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jeudi 19 novembre 2015

Attentat à Paris: Ces policiers «ordinaires» qui ont évacué les victimes de la fosse du Bataclan


Publié le 19.11.2015 à 16:39
Mis à jour le 19.11.2015 à 17:11




INFO «20 MINUTES»

Outre les policiers de la BRI et du RAID, de «simples» gardiens de la paix ont fait preuve de courage vendredi dernier…

Ils sont gardiens de la paix, affectés à la voie publique, au flagrant délit ou à la patrouille.
 Pour la plupart leur quotidien est de traquer des voleurs à la tire, patrouiller dans la rue ou sécuriser les zones dites sensibles de la capitale.
Mais vendredi soir dernier, lors de l’attaque au Bataclan, ils se sont retrouvés en première ligne face aux terroristes.

Un groupe d’une quinzaine de policiers, certains en tenues, d’autres en civil, a commencé, avant l’arrivée de la BRI, à extraire les victimes de la fosse du Bataclan alors même que les terroristes se trouvaient encore au premier étage.
 « On parle beaucoup de la BRI, du RAID. Leurs chefs se déplacent sur les plateaux télé. Mais de simples gardiens de la paix se sont eux aussi illustrés et ont sauvé des victimes », appuie un policier.

« On avançait au bruit des blessés »

Comme ces trois fonctionnaires en poste à la brigade anticriminalité (BAC) du 1er district de la capitale.
L’équipage était en patrouille lorsqu’un message sur les ondes radio les prévient de « tirs d’armes automatiques dans le 10e arrondissement », note un des policiers dans un rapport que 20 Minutes s’est procuré.
Quand ils arrivent au pied du bataclan, c’est la panique.
Des victimes en lien par téléphone avec des proches restés à l’intérieur informent ces « primo intervenants » de « la position des agissements des terroristes ».
Avec d’autres effectifs de police de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), ils s’engouffrent dans la fosse du Bataclan, « afin de sortir les nombreux blessés par balles non valides et en détresse vitale à l’aide de civières et de barrières de chantier », indique le rapport.
« Il y avait des montagnes de corps. On avançait au bruit des blessés qui nous appelaient mais qui ne pouvaient pas se lever. Mais nous devions absolument éviter le sur-accident », raconte à 20 Minutes un des policiers.


Extrait d'un rapport de police de la nuit du 13 novembre et de l'intervention au Bataclan (document 20 Minutes): 

Actes de courage

Un autre rapport d’un brigadier de la BAC, publié par Marianne, fait état de ces mêmes scènes : « Je me rappelle de cette salle colorée de sang, amoncelée de corps par dizaines de ces victimes tellement choquées qu’elles ne pouvaient ni parler, ni marcher. »

Pour ces policiers, les images sont « gravées et collées dans [leur] cerveau ».
 « Mais à titre personnel, je ne suis pas hanté. Car ce soir-là, on a été utile. Ce qui reste difficile à vivre, ce sont les moments où on s’est retrouvé impuissants. Notamment au début, quand les personnes qui sortent vous supplient d’aller chercher leurs proches qui sont restés à l’intérieur », poursuit auprès de 20 Minutes l’un d’entre eux.


Certainement, des distinctions méritées pour actes de bravoure et de courage vont être attribuées aux forces d’intervention du RAID et de la BRI.

Qu’en sera-t-il pour ces policiers du quotidien ?

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