Le 19/03/2017
Illustration. Les sept accusés du viol collectif d’une adolescente de 14 ans sont acquittés.
18 mars 2017, 21h00 | MAJ : 19 mars 2017
Les sept accusés, jugés de lundi à vendredi, sont acquittés. Âgés de moins de 18 ans au moment des faits, ils ont comparu devant la cour d’assises des mineurs, donc à huis clos.
Le récit du viol collectif qu’elle a subi est sordide.
Mais, selon le verdict rendu vendredi par la cour d’assises des Hauts-de-Seine, ce qu’a vécu cette adolescente alors âgée de 14 ans, à Antony (Hauts-de-Seine) une nuit de septembre 2011, ne lui a pas été «imposé par violence, contrainte, menace ou surprise».
En clair, elle n’a pas été violée par ceux qu’elle désigne, et que la justice a renvoyés devant un jury populaire.
Les sept accusés, jugés de lundi à vendredi, sont acquittés.
Âgés de moins de 18 ans au moment des faits, ils ont comparu devant la cour d’assises des mineurs, donc à huis clos.
«Toute la question du procès est celle du consentement, résume un avocat du dossier. Du consentement et de l’intention qu’avaient les accusés, ou non, de violer la jeune fille.»
Pour ces sept garçons de 15 à 17 ans (20 ans pour un seul d’entre eux), avec sa réputation de fille facile, l’adolescente ne pouvait pas se refuser à eux.
Pas évident à entendre, d’autant qu’ils ont agi en groupe.
L’adolescente s’est soumise à chacun d’entre eux, tour à tour, dans la salle de bains de l’appartement familial ou dans la chambre de ses parents, séparés depuis peu.
Son père, gardien d’immeuble dans la cité du Grand ensemble, était au travail.
«Cette affaire est un immense gâchis»
«Si l’on admet que ces garçons ont cru qu’elle était d’accord, leur vision de la sexualité interroge», commente sobrement Me Agathe Morel, avocate de la mère de la victime.
Sans s’attarder sur cet aspect, son confrère Yassine Yakouti, conseil de quatre des accusés, rappelle que ses clients ont toujours dit que la jeune fille était d’accord.
«Cette affaire est un immense gâchis, poursuit-il. Pour les accusés qui répètent depuis six ans qu’ils ne sont pas des pointeurs (NDLR : violeurs). Et pour la jeune fille qui est avant tout, une victime.» Victime en premier lieu d’un père incestueux, qui l’avait violée quand elle n’avait que douze ans. L’adolescente en a gardé un traumatisme et un «sentiment de salissure et de dégoût d’elle-même», qui l’ont rendue «vulnérable et fragile», selon l’expert psychologue.
Pour ce qu’il a infligé à sa fille, cet homme a été condamné à neuf ans d’emprisonnement l’année passée mais il a fait appel.
Incompris de la victime, l’acquittement prononcé vendredi l’est aussi de deux autres jeunes impliqués dans cette triste affaire.
Âgés de moins de 16 ans au moment des faits, ils avaient comparu, eux, devant le tribunal pour enfants.
Qui les a déclarés coupables et les a condamnés à trois ans de sursis.
À moins que le parquet ne fasse appel du verdict de vendredi, «la question de la révision de leur procès va se poser», annonce Me Fabien Arakelian, conseil de l’un de ces deux condamnés.
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