Semaine de crimes ordinaires en France

                                                    

Le 05/01/2015

J.-P. Fabre Bernadac

    

Ces crimes se sont passés en France la dernière semaine de l’année 2015.

Le Mans, mardi dernier, peu avant minuit, rue du Docteur-Leroy, un jeune homme décide d’aller boire un verre avec des amis.
Sur le trajet, il croise un groupe de « jeunes » qui se dirige vers la gare.
Groupe qui vient de lancer une bouteille en verre et de proférer des insultes.
En avançant dans la rue, le témoin aperçoit un homme adossé à un mur qui paraît mal en point : « Il était accroupi comme s’il voulait prendre quelque chose par terre puis s’est relevé et est allé au milieu de la rue. C’est là qu’il est tombé sur le dos […] Quelqu’un est allé dans un bar pour alerter les gens. »
La victime, âgée de 34 ans, était un ancien militaire du 2^e RIMa, d’origine polynésienne.
 La cause de l’altercation ?
 Une simple demande de cigarette.
 J’ai déjà, sur Boulevard Voltaire, parlé de cette demande qui n’est qu’un prétexte pour créer chez l’autre une psychose l’obligeant à baisser les yeux et à accepter injures et sarcasmes afin de ne pas être violemment pris à partie.
Malheureusement ce soir-là, la victime a refusé ce geste de soumission.
 L’auteur du coup de couteau n’a pas encore été retrouvé.


Orange, dimanche dans l’après-midi, une altercation entre deux groupes de jeunes a lieu au skate-park, à côté de l’espace Daudet.
Un père de famille, présent sur les lieux, décide de calmer les esprits et de séparer les deux bandes d’adolescents qui commençaient à s’invectiver.
Subitement, plusieurs jeunes s’en prennent à lui avant de lui assener plusieurs coups et un coup de couteau.
Touché au poumon, il a dû être transporté par les pompiers à l’hôpital d’Avignon.
Son état n’a, pour l’instant, pas été précisé.
Le groupe de jeunes a pris la fuite avant l’arrivée de la police nationale.

Perpignan, dimanche soir, une vidéo montrant une jeune femme dans un état second en train d’être abusée par deux hommes est postée sur Internet.
Mise en ligne sur Snapchat, les images sont relayées sur Twitter et Facebook.
 Le film montre « des jeunes qui partent en scooter avec une fille dans une maison. Ils la font boire, ils la droguent et ils la violent avec une bouteille de whisky », affirme une source judiciaire.
 Les deux suspects ont été interpellés dans l’appartement de l’un d’eux par la police.
 La jeune fille, âgée de 19 ans, a également été découverte sur les lieux, en état de choc, indique le journal L’Indépendant.
 Elle a été immédiatement évacuée au centre hospitalier de Perpignan.
Les deux hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont été placés en garde à vue pour « viol aggravé ».
 C’est grâce au signalement fourni à la police par des internautes ayant visionné ces faits inacceptables que l’enquête a pu être diligentée.
 L’un des violeurs s’était vu, quelques jours plus tôt, ôter son bracelet électronique.

Quelles leçons en tirer ?

Chaque fois, nous sommes en face de plusieurs agresseurs (au minimum deux individus) qui s’encouragent mutuellement pour commettre des faits délictueux.
 Les liens qui les unissent sont leur localisation de vie (essentiellement des zones sensibles) et l’appartenance à une communauté (pays, religieux, région).
Les actions ont été commises sur des lieux distants du territoire français.
Les victimes ont toutes des âges différents (entre 19 ans et la cinquantaine).

 Seul point commun : elles ont croisé volontairement ou involontairement des « jeunes » en mal d’actions d’éclat qui ont besoin de se valoriser par des agressions pénalement condamnables.

 Valorisation qui peut aller jusqu’à « poster » un viol sur les réseaux sociaux.

Policiers et criminologues savent tous cela, pourtant rien n’est fait au niveau de l’État.