Le 30/07/2016
Yannik Chauvin
Appliquons déjà les lois existantes sans mollir, sans faiblir, sans tortiller du derrière.
Comme l’affirme, avec lucidité, le Premier ministre : « À chaque attentat, nous n’allons pas inventer une nouvelle loi. » Et, dans la foulée, il ajoute : « Il faut expulser les prêcheurs de la haine et fermer les mosquées radicales. »
On commence quand ?
Monsieur Cazeneuve a fermé trois mosquées (Lyon, Gennevilliers et Lagny-sur-Marne) à la suite du Bataclan.
Il pérore : « De telles mesures de fermeture de mosquées n’avaient jamais été prises auparavant par aucun gouvernement. »
C’est inutile de tacler ainsi l’opposition et stupide de claquer des bretelles de cette manière ; trois mosquées sur 2.500, quelle performance !
Il y aurait donc 2.497 mosquées sages et modérées.
En trois ans, de 2012 à 2015, 40 imams ont été expulsés, soit un par mois : il est certain que les autres, tous les autres, à l’image de l’imam de Brest, prêchent la tolérance et l’amour du prochain, n’est-ce pas ?
Que fait-on des écoles coraniques situées clairement dans la mouvance des Frères musulmans, cette organisation radicale considérée comme terroriste par plusieurs pays, notamment la Russie, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Arabie saoudite ?
Elles poussent comme des champignons et ce n’est pas la dernière lubie du ministre de l’Éducation nationale – il faut désormais une autorisation pour ouvrir ces écoles – qui va changer quoi que ce soit. Quelle langue y parle-t-on ?
Nadia Remadna est la présidente de La Brigade des mères, une association qui lutte contre la radicalisation.
Écoutons-la : « Dans les quartiers, le religieux est partout. C’est le religieux qui emmène en vacances, c’est le religieux qui fait le CV… Et les élus font appel aux religieux dès qu’il y a un problème. » « Quand on alerte, on nous dit que le salafisme n’est pas un délit. » « Tout le monde sait que, sous couvert d’associations – par exemple des cours d’arabe -, ce sont en fait des cours coraniques. »
Et, sans doute le constat le plus grave : « Les enfants de 13-14 ans qui arrivent, ce sont des bombes à retardement, parce qu’ils n’ont rien à côté. »
Oui ! Mais qui écoute Nadia Remadna, même si elle est contestée ?
L’Élysée ? Matignon ?
La place Beauvau ?
La rue de Grenelle ?
Pas besoin de lois nouvelles, effectivement.
Mais, nom d’un chien, appliquons déjà les lois existantes sans mollir, sans faiblir, sans tortiller du derrière.
« Nous sommes en guerre », nous répète-t-on à longueur de journée ; à part quelques soldats ici ou là, je n’ai pas vu le quotidien du Français de base bouger d’un millimètre.
C’est l’esprit qu’il faut changer.
Ouvrons les yeux.
Terminé, le confort douillet des années de plume.
Fini, les recommandations idiotes et émasculantes : « Pour votre santé, bla-bla-bla », « Faites ceci », « Faites cela ».
À bannir, les « On ne change rien, on continue comme avant ».
Que l’État reprenne sa place, toute sa place, partout, avec détermination et autorité.
Gens au pouvoir, cessez de vous abriter derrière les grands mots creux – valeurs de la République, démocratie – et agissez.
Si vous ne vous en sentez pas capables, alors laissez la place : c’est le seul service que vous puissiez rendre à la France.
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