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samedi 23 janvier 2016

Implacable portrait d'Avignon, "cité des salafistes", selon Paris-Match

Implacable portrait d'Avignon, "cité des salafistes", selon Paris-Match
 
“Reine-Jeanne, la cité des salafistes“, donne le ton de l'article paru dans Paris Match.

MIKAEL ANISSET

Paris-Match publie un article alarmant sur la radicalisation des quartiers à Avignon.

La publication d'un article intitulé Reine Jeanne, la cité des salafistes dans l'hebdomadaire Paris-Match du 18 janvier, a suscité de vives et nombreuses réactions.
L'auteur du reportage, le journaliste Djaffer Ait Aoudia, qui a vécu plusieurs années à Avignon, dresse un portrait implacable des quartiers d'Avignon "gangrenés par le salafisme".
Surtout la cité de la Reine-Jeanne qui est décrite comme "une cour des miracles islamiste, une poche salafiste, une enclave qui veut vivre au temps de Mahomet. Boulanger, coiffeur, gardiens d'immeuble, adolescents.
Tous (ou presque) ivres du Coran.
Enfin, leur Coran.
C'est une mini-république islamique".

Des imams au double langage

Il raconte "le voile noir pour les femmes, larges pantalons à l'afghane pour les hommes. La plupart portent la barbe du croyant, longue et parfois teinte au henné, comme au temps du Prophète", avant de s'attarder sur le double langage de deux imams qui se sont succédé à la mosquée de Saint-Jean.
"Cet article est vraiment choquant, réagit Mohammed El Mahdi Krabch, imam de la mosquée de la Rocade. C'est une campagne de dénigrement qui me dépasse. Pourquoi fait-il ça ?".

Dans sa mosquée se serait tenu un "tribunal islamique" selon l'article de Paris-Match.
"Il y a eu un différend entre des fidèles de la Croix-des-Oiseaux et l'association qui gère notre mosquée a été sollicitée. Tout le monde s'est réuni pour discuter et arriver à une solution, rectifie Mohammed El Mahdi Krabch. Mais le journaliste a transformé cette discussion en tribunal islamique".
L'imam reconnaît que "le problème de salafisme existe, certains quartiers sont plus concernés que d'autres, mais on ne peut pas généraliser.
 Écrire “la cité des salafistes” c'est mettre tous les musulmans dans le même sac, c'est salir notre religion, les habitants des cités et Avignon, c'est grave".

La mairie d'Avignon, Cécile Helle, a profité de l'inauguration du poste de police municipale du Pont-des-deux-Eaux, vendredi matin, pour "condamner avec la plus grande fermeté" l'article de Djaffer Ait Aoudia.

"Le journaliste n'est pas allé à la rencontre des habitants, a-t-elle dénoncé. Certes, ils ont des difficultés, mais les acteurs sociaux, associatifs, éducatifs er les commerçants ont une autre réalité de vie qui n'est pas relatée dans cet article".

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