Le 04/10/2016
par L'Insoumis
Selon nos sources, dans la configuration actuelle, Hollande ne prévoit pas de se présenter en 2017. Malgré le faux suspense, cette décision serait bien arrêtée et envisagée depuis longue date. Cela expliquerait mieux la montée orchestrée du phénomène Macron.
Il faut bien préciser : « dans la configuration actuelle ».
Or Hollande garde toujours du flou pour jouir au maximum des occasions qui se présentent et surprendre ses adversaires.
Pour 2012, Hollande était sorti d’un bosquet après la chute de DSK, à la stupéfaction générale.
Donc sa non-candidature en 2017 n’est pas gravée dans le marbre.
Une météorite peu s’abattre ou un concurrent peut s’ébattre…
Qui sait ?
Par contre, il est certain qui si rien ne change au rapport de force actuel, Hollande ne se représentera pas.
Même le résultat de la primaire de droite ne changerait pas grand chose à la donne, selon que ce soit Juppé ou Sarkozy, peu importe.
Bien sûr, Hollande espère néanmoins un Sarko candidat, qui sera plus à même d’être battu pas son poulain : Macron-le-libéral.
Le poulain Macron
Dans ce contexte, le phénomène Macron n’est pas un concurrent du président, c’est une assurance pour couvrir ses propres arrières.
Sa candidature tue dans l’oeuf toute velléité des anciens du PS.
Leur potentiel est réduit à zéro.
La pseudo-primaire socialiste rassemble des candidats qui feraient des scores minables proches de 0% au premier tour : quasi personne ne prévoit de voter pour un Benoît Hamon ou une Marie-Noëlle Lienemann…
Macron plane lui à 15-20%, dans tous les scénarios possibles.
Et il y parvient en piquant des voix à tout le monde, y compris à Marine le Pen (2%), c’est dire !
Montebourg l’épouvantail
Le seul qui incarnait un petit danger s’est vu contraint de participer à la primaire socialiste, pour le plus grand plaisir de Hollande.
Sans Montebourg pour amorcer la course, le scrutin n’aurait eu aucune légitimité : ça valorise le processus, tout en ne menant nulle part.
Hollande se frotte les mains car aucun challenger sérieux n’émergera de cette comédie.
Les sondages donnent en effet un ridicule 5% à Montebourg, au premier tour de 2017.
En participant à la primaire, ce candidat vient chercher tant de l’espoir que du financement…
Il n’avait pas le choix et lorsque son équipe laissait planer une rumeur de candidature en dehors des murs du PS, c’était du pur bluff.
Pour un Hollande ne se présentant pas, une candidature de Montebourg viendra neutraliser les PS frondeurs et faire une petite réserve de voix gauchistes pour l’éventuel second tour du poulain Macron.
Le phénomène Macron média
Macron est aussi fabriqué que Ségolène Royal en 2007 ou DSK en 2012 : les puissants ont choisi leur marionnette de « gauche » (elle ne coûtera jamais un centime aux plus riches).
Les coups sont pensés depuis longtemps.
Macron est soutenu par la galaxie médiatique des milliardaires, ainsi que par bon nombre d’entrepreneurs et de « think tanks » proches du PS.
De Terra Nova à l’Institut Montaigne, Macron récupère tous les stratèges qui ont fusillé les socialistes en imposant une ligne ultra-mondialiste, nourrie au métissage et au mariage gay.
Le pari de tout ce beau monde est forger un Juppé de gauche, qui assurera la victoire des riches dans tous les cas de figure possibles.
Et comme on peut le voir, Macron média fonctionne à merveille :
Le but est de forger un consensus Macron-Juppé qui écrase TOUT.
Macron sauveur de la gauche
L’intérêt pour Hollande dans tout ça ?
Simple : dynamiter pour de bon le camp des pseudo-frondeurs et avaliser la ligne mondialiste du PS.
Macron est la figure extérieure susceptible de sauver un maximum de socialistes du naufrage.
Cela explique au passage que des députés PS aient pu soutenir Macron sans être sanctionnés.
À cette heure-ci, une bonne partie des parlementaires socialistes craignent un effondrement total de leur parti en 2017, et ils sont prêts à tout pour garder leurs indemnités…
À leurs yeux, Macron serait le seul espoir de sauver les meubles : le nouveau visage social-libéral ferait oublier aux électeurs la pourriture de l’appareil socialiste (cf. les Régionales…).
Pour Macron, ce post-PS serait de toute façon un allié nécessaire.
Cela explique que dans l’ensemble, les apparatchiks socialistes refusent de condamner l’attitude de Macron.
Ainsi, Ségolène Royal dans sa dernière apparition chez Ruquier (que plus personne ne regarde) : interrogée sur Macron, elle s’est mise à minauder en refusant de le blâmer, au nom de la liberté de chacun etc.
Début septembre, elle le soutenait d’ailleurs à demi-mot : madame Royal est en effet toujours dans les petits papiers de son ex-mari, et elle n’ignore rien des plans hollandistes.
Au-delà des députés, mêmes les ministres voient en Macron un prolongement de carrière possible.
Valls, le pantin perdant
Le seul qui risque de ne pas tirer son épingle du jeu est bien sûr Valls.
Normal, car à la base, Hollande avait inventé Macron pour neutraliser son premier ministre trop ambitieux.
De plus, Valls multiplie les déclarations pour soutenir François Hollande, car il se lancera dans la primaire socialiste en remplaçant, si Hollande n’y va pas.
Côté président, mettre le premier ministre dans cette situation de vendeur de l’impossible est encore un moyen de flinguer…
Valls (et Juppé), le(s) vrai(s) concurrent(s) :
Par contre, malgré la pseudo-trahison, les propos échangés entre Hollande et Macron ne dépassent jamais la ligne rouge.
Ainsi en est-il du fameux « il m’a trahi avec méthode » du président de la république, lorsque son ministre Macron démissionna.
Formule respectueuse en apparence, mais au fond : la méthode de qui?
Un pronostic ne reste qu’un jeu incertain, mais ne pourrions-nous pas imaginer un Macron président, avec un Hollande premier ministre, en 2017 ?
En cas de victoire de cette « gauche », c’est une possibilité pas si loufoque.
De façon plus certaine : cette analyse signifie que le jeu démocratique ne place que des candidats soumis à l’oligarchie…
En face, le FN se fera laminer dans tous les cas.
Dernière remarque : une participation surprise de Macron à la primaire du PS n’est pas à exclure.
Un genre de trumpisation à l’envers qui viendrait parachever la prise de pouvoir…
source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.