Le 29/02/2016
S’il nous prenait au mot, ce serait une surprise stratégique...
Un classique du genre, désormais.
Faisons un rêve, aurait dit Sacha Guitry : et si ce slogan devenait réalité ?
En effet, la trajectoire prise actuellement par le quinquennat semble se diriger inéluctablement vers un crash en 2017.
Alors, quelle marge de manœuvre reste-t-il à l’exécutif – pour reprendre l’interrogation de Dominique Jamet dans son éditorial du 26 février – afin de tenter de redresser la trajectoire ?
Le 49-3 ? Un fusil à un coup dont on ne peut mesurer les dégâts collatéraux.
La dissolution ?
Évoquée lors du « C dans l’air » de vendredi dernier, cette menace ramènerait peut-être à la raison la petite troupe socialiste.
« Même pas cap' », diront ceux qui connaissent « Pépère » depuis des décennies.
Et s’il était cap’ ?
Imaginons deux secondes.
Un raz-de-marée LR envahirait alors le palais Bourbon avec, probablement, des élus Front national. Raffarin, ou quelque chose de ce genre, accepterait Matignon.
Pour faire quoi, à un an des présidentielles ?
Les utilités, par prudence.
Et c’est là que le locataire de l’Élysée pourrait se présenter comme celui qui a réformé comme jamais on a osé dans ce pays depuis trente ans.
Que font-ils de plus, de mieux, pourra-t-il dire ?
Rien !
Mais dites-vous bien que ce calme cache la tempête ultralibérale qui s’annonce en 2017 s’ils venaient à emporter la présidentielle, etc…
Au contraire, le nouveau gouvernement de droite se lance avec frénésie dans les grandes réformes libérales promises actuellement.
François Hollande pourrait, alors, profiter de la situation pour se présenter comme le rassembleur de la gauche, celui qui fait de la résistance au Conseil des ministres, comme jadis François Mitterrand.
Bref, le recours.
Autre arme pour François Hollande ?
Son propre sacrifice, c’est-à-dire sa démission au printemps de cette année.
Imaginez le bazar dans le camp de la droite républicaine alors qu’elle est tout à ses délices primaires !
Qui irait alors à la présidentielle ?
Sarkozy, président des LR ?
Du coup, Bayrou irait.
Et Juppé, Fillon et les autres, que feraient-ils ?
Une véritable bombe à fragmentation dans le camp de la droite.
Pas de primaire non plus à gauche : fin des récréations byzantines auxquelles plus personne ne comprend rien.
Mais pour qui François Hollande pourrait-il consentir ce magnifique sacrifice de sa propre personne pour tenter de redresser la trajectoire ?
Pas pour Valls ni pour Macron, il ne faut pas pousser !
Évidemment, pour celle qui rassembla sur son nom en 2007 près de 17 millions d’électeurs : Ségolène Royal.
Elle se présenterait en véritable Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre pour faire face aux temps de fer qui s’annoncent, sans braquer, énerver, crisper, exaspérer, cliver, urtiquer autant que Manuel Valls.
Cela aurait sans doute plus d’allure qu’un Macron faisant part de ses « inconforts philosophiques » comme d’autres vous confessent leurs hémorroïdes tous les trois matins.
« Hollande, démission ! »
S’il nous prenait au mot, ce serait une surprise stratégique, une stratégie du tout pour le tout, moins pénible – pour lui comme pour nous – sans doute que la longue agonie qui a désormais commencé.
Maintenant, reste à savoir si François Hollande serait capable d’un tel sacrifice, d’autant qu’il a toujours cru en son étoile.
2012 lui donna raison.
Et puis, il y a cette question : la gauche n’a-t-elle pas déjà fait son deuil de 2017 ?
Pour gagner une élection, il faut faire envie et avoir envie.
Et là, rien n’est moins sûr.
Le rêve passe…
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