Gens du voyage Le ras-le-bol des élus des Trois Frontières

Aujourd'hui 05:00 par Sébastien Spitaleri , actualisé à 15:15

Depuis plusieurs semaines, la plupart des maires des communes de la CC3F (communauté de communes des Trois Frontières) sont excédés par les installations illicites de gens du voyage sur leur territoire communal. Un ras-le-bol qui a conduit à la prise d’un arrêté préfectoral lundi. Certains préconisent un durcissement de la loi et des sanctions.

« Pour nous, c’est une plaie. À chaque fois qu’ils quittent un endroit, c’est pour se rendre dans la commune voisine. Ils sont de plus en plus nombreux et reviennent de plus en plus souvent. »
 L’amer constat dressé par le maire de Hésingue, Gaston Latscha, est partagé par ses collègues des communes de Saint-Louis, Huningue, Blotzheim, Hégenheim ou encore Village-Neuf qui ont vu le phénomène s’accentuer cette année. Jusqu’à en devenir épuisant pour eux et pour les habitants des alentours.

Pour la cinquième fois à Hésingue cette année

Depuis le début de semaine, le premier magistrat de Hésingue a ainsi constaté qu’une bonne cinquantaine de caravanes stationnaient dans un champ, non loin du transformateur électrique d’EBM, près de la RD105, sur un terrain qui appartient à la CC3F (communauté de communes des Trois Frontières).
 « C’est la cinquième fois qu’ils reviennent cette année , déplore Gaston Latscha.
Ils se sont rendus à plusieurs reprises dans le périmètre rapproché de la station de captage des eaux et maintenant que nous avons bloqué l’accès à la station, ils ont trouvé un autre endroit. »
En mai dernier, le maire de Hésingue avait déjà eu la désagréable surprise de voir 70 caravanes s’installer dans la zone de captage des eaux durant trois semaines.

Avec des répercussions plutôt fâcheuses sur la nature et l’environnement : arbres coupés, déchets au sol malgré la mise à disposition de conteneurs, déjections sur les chemins…
 « S’ils étaient corrects et respectaient la salubrité, ce serait totalement différent mais là, ça ne passe vraiment pas !
 On a dû faire venir six personnes d’une entreprise pour nettoyer les déjections et déchets qu’ils avaient laissés sur place.
C’est inadmissible et ça a un coût pour la commune. »
Après être montés au créneau lors de la dernière réunion de la CC3F, les maires des dix communes membres ont obtenu un rendez-vous avec le préfet mercredi soir.
Une rencontre qui leur a permis de constater qu’ils n’étaient pas les seuls dans cette situation puisque c’est tout le Haut-Rhin qui est confronté à ce problème grandissant.


Dans la région des Trois Frontières, la hausse du nombre de gens du voyage s’expliquerait, selon le préfet, par le fait que certains particuliers les solliciteraient pour des petits travaux de peinture et de nettoyage et des réparations. (?)
Dès lundi, un arrêté avait été pris par le préfet, prononçant la mise en demeure pour les gens du voyage installés à Hésingue de quitter les lieux au plus tard hier soir à 22 h.
Mais en fin d’après-midi, c’était le statu quo, comme l’a constaté Gaston Latscha : « C’est une procédure classique et en cas de recours, ils savent très bien qu’ils auront une semaine de plus avant d’avoir une réponse. Ils exploitent au maximum les lieux dans lesquels ils se rendent et le temps pendant lequel ils peuvent y rester. On n’a guère d’espoir qu’ils partent ce soir (vendredi). »

« Pour un durcissement de la loi »

Si les propriétaires des voitures et caravanes sont verbalisés tous les jours par les services de police et de gendarmerie pour occupation illégale du terrain, le maire de Hésingue met tout de même en évidence le manque de dureté de la loi : « Le fait qu’on ne puisse pas les expulser confirme que la loi ne le permet pas. On est pour un durcissement et on souhaite également que cette verbalisation quotidienne aboutisse et qu’ils s’acquittent de ces amendes. »


Gaston Latscha espère aussi que les particuliers cesseront de solliciter les gens du voyage pour différents travaux, afin de limiter l’afflux massif constaté cette année.


 « Le Département doit aussi prendre ses responsabilités en termes de réalisation d’autres aires de grand passage. Les aires de Habsheim et de Sainte-Croix-en-Plaine ne suffisent plus. Il en faudrait au moins deux de plus », conclut l’élu.


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