Le 20/12/2016
Nicolas Gauthier
Après le crépuscule des dieux, celui des vieux ; vieux légèrement bedonnants, l’époque ayant manifestement changé d’élégances.
Certes, malgré la déforestation intensive et les guerres civiles, quelques rares Pygmées subsistent encore en Afrique noire.
Miracle de cet instinct de survie chevillé à l’âme humaine : demeurent aussi quelques Hollandais à l’Élysée, malgré d’autres coupes claires, mais relevant, elles, du seul carnage électoral et non point du registre sylvestre.
Voilà qui ne peut évidemment que forcer l’admiration.
Dans la catégorie jusqu’au-boutiste subsistent donc des Frédéric Cuvillier, des Marie-Arlette Carlotti, des Julien Dray, des Kader Arif, persistant à y croire malgré tout.
Ce dernier quarteron de fidèles en préretraite avait, dans la manche, une dernière carte à jouer : Stéphane Le Foll, seul adjudant-chef ayant les épaules assez larges pour se faire passer pour officier supérieur et présenter une chance minime de sauver la troupe en déroute d’une Bérézina annoncée.
Las ! le hussard a jeté l’éponge et le petit télégraphiste d’un gouvernement à la dérive rangé le sabre. Rejouer Camerone n’est décidément pas donné à tout le monde.
Et François Hollande, dans tout ce binz ou ce blitz ?
Sans verser dans la tant élimée réduction ad hitlerum, le futur ex commence à faire penser à l’acteur Bruno Ganz dans La Chute (2004), très poignant film d’Oliver Hirschbiegel consacré aux derniers jours d’un autre défunt chef d’État, claquemuré dans son bunker berlinois.
Lequel manipulait sur une carte en miettes des pions censés représenter des divisions blindées n’existant plus que dans son imagination, spéculant sur le soutien d’un parti dont il était convaincu de l’inoxydable fidélité, tout en finissant par se rendre compte que la nuit tombait, alors que ses derniers fidèles lui assuraient, main sur le cœur et petit doigt sur la couture du pantalon, qu’il faisait encore jour et plein soleil.
Après le crépuscule des dieux, celui des vieux ; vieux légèrement bedonnants, l’époque ayant manifestement changé d’élégances.
C’est qu’on l’imagine, le petit François Hollande, réfugié dans les sous-sols du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Trahi de toutes parts.
Frissonnant au vacarme des bombes sondagières venant jusqu’à ébranler toiture et fondations de cette auguste maison.
Sa dernière fierté ?
Une crinière dont jamais un cheveu blanc n’est venu profaner le noir de jais.
Quand vient le temps de la fin de l’aventure, seule consolation : la teinture.
Si l’on fait le point et ce, en admettant que François Hollande veuille mettre ses pas dans les traces du chef d’État plus haut évoqué, il ne lui resterait donc plus qu’à épouser Julie Gayet dans les caves de l’Élysée, quinze minutes douche comprise, pour ensuite se tirer une balle dans le cabochon…
On imagine déjà le communiqué officiel : « Le Président s’est brûlé la cervelle, mais dans son cas, aucun organe vital n’a été atteint. »
Tout cela est évidemment écrit sans la moindre once de méchanceté.
Il s’agissait juste d’imaginer comment un Président entré par la porte des fournisseurs pourrait sortir par celle des artistes ; et ce, sans forcément verser dans le répertoire wagnérien : celui de Félix Faure suffira très bien.
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