Le 11/04/2016
Caroline Artus
Le Ministère de l’Intérieur s’autocongratule : en 2015, par rapport à 2014, les amendes pour cause de port de voile intégral ont baissé de 44 %.
Le ministère de l’Intérieur s’autocongratule : en 2015, par rapport à 2014, les amendes pour cause de port de voile intégral ont baissé de 44 %.
La preuve de l’efficacité de la loi interdisant « la dissimulation du visage dans les espaces publics », entrée en vigueur le 11 avril 2011 ? À entendre les explications des différents acteurs sur le terrain, pas si sûr.
Selon un connaisseur du dossier, « il n’est pas exclu que, compte tenu de la situation [du contexte terroriste de l’année passée], les femmes voilées vont moins dans l’espace public ».
Pourtant, à Meaux, ville de 54.000 habitants, où la moitié d’entre eux vit dans les quartiers sensibles, où partout dans les espaces publics s’observe pléthore de femmes arborant niqab ou burqa, en 2014 – donc hors contexte terroriste -, une seule femme sera verbalisée !
Pourquoi ?
Parce que contrôler des voilées intégrales n’est « pas la préoccupation première des policiers », c’est ce qu’affirme la secrétaire générale du syndicat des commissaires de police, Céline Berthon, le 6 avril, au Parisien.
En période d’alerte terroriste maximum, c’est d’autant plus inquiétant !
Toutefois, à écouter les policiers eux-mêmes, on comprend mieux.
Et l’un d’eux lâche le morceau : si le nombre de verbalisations a chuté, c’est à cause… « des consignes passées par la hiérarchie ».
Officiellement, explique ce policier en poste à Paris, les forces de l’ordre sont priées de ne pas faire de zèle.
En particulier dans les quartiers huppés, où c’est tout bonnement interdit.
Contrôler des Saoudiennes ?
Manquerait plus que cela…
Et ailleurs ?
« […] il faut prendre des précautions pour ne pas créer d’incidents. On contrôle uniquement quand elles sont isolées. »
Sinon ?
C’est « compliqué ».
Le policier doit réfléchir aux conséquences de l’intervention, en évaluer les risques, spécifiquement s’il note la présence d’« un entourage agressif ».
En un mot, il se trouve, pour une légitime verbalisation, « en état de légitime défense »…
Exactement ce que décrivait, en mai 2015, Rachida Benahmed, conseillère municipale à Meaux, au Parisien : « Elles hurlent et s’arrangent pour essayer de déclencher une émeute. »
En effet, comme celle de Trappes, en 2013, dans toutes les mémoires.
Émeutes tout à fait prévisibles, comme les policiers contre le vote de la loi le pressentaient, en 2010, qu’ils voyaient les verbalisations « prendre des proportions énormes ».
De fait, consignes leur étaient déjà données « de lever le pied pour éviter que ça pète ».
Hypocrite, la loi 2011 ?
En outre, l’infraction relevée et transmise n’étant pas systématiquement suivie d’effet – le procureur étant seul juge de la pertinence des poursuites -, explique un commandant de police, on imagine bien, eu égard aux risques considérables encourus, la démotivation des policiers.
Mais les couloirs de Matignon de conclure, triomphalement, que 223 verbalisations en 2015 (contre 397 en 2014) « restent, globalement, un épiphénomène ».
D’ailleurs, à ce rythme de baisse, en 2024, il n’y aura plus une seule infraction à constater pour cause de plus aucune voilée intégrale sur tout le territoire !
Et dire qu’on ne les pensait pas efficaces, au gouvernement…
La preuve de l’efficacité de la loi interdisant « la dissimulation du visage dans les espaces publics », entrée en vigueur le 11 avril 2011 ? À entendre les explications des différents acteurs sur le terrain, pas si sûr.
Selon un connaisseur du dossier, « il n’est pas exclu que, compte tenu de la situation [du contexte terroriste de l’année passée], les femmes voilées vont moins dans l’espace public ».
Pourtant, à Meaux, ville de 54.000 habitants, où la moitié d’entre eux vit dans les quartiers sensibles, où partout dans les espaces publics s’observe pléthore de femmes arborant niqab ou burqa, en 2014 – donc hors contexte terroriste -, une seule femme sera verbalisée !
Pourquoi ?
Parce que contrôler des voilées intégrales n’est « pas la préoccupation première des policiers », c’est ce qu’affirme la secrétaire générale du syndicat des commissaires de police, Céline Berthon, le 6 avril, au Parisien.
En période d’alerte terroriste maximum, c’est d’autant plus inquiétant !
Toutefois, à écouter les policiers eux-mêmes, on comprend mieux.
Et l’un d’eux lâche le morceau : si le nombre de verbalisations a chuté, c’est à cause… « des consignes passées par la hiérarchie ».
Officiellement, explique ce policier en poste à Paris, les forces de l’ordre sont priées de ne pas faire de zèle.
En particulier dans les quartiers huppés, où c’est tout bonnement interdit.
Contrôler des Saoudiennes ?
Manquerait plus que cela…
Et ailleurs ?
« […] il faut prendre des précautions pour ne pas créer d’incidents. On contrôle uniquement quand elles sont isolées. »
Sinon ?
C’est « compliqué ».
Le policier doit réfléchir aux conséquences de l’intervention, en évaluer les risques, spécifiquement s’il note la présence d’« un entourage agressif ».
En un mot, il se trouve, pour une légitime verbalisation, « en état de légitime défense »…
Exactement ce que décrivait, en mai 2015, Rachida Benahmed, conseillère municipale à Meaux, au Parisien : « Elles hurlent et s’arrangent pour essayer de déclencher une émeute. »
En effet, comme celle de Trappes, en 2013, dans toutes les mémoires.
Émeutes tout à fait prévisibles, comme les policiers contre le vote de la loi le pressentaient, en 2010, qu’ils voyaient les verbalisations « prendre des proportions énormes ».
De fait, consignes leur étaient déjà données « de lever le pied pour éviter que ça pète ».
Hypocrite, la loi 2011 ?
En outre, l’infraction relevée et transmise n’étant pas systématiquement suivie d’effet – le procureur étant seul juge de la pertinence des poursuites -, explique un commandant de police, on imagine bien, eu égard aux risques considérables encourus, la démotivation des policiers.
Mais les couloirs de Matignon de conclure, triomphalement, que 223 verbalisations en 2015 (contre 397 en 2014) « restent, globalement, un épiphénomène ».
D’ailleurs, à ce rythme de baisse, en 2024, il n’y aura plus une seule infraction à constater pour cause de plus aucune voilée intégrale sur tout le territoire !
Et dire qu’on ne les pensait pas efficaces, au gouvernement…
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