Illustration : Jude Potvin
Le 10/12/2016
Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
On aura beau dire, la méthode Philippe le Bel avait tout de même du bon.
Autrefois, du temps de ces quarante rois ayant fait la France, quand la couronne connaissait une mauvaise passe financière, il était coutume de raser la banque et de pendre le banquier ; procédé certes un brin expéditif, mais dont on ne saurait nier l’évidente efficacité.
Aujourd’hui, c’est évidemment un peu différent et même les plus libéraux de nos compatriotes en conviennent : les banques ont pris l’habitude de privatiser leurs gains et de mutualiser leurs pertes. Bref, après avoir obtenu de droit de mêler activités de dépôts et d’investissements, elles ont pris la mauvaise habitude de jouer au casino financier avec les sous de leurs clients ; quitte, en cas de déroute, à se faire remettre à flot avec ceux du contribuable.
Mais dans cette martingale infernale, il y a un gêneur, un intrus : le pauvre !
Celui qui ne peut ou ne sait se défendre contre ces agios et autres frais bancaires à cause desquels les fins de mois deviennent difficiles dès le début du mois courant.
Et qui – le vilain – ne rapporte rien au banquier, ne pouvant investir dans des produits financiers généralement plus foireux les uns que les autres.
D’où le salutaire combat de Gilbert Combret, de l’association Familles de France, qui, sur BFM TV, vient de dénoncer ce scandale : « Ce sont les gens qui ont le plus de difficultés qui ont le plus de problèmes avec les banques. Ils ne peuvent trop rien dire.
Vous avez des femmes seules avec des enfants qui sont au RSA, et on les ponctionne, alors que les banques n’ont pas le droit de faire ça. Mais qu’est-ce que vous voulez qu’elles disent ? »
En fait, pas grand-chose, même si ces pratiques sont rigoureusement interdites pour ceux des Français qui n’ont que les minima sociaux pour survivre.
Gilbert Combret, encore : « Ils envoient d’abord une lettre d’avertissement et ils vous facturent des frais de fonctionnement entre dix et vingt euros. Ça fait déjà très cher le timbre… »
On ne saurait mieux dire.
Pis : « J’ai eu le cas d’une femme qui avait treize euros sur son compte, elle a fait un chèque de quinze euros, donc elle était à deux euros de découvert. La banque lui a facturé 75 euros de frais ! Déjà qu’elle est à la rue… »
Bien sûr, il se trouvera toujours des François Fillon pour assurer que les pauvres sont des irresponsables coûtant bien trop cher à la société, que les chômeurs de longue durée sont tous des feignasses et que l’urgence commande de supprimer l’ISF pour mieux relever la TVA de deux points, rendant ainsi les produits de première nécessité encore moins accessibles à ces salauds de miséreux qui auraient, de plus, l’outrecuidance de vouloir voter en masse pour Marine Le Pen en avril prochain.
On aura beau dire, la méthode Philippe le Bel avait tout de même du bon.
Aujourd’hui, c’est évidemment un peu différent et même les plus libéraux de nos compatriotes en conviennent : les banques ont pris l’habitude de privatiser leurs gains et de mutualiser leurs pertes. Bref, après avoir obtenu de droit de mêler activités de dépôts et d’investissements, elles ont pris la mauvaise habitude de jouer au casino financier avec les sous de leurs clients ; quitte, en cas de déroute, à se faire remettre à flot avec ceux du contribuable.
Mais dans cette martingale infernale, il y a un gêneur, un intrus : le pauvre !
Celui qui ne peut ou ne sait se défendre contre ces agios et autres frais bancaires à cause desquels les fins de mois deviennent difficiles dès le début du mois courant.
Et qui – le vilain – ne rapporte rien au banquier, ne pouvant investir dans des produits financiers généralement plus foireux les uns que les autres.
D’où le salutaire combat de Gilbert Combret, de l’association Familles de France, qui, sur BFM TV, vient de dénoncer ce scandale : « Ce sont les gens qui ont le plus de difficultés qui ont le plus de problèmes avec les banques. Ils ne peuvent trop rien dire.
Vous avez des femmes seules avec des enfants qui sont au RSA, et on les ponctionne, alors que les banques n’ont pas le droit de faire ça. Mais qu’est-ce que vous voulez qu’elles disent ? »
En fait, pas grand-chose, même si ces pratiques sont rigoureusement interdites pour ceux des Français qui n’ont que les minima sociaux pour survivre.
Gilbert Combret, encore : « Ils envoient d’abord une lettre d’avertissement et ils vous facturent des frais de fonctionnement entre dix et vingt euros. Ça fait déjà très cher le timbre… »
On ne saurait mieux dire.
Pis : « J’ai eu le cas d’une femme qui avait treize euros sur son compte, elle a fait un chèque de quinze euros, donc elle était à deux euros de découvert. La banque lui a facturé 75 euros de frais ! Déjà qu’elle est à la rue… »
Bien sûr, il se trouvera toujours des François Fillon pour assurer que les pauvres sont des irresponsables coûtant bien trop cher à la société, que les chômeurs de longue durée sont tous des feignasses et que l’urgence commande de supprimer l’ISF pour mieux relever la TVA de deux points, rendant ainsi les produits de première nécessité encore moins accessibles à ces salauds de miséreux qui auraient, de plus, l’outrecuidance de vouloir voter en masse pour Marine Le Pen en avril prochain.
On aura beau dire, la méthode Philippe le Bel avait tout de même du bon.
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