Le 14/02/2016
C'est pour cette coalition accordée sur cet unique objectif - sauver la peau politique de François Hollande - que la France a été sommée de se passionner.
Le véritable remaniement a eu lieu quand Jean-Jacques Urvoas a remplacé Christiane Taubira qui, un comble, serait encore là si elle avait pu cumuler les « murmures » d’un livre et la condition de ministre.
C’est pour ce rassemblement hétérogène et politicien qu’on a mobilisé notre curiosité, nos attentes depuis tant de jours en cherchant nous faire accroire que ce dernier gouvernement avant l’échéance présidentielle de 2017 serait enfin la marque d’un pouvoir exemplaire alors qu’il n’est que l’expression d’une machine de pure complaisance présidentielle.
Deux minuscules satisfactions.
Barbara Pompili, que j’apprécie, va s’occuper des relations internationales pour la COP21.
André Vallini reste, malheureusement, secrétaire d’État mais sera en charge, cependant, d’un domaine capital en déclin depuis des années : la francophonie.
Il lui redonnera du lustre.
Mais pour l’essentiel, que d’incohérences qui ne se comprennent qu’au prisme du rassemblement de personnalités unies par le Président pour ses seuls intérêts de réélection ou au moins de présence au second tour.
Manuel Valls a dit pis que pendre de Jean-Marc Ayrault, qui le lui a bien rendu, mais on aboutit à une situation où le second, dans un poste prestigieux, va être soumis à l’autorité du premier.
On maintient une configuration où le Premier ministre ne pourra pas s’empêcher de brocarder le talent et l’empathie (dont il est jaloux) d’Emmanuel Macron, et ce dernier se fera une joie de continuer à faire cavalier seul en engrangeant des soutiens de moins en moins à gauche et de plus en plus à droite.
Sa seule présence fait que ce gouvernement n’est pas détesté quasiment en bloc, même si on lui a fait payer subtilement sa liberté en le rétrogradant dans l’ordre hiérarchique.
On voit Emmanuelle Cosse qui n’a jamais brillé et Jean-Vincent Placé brillant mais qui n’en pouvait plus d’attendre, apparaître dans ce groupe où la première s’occupera du Logement et de quelque chose de « durable » et le second de la Réforme de l’État.
Pourquoi pas, mais peu importe la mission : ce qui comptait était d’en être et de laisser penser qu’un zeste d’écologie viendrait au soutien des ambitions renouvelées de François Hollande.
Piquant, aussi, de faire coexister adversaires et partisans de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes !
Cela promet, mais l’important est qu’ils conjuguent leurs forces pour le seul François Hollande. L’autre cause est dérisoire !
Un référendum local fera l’affaire (TF1) !
Jean-Michel Baylet, vieux routier et roublard du radicalisme, battu aux dernières élections, homme d’influence, devient enfin ministre.
Ce poste contre son aide demain !
Fleur Pellerin est renvoyée et Audrey Azoulay la remplace, de la même promotion de l’ENA qu’elle mais surtout amie de Julie Gayet.
Cela sent bon le favoritisme, mais comme il est socialiste, ce doit être l’autre nom de l’équité !
Un parfum de « danseuse » !
C’est pour cette coalition accordée sur cet unique objectif – sauver la peau politique de François Hollande – que la France a été sommée de se passionner pour un changement qu’on lui annonçait grandiose.
Je ne crois pas qu’on ait eu, depuis le début de la Ve République, une opération plus clairement gangrenée par les calculs sordides et une atmosphère « IVe République », plus ostensiblement programmée pour et par le pire de la politique : ce n’est pas le sort de la France qui est en jeu, qui en est l’enjeu, mais un processus désespéré de récupération partisane.
[…]
Avec tout cela, un gouvernement à la sauce hollandaise et une arrogance risible, notre pays est paré pour le futur !
Extrait de : Un gouvernement d’union hollandaise…
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