesure, vers la Réunion.
Un mouvement qui «contribue également à transformer et recomposer la population de Mayotte», explique l'Insee dans son rapport de mars 2017.
La situation génère des tensions intercommunautaires sur l'île.
L'ampleur de l'immigration clandestine exaspère les Mahorais.
Entre décembre 2015 et juin 2016, ils ont multiplié les «décasages», raids au cours desquels ils chassent les migrants de leurs logis.
Les manifestants accusent les Comoriens de vols, de violences, et d'être responsables de la saturation des écoles et des hôpitaux de l'île.
Cette série de débordements, accompagnée la même année d'une grêve générale contre la vie chère, la pauvreté et le chômage de masse (19%), a poussé le gouvernement français à débloquer un plan d'urgence pour le 101e département français.
Sur le volet sécuritaire, il s'est traduit par le renforcement des brigades nautiques, le recrutement de quinze policiers de proximité, l'envoi de plus de 160 policiers et gendarmes sur l'île et la création d'une antenne du GIGN composée de 30 militaires.
Le calme est depuis revenu, mais il reste fragile.
En octobre dernier, le général Richard Lizurey faisait part de son «inquiétude».
Devant la commission de la défense de la précédente législature, le directeur de la gendarmerie nationale annonçait «des renforts massifs en vue d'événements majeurs».
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